Une faille dans le système ferroviaire britannique
C’est une arnaque aussi ingénieuse qu’audacieuse qui a secoué plusieurs compagnies ferroviaires du Royaume-Uni.

Unsplash - Corinne Kutz
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Deux étudiants chinois, âgés de 25 et 26 ans, installés dans la ville de Leeds, ont réussi à détourner près de 140 000 livres sterling, soit environ 160 000 euros, en exploitant une faille du système de remboursement des billets de train en cas de retard.
Selon le journal The Mirror, les deux hommes avaient découvert que certains sites de compagnies ferroviaires britanniques permettaient de demander un remboursement intégral lorsque le train était en retard — sans vérifier si le billet avait réellement été utilisé. Cette faille allait leur permettre de monter une fraude à grande échelle, sur plusieurs mois.
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Une arnaque organisée dès 2021
Tout commence en 2021, lorsque les deux étudiants testent la procédure de remboursement en ligne. Le principe était simple : ils achetaient de nombreux billets de train, qu’ils annulaient ensuite avant le départ.
En théorie, cette annulation devait annuler toute possibilité de remboursement. Mais lorsque le train qu’ils avaient initialement réservé subissait un retard, ils utilisaient la référence du billet annulé pour réclamer une compensation financière.
Peu à peu, leur stratagème s’est perfectionné. Pour brouiller les pistes, les deux complices ont multiplié les identités fictives et utilisé une vingtaine de cartes SIM ainsi que plusieurs comptes bancaires. Chaque fausse identité servait à déposer une demande de remboursement différente, ce qui rendait la détection de la fraude particulièrement difficile.
Leur système bien rodé a permis d’accumuler les remboursements sur plusieurs années, avant que les autorités ne repèrent des transactions suspectes provenant de comptes liés à la même adresse IP.
Des dizaines de comptes et un préjudice colossal
D’après les enquêteurs, les deux arnaqueurs ont utilisé des dizaines de comptes clients différents, répartis sur plusieurs sites de transport ferroviaire. Le préjudice total s’élève à près de 160 000 euros, un montant qui a alerté les services antifraude.
Le juge chargé de l’affaire a souligné la “sophistication” du dispositif mis en place :
« Vous avez identifié une faiblesse dans le système et vous en avez abusé. Vous avez créé de fausses identités, ouvert de multiples comptes bancaires et utilisé plusieurs téléphones pour dissimuler votre implication dans la fraude. »
Cette arnaque démontre à quel point les systèmes automatisés de remboursement peuvent être vulnérables, lorsqu’ils ne comportent pas de vérification croisée entre l’annulation d’un billet et la demande d’indemnisation.
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Une condamnation exemplaire
Les deux étudiants ont finalement été interpellés et jugés. L’un d’eux, considéré comme le cerveau du réseau, a écopé d’une peine de 30 mois de prison. Le second, jugé moins impliqué, a été condamné à 17 semaines d’emprisonnement.
Au tribunal, les deux jeunes hommes ont reconnu les faits, affirmant qu’ils avaient initialement “voulu tester le système” avant de se laisser “entraîner par la facilité du gain”.
Mais pour la justice britannique, le préjudice causé reste majeur : non seulement financier, mais aussi en termes de confiance du public dans le système de transport.
Une leçon pour les compagnies ferroviaires
Cette affaire relance le débat sur la sécurité numérique et la vérification des remboursements automatisés. De plus en plus de compagnies, au Royaume-Uni comme ailleurs en Europe, utilisent des systèmes de remboursement en ligne pour simplifier la vie des voyageurs.
Mais cette automatisation peut devenir un terrain propice aux fraudes, si les contrôles ne sont pas suffisamment rigoureux.
Les experts en cybersécurité recommandent désormais aux entreprises ferroviaires de renforcer les mécanismes de vérification, notamment en croisant les données de voyage réelles (validation de billet, géolocalisation, usage du QR code) avec les demandes de dédommagement.
Selon un responsable cité par The Mirror, cette affaire servira d’exemple :
« Cette fraude montre comment des individus déterminés peuvent détourner des systèmes bien intentionnés. Nous devons revoir nos procédures pour éviter que cela ne se reproduise. »
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En résumé
En exploitant une faille dans le remboursement automatique des billets de train, deux étudiants chinois ont réussi à détourner près de 160 000 euros à plusieurs compagnies ferroviaires britanniques.
Grâce à un système élaboré de fausses identités, comptes bancaires multiples et cartes SIM anonymes, ils ont profité du système pendant près de deux ans avant d’être arrêtés.
Leur condamnation rappelle une évidence : à l’heure du tout numérique, même les systèmes les plus pratiques peuvent devenir des portes ouvertes aux escroqueries, si la vigilance humaine n’accompagne pas la technologie.
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