Culture

Réforme des retraites : Macron contredit Lecornu et évoque des « perspectives de référendum »

21 octobre 2025 - 18 : 35
par Clémence En déplacement à Ljubljana, Emmanuel Macron a évoqué des « perspectives de référendum » sur la réforme des retraites, contredisant Sébastien Lecornu, qui avait annoncé sa suspension. Une nouvelle divergence au sommet de l’État.

Coup de théâtre dans le feuilleton politique de l’automne. Alors que Sébastien Lecornu a confirmé la suspension de la réforme des retraites devant l’Assemblée nationale, Emmanuel Macron a jeté un pavé dans la mare, ce mardi 21 octobre, en écartant toute suspension et en évoquant pour la première fois des « perspectives de référendum » sur le sujet.

Réforme des retraites : Macron contredit Lecornu et évoque des perspectives de référendum

En visite à Ljubljana, la capitale slovène, le chef de l’État a déclaré que la réforme de 2023 n’était « ni abrogée ni suspendue », mais simplement « décalée dans le temps », relançant ainsi un débat déjà explosif au sein de la majorité et dans l’opinion publique.

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Suspension ou simple décalage ? Le flou politique s’installe

Cette nouvelle sortie présidentielle vient contrarier frontalement la ligne défendue par Sébastien Lecornu depuis sa déclaration de politique générale le 14 octobre. Pour éviter la censure dès ses débuts à Matignon, le Premier ministre avait annoncé une suspension temporaire de la réforme, répondant ainsi à l’une des conditions posées par les socialistes pour ne pas faire tomber son gouvernement.

Mais Emmanuel Macron, visiblement désireux de reprendre la main sur le dossier, a choisi des mots bien différents :

« Ni abrogation, ni suspension », a-t-il insisté. « Il s’agit d’un décalage d’échéance, concernant notamment le relèvement progressif de l’âge légal de départ. »

Un changement sémantique majeur, qui brouille encore un peu plus la ligne de l’exécutif. En réalité, le président cherche à réaffirmer la nécessité de la réforme, tout en gagnant du temps politique au moment où le gouvernement prépare le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS).

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Emmanuel Macron remet le référendum sur la table

Alors que la France traverse une crise institutionnelle depuis la dissolution de 2024, Emmanuel Macron n’exclut désormais plus un référendum sur les retraites, une hypothèse qu’il n’avait jamais évoquée aussi clairement jusqu’ici.

« Des perspectives de référendum sont possibles, encore faut-il savoir sur quoi », a-t-il déclaré, tout en rappelant que la réforme votée en 2023 était « nécessaire » compte tenu du vieillissement de la population et du déséquilibre démographique du système.

Cette allusion à une consultation populaire ressemble à un pari risqué, voire à une manœuvre politique : elle permet au président de reprendre la parole dans un débat qui lui échappait, tout en laissant planer l’idée qu’un compromis pourrait émerger entre le gouvernement, le Parlement et les partenaires sociaux.

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Sébastien Lecornu tente de sauver la cohérence du gouvernement

De retour à Paris, Sébastien Lecornu a dû éteindre l’incendie provoqué par les déclarations présidentielles. Interpellé à l’Assemblée nationale par Marine Le Pen (RN) puis Boris Vallaud (PS), le Premier ministre a assuré que le président ne faisait allusion qu’à la mesure d’âge, et non à la réforme dans son ensemble :

« Le président s’est exprimé sur la mesure d’âge. Pour ma part, j’ai annoncé la suspension de cette mesure ainsi que celle du nombre de trimestres, sans laquelle la première ne serait rien », a-t-il tenté de préciser.

Pour calmer la fronde, il a également confirmé qu’un Conseil des ministres se tiendrait jeudi matin afin d’adopter une lettre rectificative au budget de la Sécurité sociale, intégrant noir sur blanc la suspension de la réforme.

Une initiative réclamée aussi bien par la gauche que par le Rassemblement national, qui soupçonnent l’exécutif de vouloir contourner le débat parlementaire par un jeu d’ambiguïtés législatives.

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Les oppositions dénoncent un “leurre politique”

À gauche, la réaction n’a pas tardé. Jean-Luc Mélenchon, sur X (anciennement Twitter), a dénoncé un “leurre politique” :

« La réforme des retraites à 64 ans n’est ni abrogée, ni suspendue. Elle est décalée. Il est temps dorénavant de partir de la réalité et non de la propagande des autosatisfaits pour entrer dans la lutte », a-t-il écrit.

Du côté du Parti socialiste, Boris Vallaud a jugé que cette confusion était “préjudiciable pour la démocratie”, appelant le gouvernement à clarifier sa position avant le vote du PLFSS début novembre.

Quant au Rassemblement national, Marine Le Pen s’est saisie de l’affaire pour accuser l’exécutif de duplicité :

« Le Premier ministre suspend, le président dément, les Français ne savent plus qui gouverne. »

Une formule qui résume le sentiment général d’un gouvernement désuni et d’un président en quête d’autorité.

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Un contexte politique sous tension

Cette querelle de mots survient dans un contexte d’extrême fragilité politique. Depuis les élections législatives anticipées de 2024, le gouvernement Lecornu peine à trouver une majorité stable. La motion de censure plane toujours sur la tête du Premier ministre, tandis que la rue reste marquée par des mois de mobilisation sociale contre la réforme.

En cherchant à temporiser, Emmanuel Macron tente un numéro d’équilibriste : maintenir le cap réformiste tout en donnant des gages d’ouverture. Mais sa sortie slovène, perçue comme une mise au point présidentielle, risque au contraire de fragiliser davantage son Premier ministre, déjà contesté par une partie de la majorité.

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Et maintenant ?

La prochaine étape sera décisive : le Conseil des ministres du 23 octobre, au cours duquel la lettre rectificative de Sébastien Lecornu sera présentée, devrait clarifier — ou non — la position du gouvernement.

Si cette suspension est confirmée et intégrée au texte du PLFSS, elle devra ensuite être validée par le Parlement avant la mi-novembre. En cas d’échec, le gouvernement pourrait se retrouver confronté à une nouvelle crise politique, voire à une motion de censure fatale.

Quant à l’hypothèse d’un référendum, elle reste théorique, mais politiquement explosive. Emmanuel Macron, en la mentionnant depuis l’étranger, semble vouloir tester la réaction du pays avant de trancher.

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En résumé

  • Emmanuel Macron a déclaré que la réforme des retraites n’était ni abrogée ni suspendue, mais simplement décalée.

  • Le président évoque désormais des « perspectives de référendum », sans calendrier défini.

  • Sébastien Lecornu, de son côté, maintient la suspension annoncée et prépare une lettre rectificative au budget de la Sécurité sociale.

  • Les oppositions dénoncent une confusion délibérée et une stratégie de communication brouillée.

Entre stratégie présidentielle et contradictions gouvernementales, le dossier des retraites reste le baromètre de la crise politique française — et, plus que jamais, le symbole d’un pouvoir qui cherche encore son équilibre.

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Clémence
Je fais partie de la rédac' SBG, et j'aime écrire, sortir, m'amuser, manger (très important, ça aussi !) et partager. Je vous propose donc régulièrement de découvrir mes derniers coups de <3.