Ce qui devait révolutionner le sommeil s’est transformé en véritable cauchemar technologique. Dans la nuit du dimanche 19 au lundi 20 octobre, des milliers de propriétaires de matelas connectés Eight Sleep ont été brutalement réveillés, non pas par leur réveil, mais par une panne mondiale des serveurs d’Amazon Web Services (AWS).
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Résultat : lits bloqués, températures atteignant 43 °C, positions relevées sans commande, lumières clignotantes et alarmes intempestives. Un scénario ubuesque qui révèle les limites inquiétantes de la domotique quand la connexion au cloud vient à faillir.
Une panne mondiale d’AWS à l’origine du désastre nocturne
Tout est parti d’un bug informatique majeur survenu dans la nuit du 19 au 20 octobre. Les serveurs d’Amazon Web Services (AWS), sur lesquels reposent une immense partie d’Internet, ont connu une panne mondiale, rendant de nombreux services inaccessibles pendant plusieurs heures.
Parmi les victimes collatérales : la marque américaine Eight Sleep, spécialisée dans les matelas et housses connectés haut de gamme, vendus à partir de 2.000 dollars et nécessitant une connexion permanente pour fonctionner correctement.
Les utilisateurs de ces lits intelligents ont rapidement signalé des dysfonctionnements inquiétants : températures incontrôlables, impossibilité de redresser la base, paramètres bloqués, voire chaleur excessive sur une moitié du matelas. Plusieurs témoignages ont afflué sur Reddit et X (ancien Twitter), où les clients ont raconté leur mauvaise nuit avec une pointe d’ironie mêlée d’exaspération.
« Mon lit s’est mis à chauffer à 43 °C sans que je puisse rien faire », raconte un utilisateur. « Je me suis réveillé en nage, et j’ai passé la moitié de la nuit à essayer de baisser la température sur mon téléphone, sans succès », poursuit un autre.
Des équipements trop dépendants du cloud
Le principe même du matelas Eight Sleep repose sur l’interconnexion totale entre l’objet et l’application mobile dédiée. Les utilisateurs peuvent ainsi réguler la température des deux côtés du lit, ajuster l’inclinaison, suivre leurs cycles de sommeil et consulter des données biométriques en temps réel.
En échange, ils doivent s’abonner à un service payant — jusqu’à 399 dollars par an (soit environ 340 euros) — pour accéder à toutes les fonctionnalités.
Mais lorsque le cloud tombe, tout s’effondre. Les appareils, incapables de communiquer avec les serveurs distants, sont restés bloqués sur leur dernier réglage. Résultat : certains lits sont restés inclinés en position assise, d’autres se sont transformés en véritables saunas numériques.
Un utilisateur explique sur X : « Que le mode automatique cesse de fonctionner à cause d’une panne du système, je peux le comprendre. Mais ne plus pouvoir modifier la température localement, c’est absurde pour un produit aussi cher ! »
Ces incidents illustrent un paradoxe de la domotique moderne : à mesure que les objets deviennent plus sophistiqués, ils deviennent aussi plus dépendants d’infrastructures distantes. Une simple panne informatique peut désormais perturber la nuit de milliers de personnes… dans leur propre lit.
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La marque Eight Sleep présente ses excuses et annonce un correctif
Face au tollé, Matteo Franceschetti, co-fondateur de Eight Sleep, a rapidement réagi sur les réseaux sociaux :
« La panne d’AWS a impacté certains de nos utilisateurs depuis hier soir, perturbant leur sommeil. Ce n’est pas l’expérience que nous souhaitons offrir et je tiens à m’en excuser. »
Sa cofondatrice, Alexandra Zatarain, a quant à elle détaillé les mesures prises dans l’urgence. Dans une déclaration au média américain The Verge, elle a annoncé le déploiement d’un nouveau “mode panne”, permettant aux utilisateurs de garder le contrôle de base via Bluetooth en cas d’interruption du cloud.
