Ce mercredi 22 octobre, le ministre de l’Éducation nationale Édouard Geffray a dressé un constat alarmant : la situation du système éducatif français est, selon lui, “extrêmement inquiétante”.
Invité sur France Inter, il a présenté ses trois priorités pour tenter d’enrayer cette crise : les inégalités sociales et scolaires, le niveau des élèves, et leur santé mentale et physique.
Lutter contre les inégalités sociales et scolaires
Pour le ministre, le premier défi concerne les fractures éducatives qui se creusent d’année en année. “15 % des collèges concentrent 40 % des grandes difficultés scolaires”, a-t-il souligné. Une situation intenable, selon lui, qui impose de revoir la répartition des moyens.
“Soit on continue à saupoudrer, à vouloir faire la même chose partout, soit on concentre des moyens supplémentaires sur ces 15 % de collèges. Moi, c’est ce que je veux faire.”
Le ministre entend donc rompre avec la logique uniforme d’allocation des ressources et renforcer les dispositifs d’aide dans les établissements les plus en difficulté, notamment ceux situés en zones défavorisées.
"Si on parle de l'état de l'école en général, la situation est inquiétante en termes de niveau, d'inégalités scolaires et sociales et de santé psychique et physique des élèves", reconnaît le nouveau ministre de l'Éducation nationale @EdouardGeffray. #LaGrandeMatinale pic.twitter.com/qxxpnozXcU
— France Inter (@franceinter) October 22, 2025
Cette approche vise à donner à chaque élève les mêmes chances de réussite, indépendamment de son origine sociale ou géographique.
Rehausser le niveau scolaire des élèves
Deuxième priorité : le niveau des élèves, que le ministre juge préoccupant. “Je veux travailler sur la qualité pédagogique du service public de l’enseignement”, a-t-il affirmé, pointant la nécessité de “changer de braquet” en matière de formation des enseignants.
Une réforme est déjà en cours : le concours des professeurs repassera à bac +3 au lieu de bac +5 dès 2026, avec une phase d’apprentissage plus progressive. Les étudiants deviendront élèves fonctionnaires pendant un an, puis stagiaires l’année suivante. Cette mesure vise à rendre le métier plus attractif et à compenser la baisse du nombre de candidats.
Mais la tâche reste immense. Selon le Snes-FSU, près de 4 000 postes d’enseignants équivalents temps plein devraient être supprimés dans le budget 2026, une situation que le ministre justifie par un “effondrement démographique” : près de 107 000 élèves en moins dans le premier degré et 14 700 dans le second à la rentrée.
Édouard Geffray affirme toutefois que les créations de postes de professeurs stagiaires viendront compenser ces suppressions. Les syndicats, eux, dénoncent un “effet d’optique” et un manque de vision à long terme.
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La santé mentale et physique des élèves, une urgence silencieuse
Troisième pilier de sa feuille de route : la santé des élèves, devenue un enjeu majeur depuis la pandémie et la montée des troubles psychiques chez les jeunes. Une étude de l’Inserm publiée la semaine dernière indique que 30 % des collégiens et lycéens déclarent souffrir de troubles anxio-dépressifs.
Le ministre reconnaît la gravité de la situation :
“C’est bien pour cela qu’on a recruté des psychologues, des infirmières et des assistantes sociales.”
Selon lui, plusieurs centaines de postes supplémentaires seront créés dans le projet de loi de finances 2026, afin de mieux accompagner les élèves. Mais il reconnaît un “problème structurel” : un poste de médecin scolaire sur deux est vacant, faute de candidats.
“J’ai les postes, mais je n’ai pas les médecins”, a-t-il déploré.
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Des moyens limités face à des attentes immenses
Interrogé sur les AESH, ces accompagnants d’élèves en situation de handicap dont les effectifs progressent moins vite, Édouard Geffray a invoqué à la fois des contraintes budgétaires et un manque d’attractivité du métier. Seuls 1 200 recrutements sont prévus en 2026, contre 2 000 l’année précédente.
Le ministre promet néanmoins de se “pencher sérieusement sur la question dans les prochains mois”.
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Un plan d’action sous tension
Avec ces trois priorités – inégalités, niveau scolaire et santé des élèves – Édouard Geffray tente de poser les bases d’un redressement durable. Mais la route s’annonce longue : entre restrictions budgétaires, crise de recrutement et épuisement du personnel enseignant, les obstacles sont nombreux.
En conclusion, le ministre veut croire en une école plus équitable et plus humaine, capable de retrouver sa mission première : celle d’offrir à chaque enfant la chance d’apprendre, de grandir et de s’épanouir, quelles que soient ses origines. Reste à savoir si, cette fois, les moyens suivront les intentions.
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