Trois jours après le cambriolage spectaculaire du musée du Louvre, l’affaire prend une tournure politique. Invitée sur le plateau de Public Sénat ce mardi, Aurélie Filippetti, ancienne ministre de la Culture sous François Hollande, a directement mis en cause Emmanuel Macron dans la gestion du musée et dans les failles ayant permis le vol de bijoux d’une valeur estimée à 88 millions d’euros.
“On pouvait craindre qu’il y aurait des problèmes”, a-t-elle déclaré, jugeant que les signaux d’alerte existaient depuis longtemps. Selon elle, l’Élysée et le ministère de la Culture ont fait le mauvais choix politique et budgétaire, en privilégiant les grands projets de prestige au détriment de la sécurité et de la maintenance.
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Un plan présidentiel critiqué
Dans le viseur d’Aurélie Filippetti : le plan “Louvre Nouvelle Renaissance”, un programme de 600 millions d’euros annoncé par Emmanuel Macron en janvier 2025. Ce vaste chantier devait moderniser le musée dans toutes ses dimensions — architecturale, numérique, culturelle et environnementale.
Mais pour l’ex-ministre, ce choix traduit avant tout une erreur de priorité :
“Il a choisi d’investir 600 millions d’euros dans un plan de grands travaux de prestige, alors qu’il fallait d’abord s’occuper de la sécurité et de l’entretien du bâtiment.”
Cambriolage du Louvre : “On pouvait craindre qu'il y ait des problèmes”, assure l’ancienne ministre de la Culture, @aurelifil qui juge qu’il y a une responsabilité du gouvernement. #BonjourChezVous pic.twitter.com/hSl22PoUuO
— Public Sénat (@publicsenat) October 22, 2025
Aurélie Filippetti reproche au président d’avoir cherché un effet de communication plutôt qu’une réelle amélioration des conditions de conservation et de protection du patrimoine.
“Ces travaux étaient beaucoup moins vendeurs d’un point de vue médiatique. Refaire la plomberie, c’est beaucoup moins glamour”, a-t-elle ironisé.
Des signaux d’alerte ignorés
L’ancienne ministre rappelle que le Louvre faisait déjà face à des problèmes structurels majeurs avant le vol. Deux expositions avaient dû fermer temporairement en 2024 en raison de fuites d’eau dans certaines galeries.
Selon elle, ces incidents auraient dû servir de signal fort sur l’état vieillissant des installations techniques et la nécessité d’un entretien urgent.
Elle estime que ces avertissements ont été ignorés par les autorités au profit d’un chantier trop ambitieux et trop visible. Résultat : un musée plus vulnérable qu’il ne le paraît, malgré sa réputation mondiale et ses dispositifs de surveillance.
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Une mise en cause politique
En s’exprimant ainsi, Aurélie Filippetti ravive un débat ancien sur la politique culturelle du président Macron, souvent critiquée pour sa dimension spectaculaire.
Elle n’hésite pas à affirmer que la responsabilité du vol au Louvre relève “du gouvernement et d’Emmanuel Macron lui-même”, estimant que le chef de l’État a privilégié la mise en scène à la prévention.
Selon ses mots, “Emmanuel Macron a fait le mauvais choix”, en lançant un projet de rénovation d’image au lieu de sécuriser les collections existantes et de moderniser les systèmes de protection du musée.
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Le Louvre au cœur d’une polémique nationale
Alors que la présidente du musée, Laurence des Cars, était auditionnée ce mardi par le Sénat pour s’expliquer sur les failles de sécurité, ces accusations viennent ajouter une dimension politique à une affaire déjà explosive.
Le vol de huit bijoux d’une valeur inestimable dans la galerie Apollon a ébranlé l’opinion publique et suscité de nombreuses questions sur la protection du patrimoine national. Les déclarations d’Aurélie Filippetti s’inscrivent dans cette tension : entre le besoin de moderniser le Louvre et l’urgence de le protéger, la France semble aujourd’hui payer le prix de son déséquilibre.
Pour beaucoup, cette affaire dépasse le simple cadre d’un cambriolage : elle illustre la fragilité des institutions culturelles face à des arbitrages budgétaires parfois plus politiques que patrimoniaux.
Dans un pays où le Louvre symbolise autant le génie artistique que le prestige national, le débat est relancé : faut-il investir dans la beauté visible ou dans la préservation invisible ? Pour Aurélie Filippetti, la réponse est claire : la culture ne se protège pas avec des effets d’annonce, mais avec du concret.
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