« En cas de panne, vous pourrez toujours ouvrir l’application, allumer ou éteindre le Pod, modifier la température et remettre la base à plat », a-t-elle assuré.
Cette mise à jour vise à éviter qu’une panne extérieure — indépendante de la marque — ne transforme à nouveau les nuits de ses clients en épreuve.
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Amazon reconnaît la défaillance du système DNS
Côté Amazon, la panne proviendrait d’un bug dans le système de noms de domaine (DNS), un composant essentiel d’Internet qui permet de relier les adresses web à leurs serveurs. L’entreprise a confirmé l’incident, reconnaissant son impact mondial :
« Nous sommes conscients que cet événement a eu un impact important sur de nombreux clients. Nous ferons tout notre possible pour en tirer des leçons et renforcer la fiabilité de nos services », a indiqué Amazon dans un communiqué.
Cette panne, qui a touché des services tels que Prime Video, Ring, Slack, Perplexity, Snapchat, Clash Royale, Roblox, Duolingo, Coinbase ou Flickr, est la quatrième panne majeure d’AWS en cinq ans. Un chiffre qui interroge, alors que de plus en plus d’objets du quotidien reposent sur cette infrastructure.
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Quand la maison connectée devient vulnérable
Cette mésaventure illustre un risque grandissant : la fragilité du tout-connecté. Si l’essor de la domotique a apporté confort et modernité, il a aussi créé une dépendance massive à Internet. Dans les faits, de nombreux objets connectés — ampoules, thermostats, caméras, volets roulants, ou ici matelas — ne fonctionnent plus sans connexion au cloud.
L’épisode des lits Eight Sleep n’est pas isolé. En 2022 déjà, une panne similaire avait rendu inutilisables des aspirateurs robots, des enceintes connectées et même certaines serrures électroniques.
Chaque incident de ce type rappelle la nécessité d’avoir des modes de secours locaux permettant de garder la main sur ses équipements, même en cas de coupure réseau.
Les experts en cybersécurité soulignent également que ces dispositifs, en multipliant les connexions, accroissent les risques de piratage. Le confort du “tout automatique” a donc un revers : une vulnérabilité structurelle que les géants du numérique peinent encore à résoudre.
Une panne qui relance le débat sur la dépendance technologique
À mesure que nos vies s’entourent d’objets intelligents, la question se pose : jusqu’où faut-il automatiser notre quotidien ? Les matelas Eight Sleep, présentés comme les alliés du bien-être et du sommeil réparateur, ont soudain révélé les limites du progrès technologique quand celui-ci se heurte à la réalité d’un bug informatique.
Cette panne pose aussi une autre question : faut-il vraiment dormir sous le contrôle d’un serveur distant ? Les innovations liées au sommeil ont pourtant connu un essor fulgurant ces dernières années, entre applications de suivi, oreillers connectés, capteurs de mouvement et montres intelligentes. Mais l’épisode d’octobre prouve que la technologie ne doit pas se substituer au bon sens — ni à une conception simple du confort.
Car si la promesse d’un sommeil optimisé par l’intelligence artificielle fait rêver, la réalité, cette nuit-là, a surtout viré au cauchemar.
En résumé
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Une panne mondiale d’Amazon Web Services a bloqué des milliers de matelas connectés Eight Sleep.
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Les utilisateurs ont rapporté des températures anormales, des positions bloquées et une impossibilité de contrôler leur lit.
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La marque a présenté ses excuses et lancé un mode panne Bluetooth pour éviter que la situation ne se reproduise.
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L’incident relance le débat sur la dépendance croissante de nos objets connectés à Internet et sur la vulnérabilité du cloud.
Entre confort futuriste et perte de contrôle, cet épisode montre qu’à trop vouloir confier notre quotidien à la technologie, on risque parfois… de ne plus dormir sur ses deux oreilles.
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