À quelques jours de son incarcération à la prison de la Santé, Nicolas Sarkozy conserve une partie de son influence dans le monde des affaires.
L’ancien président de la République, condamné à cinq ans de prison ferme dans l’affaire du financement libyen présumé de sa campagne de 2007, ne perdra pas pour autant ses fonctions dans le secteur privé.
Comme l’ont confirmé Lagardère et Accor, il restera administrateur au sein de leurs conseils d’administration pendant toute la durée de sa détention.
Une présence symbolique, mais toujours active
Selon les informations révélées par BFM Business et confirmées par les deux groupes, Nicolas Sarkozy a assisté en personne au dernier conseil d’administration de Lagardère, qui s’est tenu jeudi 16 octobre. À cette occasion, le groupe a indiqué qu’il « en resterait membre », malgré la situation judiciaire de l’ancien chef de l’État.
Chez Accor, même constat. Le groupe hôtelier a confirmé à la presse que l’ancien président figurait toujours parmi les membres de son conseil, sans pour autant commenter davantage.
Une réunion est prévue le 23 octobre, au cours de laquelle les administrateurs devront valider les résultats trimestriels du groupe. En cas d’empêchement, Nicolas Sarkozy confiera son pouvoir au PDG Sébastien Bazin, précise la chaîne d’information économique.
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Une condamnation lourde, mais sans interdiction de gérer
Le 25 septembre dernier, le tribunal correctionnel de Paris a reconnu Nicolas Sarkozy coupable d’association de malfaiteurs pour avoir laissé ses proches solliciter le régime libyen de Mouammar Kadhafi dans le cadre d’un financement illégal de sa campagne présidentielle de 2007. Il a été condamné à cinq ans de prison ferme, dont un mandat de dépôt à effet différé.
L’exécution provisoire de cette peine, fixée au 21 octobre 2025, implique son incarcération effective à la prison de la Santé, à Paris. Cependant, la justice n’a pas prononcé d’interdiction de gérer une entreprise privée. Sa peine inclut en revanche une inéligibilité et une interdiction d’occuper un emploi public pendant cinq ans.
Autrement dit, rien n’empêche Nicolas Sarkozy, âgé de 70 ans, de continuer à exercer des mandats dans le privé. Un détail juridique qui explique pourquoi l’ancien président peut, au moins sur le papier, poursuivre ses activités dans les conseils d’administration de Lagardère et Accor, deux entreprises françaises de premier plan.
Lagardère, le bastion médiatique de Vincent Bolloré
Le groupe Lagardère, aujourd’hui contrôlé par le milliardaire Vincent Bolloré, s’appuie sur deux piliers : l’édition (avec Hachette Livre) et le commerce international (Relay, Aelia Duty Free…).
Le conglomérat détient également plusieurs médias influents, dont Europe 1, Le Journal du Dimanche et Elle International, ainsi que des salles de concert et d’événements sportifs.
Nicolas Sarkozy siège depuis plusieurs années au sein de ce conseil stratégique, où il côtoie des figures majeures du monde économique. Son rôle, essentiellement consultatif, consiste à apporter une expertise politique et internationale dans la gestion du groupe.
Accor, un géant mondial de l’hôtellerie
Chez Accor, le poids de Nicolas Sarkozy est plus discret mais symbolique. L’ancien président est membre du conseil d’administration depuis 2017. Le groupe, dirigé par Sébastien Bazin, est l’un des leaders mondiaux du secteur hôtelier avec plus de 5 500 établissements dans 110 pays.
Sa présence au sein du conseil est vue comme un atout diplomatique : l’ex-chef de l’État dispose d’un carnet d’adresses mondial qui peut s’avérer précieux dans les relations internationales du groupe. En dépit de sa détention à venir, cette influence indirecte devrait perdurer.
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Une incarcération inédite dans l’histoire politique française
Cette incarcération annoncée est un événement sans précédent sous la Ve République : jamais un ancien président français n’avait encore purgé une peine ferme derrière les barreaux.
Le tribunal a justifié sa décision d’exécution immédiate par « l’exceptionnelle gravité des faits », estimant que le comportement de Nicolas Sarkozy, alors candidat à la plus haute fonction de l’État, « avait gravement porté atteinte à la confiance publique ».
Bien qu’il ait fait appel du jugement, l’appel n’est pas suspensif en raison de l’exécution provisoire décidée par la justice.
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Une image contrastée entre déchéance et persistance
Alors que l’opinion publique s’interroge sur la légitimité morale d’un ancien président détenu siégeant encore dans des conseils d’administration, les deux groupes concernés n’ont pas souhaité s’exprimer davantage.
Pour certains observateurs, cette situation illustre le paradoxe Sarkozy : un homme affaibli politiquement, mais toujours influant dans les sphères économiques et médiatiques.
Sa double appartenance à Lagardère et Accor, deux entreprises à forte exposition internationale, témoigne d’une volonté de rester ancré dans le pouvoir, même à distance, même depuis une cellule.
Qu’on l’admire ou qu’on le condamne, une chose est sûre : Nicolas Sarkozy ne quittera pas la scène de sitôt. Derrière les murs de la prison de la Santé, il continuera — à sa manière — de peser dans le monde des affaires.
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