À peine reconduit par Emmanuel Macron à la tête du gouvernement, Sébastien Lecornu se retrouve au cœur d’une séquence politique aussi tendue que décisive.
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Moins d’une semaine après sa démission surprise, le Premier ministre retrouve son bureau à Matignon avec une feuille de route particulièrement chargée : proposer un budget, trouver une majorité de compromis et former un nouveau gouvernement.
Autant de missions à accomplir dans un contexte de défiance généralisée, où chaque décision sera scrutée à la loupe.
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Une mission « par devoir » et un calendrier serré
Vendredi soir, sur X, le Premier ministre a déclaré :
« J’accepte – par devoir – la mission qui m’est confiée par le Président de la République de tout faire pour donner un budget à la France pour la fin de l’année et de répondre aux problèmes de la vie quotidienne de nos compatriotes. »
Ces mots résument bien le défi qui l’attend. Car le calendrier constitutionnel est implacable : le projet de loi de finances (PLF) et le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) devront être présentés le lundi 13 octobre en Conseil des ministres, avant d’être transmis à l’Assemblée nationale.
Les parlementaires disposeront ensuite des 70 jours prévus par la Constitution pour débattre, amender et adopter les textes avant le 31 décembre, date butoir pour la promulgation au Journal officiel.
Le Haut conseil des finances publiques (HCFP) présentera d’ailleurs ce même lundi son avis sur les équilibres budgétaires, une occasion pour le Premier ministre de détailler sa vision économique et sa méthode de travail.
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Une négociation politique à hauts risques
Sébastien Lecornu hérite d’un contexte politique fracturé. Son objectif : éviter une motion de censure et bâtir une majorité de travail capable d’adopter le budget.
Selon des sources proches de l’Élysée citées par CNEWS, Emmanuel Macron lui aurait donné « carte blanche » pour mener les discussions avec les forces politiques prêtes à collaborer.
J’accepte - par devoir - la mission qui m’est confiée par le Président de la République de tout faire pour donner un budget à la France pour la fin de l’année et de répondre aux problèmes de la vie quotidienne de nos compatriotes.
— Sébastien Lecornu (@SebLecornu) October 10, 2025
Il faut mettre un terme à cette crise politique…
Mais la tâche s’annonce ardue. Trois scénarios s’offrent à lui :
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S’allier avec la droite républicaine, en obtenant le soutien tacite des Républicains et d’Horizons (le parti d’Édouard Philippe).
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Tendre la main à la gauche modérée, notamment au Parti socialiste ou aux Écologistes, à condition de concessions sur certains dossiers comme les retraites ou le pouvoir d’achat.
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Ou encore composer avec des soutiens extérieurs, sans accord formel, en misant sur l’abstention d’une partie de l’opposition pour faire passer les textes budgétaires.
Cependant, les marges de manœuvre sont faibles : le Parti socialiste a déjà démenti tout accord de non-censure, et La France insoumise comme le Rassemblement national ont annoncé vouloir déposer une motion de censure immédiate.
La cheffe des députés LFI, Mathilde Panot, a déclaré vendredi soir :
« Macron repousse misérablement l’inévitable : son départ. Nous proposons dès ce soir aux parlementaires de la gauche de signer une motion de censure immédiate et une nouvelle motion de destitution du Président de la République. »
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Un gouvernement à composer dans la tourmente
Au-delà du budget, Sébastien Lecornu doit aussi former un nouveau gouvernement. Cette tâche s’annonce complexe tant les conditions imposées par les partenaires potentiels divergent.
Les Républicains insistent pour remettre sur la table la réforme des retraites, tandis que les Écologistes et les socialistes exigent la suspension immédiate de cette même réforme.
Selon plusieurs observateurs politiques, le Premier ministre pourrait choisir de présenter d’abord le budget, puis de dévoiler son équipe gouvernementale dans un second temps. Cette stratégie permettrait aux députés de commencer immédiatement l’examen des textes financiers, évitant ainsi un vide politique prolongé.
Dans les couloirs du pouvoir, on évoque la possibilité d’un gouvernement restreint, centré sur la gestion économique et sociale, avant un élargissement ultérieur une fois les équilibres politiques clarifiés.
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Une équation délicate pour sortir de la crise
Renommé après une semaine de chaos institutionnel, Sébastien Lecornu sait que son succès dépendra de sa capacité à incarner la stabilité. Le président de la République attend de lui qu’il ramène le calme à l’Assemblée et qu’il redonne de la visibilité au pays, alors que les tensions sociales, économiques et politiques restent vives.
Pour y parvenir, il devra concilier des objectifs contradictoires : réduire le déficit à 4,5 %, préserver le pouvoir d’achat des Français, et composer une majorité éphémère mais fonctionnelle.
Les 70 jours de débats budgétaires à venir s’annoncent donc décisifs, à la fois pour l’avenir du gouvernement Lecornu et pour la stabilité du quinquennat d’Emmanuel Macron.
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En résumé
En clair, la mission confiée au Premier ministre ressemble à un véritable exercice d’équilibriste : négocier sans renoncer, gouverner sans majorité absolue, et convaincre un pays divisé qu’un cap politique reste possible.
Les jours à venir diront si Sébastien Lecornu parvient à transformer cette mission de crise en opportunité de relance politique.
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