Les Caraïbes font face à un phénomène climatique d’une violence inouïe. Ce lundi 27 octobre, l’ouragan Melissa est passé du niveau 3 à la catégorie 5, soit le seuil maximum sur l’échelle de Saffir-Simpson.
Avec des vents atteignant 260 km/h et des pluies torrentielles dépassant 1 000 litres d’eau par mètre carré, la Jamaïque se prépare à subir des inondations catastrophiques et des dégâts majeurs.
Mais que signifie exactement cette catégorie 5, et pourquoi ce type d’ouragan inquiète-t-il autant les scientifiques ?
Melissa, un ouragan historique en formation
« Melissa est désormais un ouragan de catégorie 5. Les vents destructeurs, la tempête et les inondations catastrophiques s'aggraveront progressivement en Jamaïque tout au long de la journée », a prévenu le National Hurricane Center (NHC) basé à Miami.
En quelques heures, la tempête tropicale s’est transformée en monstre atmosphérique. Les images satellites montrent un œil parfaitement formé, signe distinctif des cyclones les plus puissants.
Les prévisionnistes évoquent des rafales à plus de 260 km/h et des précipitations record qui risquent d’entraîner glissements de terrain, coupures d’électricité et destruction d’infrastructures.
Les autorités jamaïcaines ont ordonné l’évacuation préventive de plusieurs zones côtières et appelé les habitants à se mettre à l’abri.
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Qu’est-ce que l’échelle de Saffir-Simpson ?
Créée dans les années 1970, l’échelle de Saffir-Simpson permet de mesurer la force des ouragans selon la vitesse de leurs vents soutenus. Elle comporte cinq niveaux, allant de la catégorie 1 (modérée) à la catégorie 5 (dévastatrice).
| Catégorie | Vitesse des vents | Niveau de danger |
|---|---|---|
| 1 | 119 à 153 km/h | Dommages limités |
| 2 | 154 à 177 km/h | Dommages considérables |
| 3 | 178 à 208 km/h | Dégâts importants |
| 4 | 209 à 249 km/h | Dégâts extrêmes |
| 5 | Supérieure à 249 km/h | Catastrophique |
Un ouragan de catégorie 5 provoque des destructions massives : toits arrachés, arbres déracinés, lignes électriques effondrées et habitations totalement détruites. Les infrastructures côtières sont particulièrement vulnérables, notamment à cause des vagues géantes et des montées des eaux qui peuvent atteindre plusieurs mètres de haut.
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Des précédents dramatiques
L’histoire récente a déjà connu plusieurs ouragans de catégorie 5 restés dans les mémoires :
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En 2005, Katrina a causé la mort de plus de 1.800 personnes sur la côte du Golfe des États-Unis.
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En 2017, Irma a ravagé les Caraïbes avant de frapper la Floride, détruisant près de 95 % des habitations à Saint-Martin.
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En 2019, Dorian a atteint des vents de près de 300 km/h aux Bahamas, devenant l’un des ouragans les plus puissants jamais enregistrés dans l’Atlantique.
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Plus récemment, Michael (2018) avait dévasté la Floride avec une intensité similaire, causant 32 milliards de dollars de dégâts.
En comparaison, même un ouragan rétrogradé — comme Florence en 2018, finalement classé catégorie 1 — peut provoquer des pluies diluviennes, des inondations massives et des milliers de foyers privés d’électricité.
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Une menace amplifiée par le réchauffement climatique
Depuis 2015, les météorologues ont observé au moins un ouragan de catégorie 5 chaque année — un record historique. Ce phénomène n’a rien d’un hasard. Les scientifiques sont unanimes : le réchauffement climatique accentue la puissance et la fréquence de ces tempêtes.
Plusieurs facteurs expliquent cette tendance :
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La hausse de la température des océans, qui alimente les cyclones en énergie.
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L’augmentation du niveau de la mer, qui favorise les submersions côtières.
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Des conditions atmosphériques plus instables, favorisant la formation d’ouragans intenses.
« Le réchauffement global ne crée pas les ouragans, mais il les rend plus destructeurs », rappellent les experts de Météo-France.
Selon les projections, la proportion d’ouragans de catégorie 4 ou 5 pourrait doubler d’ici 2050, menaçant directement des millions de personnes vivant sur les littoraux.
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Une menace bien au-delà des côtes
Si les vents violents constituent la première menace immédiate, les inondations restent la principale cause de mortalité lors de ce type d’événements. Comme le rappelle le National Hurricane Center, les fortes pluies de l’ouragan Melissa pourraient atteindre 1 000 litres d’eau par mètre carré sur trois jours — l’équivalent de plusieurs mois de précipitations en quelques heures.
Les glissements de terrain, coupures de routes et pannes d’électricité risquent de plonger certaines zones dans le chaos pendant plusieurs jours. Même les régions situées à l’intérieur des terres, comme les montagnes jamaïcaines, sont menacées par des crues soudaines.
Une mobilisation internationale
Face à l’urgence, plusieurs pays et organisations humanitaires ont déjà proposé leur aide à la Jamaïque. Les équipes de la Croix-Rouge et des Nations Unies se préparent à déployer des renforts logistiques et sanitaires dans les zones les plus touchées.
Les aéroports ont été fermés, les écoles suspendues, et la population appelée à évacuer les zones côtières avant la tombée de la nuit. Le gouvernement jamaïcain a déclaré l’état d’urgence nationale, redoutant un scénario comparable à celui d’Irma ou de Dorian.
En résumé
L’ouragan Melissa, désormais classé en catégorie 5, représente le plus haut niveau de danger sur l’échelle de Saffir-Simpson. Avec des vents dépassant 260 km/h et des pluies torrentielles, il menace la Jamaïque de destructions majeures.
Cette intensité extrême illustre la nouvelle réalité climatique : des tempêtes tropicales de plus en plus puissantes et fréquentes, nourries par la chaleur des océans.
Alors que le monde observe avec inquiétude le passage de Melissa, une évidence s’impose : face au dérèglement climatique, la planète entre dans l’ère des ouragans extrêmes.
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