C’est une image que l’histoire retiendra. Ce mercredi 22 octobre 2025, le roi Charles III et la reine Camilla sont arrivés au Vatican pour une visite d’État de deux jours, marquant un moment hautement symbolique dans les relations entre l’Église d’Angleterre et l’Église catholique.
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Près de cinq siècles après la rupture initiée par Henri VIII en 1534, c’est la première fois qu’un monarque britannique rencontre un pape dans un cadre officiel de prière et de dialogue spirituel.
Ce déplacement royal, initialement prévu en avril dernier et reporté pour des raisons diplomatiques, revêt une dimension à la fois religieuse, historique et politique. Pour le Vatican comme pour Londres, il s’agit d’un pas décisif vers une réconciliation symbolique entre deux traditions chrétiennes longtemps opposées.
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Une visite placée sous le signe du dialogue et de l’espérance
Accueillis au Palais apostolique par le nouveau pape Léon XIV, élu quelques mois plus tôt après la disparition du pape François, Charles III et Camilla ont entamé une série de rencontres officielles dans le cadre de l’Année jubilaire 2025, célébrée tous les vingt-cinq ans par l’Église catholique.
Selon le palais de Buckingham, cette visite représente un « moment important dans les relations entre l’Église catholique et la Communion anglicane ». Elle souligne également le thème de cette année jubilaire : marcher ensemble en pèlerins de l’espérance.
En ouverture, le roi et la reine ont participé à une cérémonie de bienvenue dans la Cortile di San Damaso, au cœur du Vatican, avant un entretien privé avec le souverain pontife.
Les deux hommes ont échangé sur les grands enjeux contemporains : la paix mondiale, le climat, le dialogue interreligieux et la défense des plus vulnérables.
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Une première prière commune depuis près de cinq siècles
L’un des moments les plus marquants de cette visite aura lieu jeudi 23 octobre : une prière commune dans la chapelle Sixtine, haut lieu du Vatican orné des fresques de Michel-Ange. C’est une première depuis 1534, date de la séparation entre Rome et l’Angleterre.
Les chœurs royaux de la chapelle Saint-Georges de Windsor, de la chapelle royale de Sa Majesté et de la chapelle Sixtine chanteront ensemble pour célébrer ce moment de communion. Une image forte, destinée à symboliser le rapprochement spirituel entre les deux Églises.
À l’issue de la cérémonie, la reine Camilla ira à la rencontre des choristes britanniques dans l’enceinte du Vatican, tandis que le roi Charles III participera à une réunion sur le développement durable et les initiatives écologiques menées par le Saint-Siège et le Commonwealth.
Le pape Léon XIV et Charles III : deux dirigeants portés par la réconciliation
Le choix du pape Léon XIV, premier pape américain de l’histoire, et celui du roi Charles III, souverain connu pour son engagement écologique et interreligieux, donnent à cette rencontre une portée particulière.
Tous deux défendent un dialogue pacifique entre les croyances et une vision unificatrice du monde spirituel. Depuis son accession au trône, le roi Charles s’efforce d’incarner un monarque moderne, respectueux de la diversité religieuse de son royaume et profondément attaché au dialogue œcuménique.
De son côté, Léon XIV a déjà affirmé son souhait de renforcer les liens avec les Églises chrétiennes non catholiques, déclarant que « les fractures anciennes ne doivent plus être des murs mais des ponts ».
Leur rencontre, dans ce contexte de tensions mondiales, apparaît donc comme un signal fort de paix et de coopération.
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Un titre inédit pour Charles III au Vatican
Au cours de leur passage à la basilique Saint-Paul-hors-les-Murs, l’une des quatre grandes églises majeures de Rome, le Saint-Père a conféré à Charles III le titre honorifique de « confrère royal », en reconnaissance de son engagement spirituel et humanitaire.
Ce titre, exceptionnel dans la diplomatie vaticane, symbolise la communion spirituelle entre les deux Églises et salue le travail du souverain pour favoriser le dialogue entre les religions.
Un siège spécial, orné des armoiries royales britanniques et de la devise latine Ut unum sint (« Qu’ils soient un »), a également été offert au roi. Ce siège restera dans la basilique comme un symbole durable de fraternité entre Rome et la monarchie britannique.
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Camilla engagée auprès des femmes du monde religieux
Pendant que le roi assistait à la réunion sur le climat et la durabilité, la reine Camilla a visité l’Union internationale des supérieures générales, une organisation regroupant des religieuses du monde entier, engagées notamment dans la lutte contre les violences sexuelles et la traite des êtres humains.
Cette rencontre, chaleureuse et émouvante, reflète l’un des engagements constants de la reine : la protection des femmes et des enfants à travers le monde. Elle a salué le travail de ces femmes de foi « qui incarnent chaque jour la compassion et le courage ».
Une visite riche en symboles et en émotion
Cette visite d’État dépasse largement le cadre protocolaire. Elle marque une étape majeure dans un dialogue spirituel amorcé depuis plusieurs décennies, notamment depuis la visite de la reine Elizabeth II au pape Jean-Paul II en 1980.
Mais jamais, depuis près de 500 ans, un monarque britannique n’avait prié avec un pape ni reçu un titre honorifique ecclésiastique. Pour beaucoup d’observateurs, cette visite représente un moment charnière dans l’histoire du christianisme occidental, mais aussi dans la diplomatie religieuse mondiale.
Les différences demeurent – notamment sur l’ordination des femmes ou le célibat des prêtres –, mais cette rencontre prouve que le dialogue œcuménique peut se transformer en véritable fraternité spirituelle.
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En résumé
En cette fin d’octobre 2025, la visite du roi Charles III et de la reine Camilla au Vatican restera comme l’un des événements les plus marquants du règne du souverain britannique.
En rencontrant le pape Léon XIV, en priant dans la chapelle Sixtine et en recevant le titre de « confrère royal », Charles III scelle une réconciliation historique entre l’Angleterre et Rome.
Deux jours empreints de respect, d’émotion et d’espérance, qui rappellent qu’au-delà des différences, la foi, le dialogue et la paix peuvent encore unir les peuples.
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