Culture

Sébastien Lecornu confirme : ceux qui ont été ministres « quelques heures » n’auront pas droit aux indemnités

08 octobre 2025 - 13 : 57
par Clémence Sébastien Lecornu a annoncé ce mercredi 8 octobre que les ministres restés en poste quelques heures après la démission du gouvernement ne toucheront pas les indemnités de fin de fonction. Une décision symbolique d’exemplarité dans un contexte de crise politique et budgétaire.

Sébastien Lecornu, désormais Premier ministre démissionnaire, a pris tout le monde de court ce mercredi 8 octobre 2025 en annonçant une mesure aussi symbolique que politique : les ministres restés en poste seulement quelques heures n’auront aucun droit à leurs indemnités de fin de fonction.

Sébastien Lecornu confirme : ceux qui ont été ministres quelques heures n’auront pas droit aux indemnités

Une décision rare dans la vie politique française, qui s’inscrit dans un contexte de crise institutionnelle sans précédent, marquée par la chute éclair du gouvernement formé dimanche dernier.

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Une démission express qui change la donne

Il n’aura fallu que quatorze heures pour que le gouvernement Lecornu batte un record historique de brièveté. Nommé dimanche par Emmanuel Macron, ce nouvel exécutif n’a même pas eu le temps de tenir un premier Conseil des ministres avant de démissionner. Une situation aussi inédite qu’embarrassante, soulevant une question délicate : les ministres “d’un jour” ont-ils droit à des indemnités ?

Traditionnellement, les membres d’un gouvernement perçoivent trois mois d’indemnités lorsqu’ils quittent leurs fonctions, à condition de ne pas avoir d’autres sources de revenus. Cette règle, encadrée par le décret de 2012 relatif aux indemnités de fin de fonction, vise à garantir une transition financière aux anciens membres du gouvernement le temps qu’ils retrouvent un poste ou une activité.

Mais dans ce cas précis, la logique budgétaire et politique a primé. Devant la presse, Sébastien Lecornu a été catégorique :

« J’ai décidé de les suspendre. On ne peut pas vouloir faire des économies si on ne maintient pas par ailleurs une règle d’exemplarité et de rigueur. »

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Un message politique clair : rigueur et exemplarité

Dans un climat de défiance où chaque euro dépensé par l’État est scruté à la loupe, le Premier ministre démissionnaire a voulu envoyer un signal fort. Selon lui, cette décision de suspendre les indemnités répond à une exigence de rigueur budgétaire et à un devoir d’exemplarité envers les Français.

Depuis plusieurs semaines, le débat public est en effet dominé par les questions de dépenses publiques et de déficit budgétaire, alors que la France s’efforce de tenir la cible des 5 % de déficit dans le prochain budget. Sébastien Lecornu a d’ailleurs confirmé que le gouvernement s’engageait à ramener ce déficit entre 4,7 et 5 %, une position ferme qu’il a réaffirmée lors de ce point presse de méthode.

Le message est clair : si des efforts doivent être demandés aux citoyens, ils doivent d’abord venir du sommet de l’État. En renonçant à ces indemnités, même symboliques, Lecornu veut montrer que le gouvernement ne s’exonère pas des sacrifices qu’il prône.

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Une situation politique sous haute tension

Cette déclaration intervient alors que la France traverse une crise politique majeure. Après la démission surprise du gouvernement formé dimanche, le pays se retrouve dans une phase d’incertitude institutionnelle.

Le Premier ministre démissionnaire s’est vu confier par Emmanuel Macron la mission délicate de “trouver un chemin” vers une stabilité parlementaire, en menant des consultations avec les différents partis.

Sébastien Lecornu a insisté sur la “volonté” de plusieurs forces politiques — du centre, de la droite et de Place publique — de parvenir à un accord budgétaire avant la fin de l’année :

« Il y a une convergence évidente pour adopter un budget avant le 31 décembre. Cela éloigne les perspectives de dissolution. »

Ce calendrier contraint illustre la course contre la montre engagée par le gouvernement démissionnaire : sans budget adopté avant la fin de l’année, la France risquerait une crise institutionnelle majeure, voire une dissolution de l’Assemblée nationale.

