C’est une page qui se tourne pour Gifi, le géant du bazar à petits prix fondé par Philippe Ginestet. Selon plusieurs sources proches du dossier, l’enseigne, présente partout en France depuis plus de quarante ans, serait en train de céder une trentaine de ses magasins à une marque alimentaire française bien connue du grand public.
Une opération stratégique qui pourrait profondément modifier le visage du commerce de proximité et marquer un tournant majeur dans le secteur de la grande distribution.
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Une cession qui surprend tout le secteur
L’annonce a créé la surprise dans le monde de la distribution. Habituée à régner sur le marché du petit équipement de la maison, de la déco et des accessoires du quotidien, Gifi semblait jusqu’ici solidement ancrée sur son créneau du « tout à petit prix ».
Pourtant, selon plusieurs observateurs, l’enseigne aurait décidé de réduire la voilure sur certaines zones jugées moins rentables pour se concentrer sur ses meilleurs points de vente.
Ce plan de cession concernerait environ trente magasins répartis sur tout le territoire, principalement dans des zones commerciales de taille moyenne. Ces sites seraient actuellement en négociations avancées avec une enseigne de l’alimentation française, désireuse de renforcer rapidement son maillage national sans passer par le long processus d’ouverture de nouveaux points de vente.
Une stratégie jugée maline, voire audacieuse, dans un contexte économique incertain.
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Une enseigne alimentaire ambitieuse derrière cette reprise
Si le nom de cette enseigne n’a pas encore été dévoilé, plusieurs sources évoquent une marque française en forte expansion, connue pour son modèle hybride alliant produits frais, circuits courts et prix accessibles.
Elle aurait connu une croissance impressionnante ces dernières années, séduisant les consommateurs par un retour au commerce de proximité et une qualité perçue supérieure à celle des grandes surfaces traditionnelles.
Jusqu’ici, sa stratégie reposait essentiellement sur des ouvertures ex-nihilo, à raison d’une vingtaine de magasins par an. Mais cette croissance, bien que solide, a fini par être jugée trop lente par ses dirigeants, qui souhaitent désormais passer à la vitesse supérieure.
L’opération avec Gifi représenterait donc une accélération spectaculaire : en rachetant des magasins déjà implantés et bien situés, cette enseigne gagnerait plusieurs années de développement d’un seul coup.
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Gifi, un repositionnement stratégique en marche
Pour Gifi, cette cession s’inscrirait dans un plan de recentrage sur ses fondamentaux. L’enseigne, qui compte plus de 500 magasins en France, fait face depuis plusieurs années à une forte concurrence : celle d’autres acteurs du discount comme Action, Stokomani ou Noz, mais aussi à la pression du e-commerce.
Ces dernières années, le groupe a déjà entamé une rationalisation de son parc de magasins, privilégiant les points de vente les plus performants et misant sur une montée en gamme discrète : meilleure mise en scène, nouvelles gammes saisonnières, collaborations exclusives et digitalisation de l’expérience client.
Cette cession partielle lui permettrait de libérer du capital, de se recentrer sur les magasins les plus rentables et d’investir davantage dans la modernisation de ses enseignes historiques.
Car le groupe Gifi - Tati - Besson Chaussures, qui appartient à la holding GPG, reste ambitieux : Philippe Ginestet avait déjà annoncé vouloir “préparer le futur du discount français”, en s’appuyant sur la puissance du groupe et sur la diversification de ses marques.
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Une opération stratégique pour les deux enseignes
Pour l’enseigne alimentaire repreneuse, cette transaction pourrait être un véritable tremplin. Elle profiterait à la fois :
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de locaux déjà implantés et prêts à accueillir une nouvelle offre,
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d’un réseau logistique et de baux commerciaux attractifs,
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et d’une clientèle fidèle déjà habituée à fréquenter les zones où Gifi est installé.
Pour Gifi, cette cession offrirait une bouffée d’oxygène financière et l’opportunité de réorienter son modèle vers des formats plus rentables.
C’est donc un deal gagnant-gagnant en apparence, qui pourrait inspirer d’autres enseignes à suivre la même voie, à l’image de ce qui s’est déjà produit dans d’autres secteurs du commerce de détail.
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Une recomposition du paysage de la distribution française
Cette possible acquisition intervient dans un contexte où la grande distribution française est en pleine mutation. L’arrivée de nouveaux acteurs, plus agiles, plus verts et souvent plus connectés, redistribue les cartes.
Entre le succès d’enseignes régionales (comme Grand Frais, La Vie Claire ou Frais d’Ici) et la montée en puissance de chaînes misant sur la qualité et la proximité, les grandes marques historiques sont contraintes de revoir leurs stratégies.
Le rachat de magasins Gifi par un acteur alimentaire illustre cette tendance de fond : les frontières entre les secteurs s’effacent, et le commerce se restructure autour de la polyvalence et de la complémentarité des offres.
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Le symbole d’une nouvelle ère du commerce
Cette opération, si elle se confirme, serait bien plus qu’un simple transfert d’actifs. Elle représenterait une nouvelle approche du développement commercial, mêlant pragmatisme et ambition.
Là où Gifi, pionnier du discount non alimentaire, rationalise son réseau pour mieux rebondir, l’enseigne alimentaire repreneuse y voit l’opportunité d’accélérer sa conquête du territoire national et d’imposer son modèle.
Une chose est sûre : dans un marché où la concurrence est féroce et où les marges se réduisent, les enseignes n’ont plus le luxe d’attendre. Le temps des ouvertures lentes et prudentes semble révolu. Place aux opérations rapides, ciblées et stratégiques.
Et si cette reprise marque la fin d’une époque pour Gifi, elle symbolise aussi le début d’une nouvelle aventure pour la distribution française.
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