C’est une sortie qui n’est pas passée inaperçue. Invité sur le plateau de Buzz TV le jeudi 2 octobre, Thomas Sotto a tenu à clarifier sa position vis-à-vis de la ligne éditoriale de CNews et de l’un de ses visages les plus emblématiques,
Pascal Praud. Le journaliste, aujourd’hui voix phare de RTL, a défendu une conception du journalisme fondée sur la nuance et la liberté de pensée, très éloignée de ce qu’il qualifie de journalisme de camp pratiqué sur certaines chaînes d’opinion. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il n’a pas mâché ses mots.
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“Arrêtons d’en faire l’arbitre des élégances”
Tout est parti d’une question sur les récents propos de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, qui avait accusé le groupe Bolloré de “vouloir la peau de l’audiovisuel public” et invité CNews à “assumer d’être une chaîne d’extrême droite”. Interrogé sur le sujet, Thomas Sotto, 52 ans, a d’abord pris des pincettes :
“Ils ont une chaîne qui fonctionne bien, tant mieux pour eux.”
Mais très vite, le ton s’est durci. Refusant de faire de Pascal Praud une référence incontournable du débat médiatique, il a lâché une phrase devenue virale :
“Arrêtons de faire de ce monsieur l’arbitre des élégances en permanence. Je m’en fous de savoir ce qu’il pense. Je n’ai pas besoin de savoir ce qu’il pense pour me décider, faire un choix, réfléchir, avoir un avis, me tromper, etc.”
Une déclaration qui sonne comme un désaveu clair des méthodes et du ton du journaliste vedette de CNews, souvent critiqué pour son approche très tranchée de l’actualité.
Une critique directe du journalisme “de camp”
Au-delà du cas Pascal Praud, Thomas Sotto a surtout voulu pointer du doigt une dérive qu’il observe dans une partie du paysage médiatique : celle du journalisme polarisé, où chaque débat se transforme en affrontement entre deux blocs irréconciliables.
“Ce qui me gêne, c’est qu’on soit obligé d’être dans un camp ou dans un autre. Il y a un truc que j’aime sur RTL aujourd’hui, c’est qu’on est la radio de la nuance, même si je sais que c’est terriblement démodé.”
Pour illustrer son propos, le journaliste a évoqué les raccourcis trop souvent entendus sur les plateaux :
“Ben oui, moi je soutiens les Israéliens, et donc je soutiens Netanyahou, et donc je n’aime pas les Palestiniens…”
Une logique manichéenne qu’il rejette en bloc, préférant une approche où le rôle du journaliste n’est pas de juger mais d’informer.
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“Les gens pensent ce qu’ils veulent, ce n’est pas mon problème”
Ancien présentateur de Télématin sur France 2, passé par Europe 1 avant de rejoindre RTL en 2024, Thomas Sotto a rappelé son attachement profond à la déontologie journalistique. Pour lui, un bon journaliste doit donner des clés de compréhension, pas dicter ce que les gens doivent penser.
“Les gens pensent ce qu’ils veulent, votent ce qu’ils veulent, ce n’est pas mon problème.”
Ces quelques mots résument sa philosophie : l’information n’a pas besoin d’être orientée. Le rôle du journaliste est d’éclairer, pas de polariser.
Sur RTL, il dit apprécier le fait de pouvoir animer des débats où la nuance a encore sa place :
“Sur RTL, on ne pousse pas les collaborateurs à être tout le temps dans un camp contre l’autre. On peut discuter, débattre, sans forcément se hurler dessus.”
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Une réaction saluée par certains, critiquée par d’autres
Sur les réseaux sociaux, la sortie de Thomas Sotto a immédiatement fait réagir. De nombreux internautes et confrères ont salué le courage du journaliste, dans un contexte où la ligne de CNews alimente de plus en plus les débats. “Enfin quelqu’un qui ose dire que le journalisme n’est pas un combat permanent”, écrit une auditrice sur X.
D’autres, au contraire, l’accusent de “donner des leçons” et de “mépriser une chaîne qui parle au peuple”.
Ce n’est d’ailleurs pas la première fois que Pascal Praud divise la profession. Animateur de L’Heure des pros, il revendique une parole libre et engagée, mais est régulièrement épinglé pour ses positions controversées. Le Conseil supérieur de l’audiovisuel (Arcom) a plusieurs fois rappelé à CNews ses obligations de pluralisme.
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Thomas Sotto, la nuance comme marque de fabrique
Ce franc-parler n’est pas nouveau chez Thomas Sotto, mais il s’accompagne toujours d’un credo : le respect du pluralisme. À 52 ans, le journaliste cultive une image d’homme calme, précis, attaché à la rigueur et à la bienveillance dans le débat public.
Loin des plateaux criards, il défend un journalisme plus mesuré, où la réflexion prime sur la provocation. “La nuance, c’est peut-être démodé, mais c’est essentiel”, résume-t-il.
Et il n’a pas tort : dans un paysage médiatique souvent polarisé, sa position tranche. Alors que beaucoup choisissent leur camp, lui choisit la distance.
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En bref
En s’attaquant frontalement à Pascal Praud et à la logique de confrontation de CNews, Thomas Sotto assume une parole rare : celle d’un journaliste qui refuse les étiquettes et les dogmes.
S’il reconnaît à la chaîne son succès d’audience, il rejette l’idée d’un débat figé entre deux visions du monde. Pour lui, le vrai courage n’est pas de hausser le ton, mais de défendre la liberté de penser différemment.
Et dans un paysage médiatique où tout semble se jouer en noir et blanc, Thomas Sotto rappelle que la nuance reste, plus que jamais, une couleur essentielle du journalisme.
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