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L’équilibre fragile entre rigueur et politique

La mesure annoncée par Sébastien Lecornu s’inscrit aussi dans une stratégie de crédibilité. Alors que la population s’inquiète du niveau d’endettement et du coût de la vie, ce geste vise à montrer une cohérence entre discours et action. Suspendre des indemnités jugées injustifiées revient à redonner un peu de crédit à la parole publique, souvent perçue comme déconnectée des réalités.

Mais certains observateurs y voient aussi un calcul politique : en incarnant la rigueur, Lecornu tente de se positionner comme un homme d’État responsable, soucieux de l’intérêt général, dans un moment où Emmanuel Macron fait face à une érosion de confiance profonde.

En interne, cette décision pourrait également apaiser les critiques venues de la majorité, où plusieurs députés redoutaient que l’épisode des “ministres fantômes” ternisse davantage l’image du pouvoir exécutif.

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Des ministres restés en poste quelques heures

Le cas est si inédit que peu d’analystes savaient comment l’interpréter. Certains membres du gouvernement, nommés dimanche soir et démissionnaires dès le lendemain, n’ont même pas eu le temps d’être investis pleinement dans leurs fonctions. D’autres n’ont pas encore effectué leur passation de pouvoir, ni signé le moindre décret.

Malgré cela, la loi, dans son flou, aurait pu leur permettre de percevoir des indemnités équivalentes à trois mois de salaire, soit environ 28 000 euros brut. En y renonçant, Sébastien Lecornu évite un scandale politique qui aurait pu ternir un peu plus l’image d’un gouvernement déjà en crise.

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Des priorités urgentes à traiter

Lors de sa déclaration, Lecornu ne s’est pas contenté de parler de rigueur. Il a également évoqué les deux grands chantiers prioritaires qui attendent encore une issue : le budget et la Nouvelle-Calédonie.

Sur le premier point, il a rappelé que l’objectif de déficit public devait impérativement rester sous les 5 %, faute de quoi la crédibilité de la France auprès de ses partenaires européens serait compromise.

Sur le second, il a insisté sur la situation préoccupante de la Nouvelle-Calédonie, où la crise politique menace de désorganiser le calendrier institutionnel. En juillet dernier, un accord signé à Bougival entre les indépendantistes, les non-indépendantistes et l’État avait permis d’envisager un report des élections provinciales et un dégel du corps électoral. Mais le chaos politique actuel remet tout en question.

« La loi organique nécessaire à ce report devait être votée avant novembre. La situation actuelle rend cette échéance très difficile à tenir », a reconnu le Premier ministre.

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Une allocution très attendue sur France 2

Sébastien Lecornu devrait présenter dans les prochaines heures “les solutions sur la table” à Emmanuel Macron, avant de s’exprimer au 20 heures de France 2. Ce sera une étape clé pour clarifier sa position, expliquer les mesures d’urgence envisagées et, peut-être, préparer la suite de sa carrière politique après cette démission éclair.

Certains y voient déjà le signe d’une reconfiguration du pouvoir, voire la possibilité d’un retour de certaines figures expérimentées dans un futur gouvernement plus resserré et plus stable.

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En résumé : une rigueur assumée dans la tempête

En décidant de suspendre les indemnités des ministres restés en poste quelques heures, Sébastien Lecornu a pris une décision symboliquement forte, mais politiquement stratégique. Elle illustre sa volonté de redorer l’image d’un exécutif fragilisé, de montrer l’exemple et de préserver la cohérence budgétaire dans un moment où chaque geste compte.

Au-delà du symbole, ce choix traduit une conviction : l’exemplarité n’est pas qu’un mot politique, c’est une ligne de conduite. Et dans un contexte où la France cherche désespérément un équilibre entre rigueur, stabilité et crédibilité, cette mesure marque peut-être le début d’un tournant moral au sommet de l’État.

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Clémence
Je fais partie de la rédac' SBG, et j'aime écrire, sortir, m'amuser, manger (très important, ça aussi !) et partager. Je vous propose donc régulièrement de découvrir mes derniers coups de <3.