Les Mondiaux d’athlétisme 2025, qui se sont achevés dimanche soir à Tokyo, ont offert leur lot de performances spectaculaires, à l’image du record du monde d’Armand Duplantis à la perche ou de l’incroyable photo-finish sur le marathon. Mais derrière les exploits sportifs, un autre acteur s’est imposé tout au long de la compétition : la météo.

Entre chaleur accablante, humidité étouffante et trombes d’eau imprévisibles, ces championnats ont été une véritable épreuve pour les organismes. Des conditions qui inquiètent de plus en plus les instances dirigeantes, au point de remettre en question le calendrier international de l’athlétisme.
Des épreuves sous haute tension climatique
Dès les premiers jours, les athlètes ont dû affronter des températures extrêmes et des taux d’humidité proches de 90 %. Le marathon et le 35 km marche ont été avancés en pleine nuit pour protéger les coureurs, une décision inédite mais devenue indispensable. Les images d’athlètes épuisés, à la limite de la défaillance, ont rappelé que la pratique sportive de haut niveau devient plus dangereuse dans un contexte de réchauffement climatique.
Dimanche, alors que les relais attiraient les foules, de violentes averses se sont abattues sur le stade olympique de Tokyo. Le concours de lancer du disque a dû être reporté, la zone étant devenue trop glissante pour permettre la rotation des athlètes en toute sécurité.
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Sebastian Coe tire la sonnette d’alarme
Face à ces scènes, Sebastian Coe, président de World Athletics, a reconnu qu’un tournant était nécessaire. Interrogé par la BBC, il a déclaré :
« Je ne suis pas sûr que nous puissions continuer à demander à certains de nos athlètes d’endurance de concourir à des périodes de l’année qui vont affecter leurs performances et les mettre en danger. Il faut régler ce problème. »
L’ancien champion britannique a insisté : il en va non seulement de la santé des athlètes, mais aussi de l’image de marque de l’athlétisme. Car demander aux sportifs de repousser leurs limites dans des conditions extrêmes pourrait ternir l’attractivité de la discipline auprès du grand public.
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70 % des athlètes affectés par le climat
Les études menées par World Athletics confirment l’ampleur du défi. Selon leurs données, 70 % des athlètes déclarent que le réchauffement climatique et la chaleur ont déjà un impact direct sur leur préparation et leurs compétitions. Pour certains, cela signifie adapter les horaires d’entraînement, repousser des compétitions ou même réduire le volume de travail.
Ce constat dépasse le cadre de l’athlétisme. De nombreux sports d’endurance – cyclisme, triathlon, natation en eau libre – sont confrontés aux mêmes problématiques. La question devient donc globale et interpelle tout le mouvement olympique.
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Vers une refonte du calendrier international ?
La réflexion en cours va bien au-delà d’un simple ajustement d’horaires. Sebastian Coe évoque la nécessité de repenser le calendrier mondial. L’enjeu serait de déplacer certains événements majeurs hors des périodes les plus chaudes et humides, voire d’envisager de nouvelles localisations plus adaptées.
Cette idée pourrait bouleverser des décennies de tradition, puisque de nombreux championnats sont ancrés dans des créneaux fixes pour des raisons médiatiques et commerciales. Mais la priorité semble claire : garantir la sécurité des athlètes et la qualité des performances, même si cela implique de rompre avec des habitudes historiques.
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Quand le climat dicte le sport
Les Mondiaux de Tokyo 2025 illustrent parfaitement comment le climat est désormais un acteur central du sport. Alors que les records continuent de tomber, les organisateurs doivent composer avec des contraintes météorologiques de plus en plus fortes.
Les athlètes, eux, s’adaptent tant bien que mal. Hydratation accrue, stratégies de course modifiées, vêtements conçus pour mieux réguler la chaleur : l’innovation accompagne déjà ces mutations. Mais il devient clair que cela ne suffira pas, et qu’une révolution organisationnelle est inévitable.
En résumé
Les Mondiaux d’athlétisme 2025 resteront dans les mémoires pour la beauté des performances, mais aussi pour l’urgence du débat qu’ils ont relancé. Entre pluies diluviennes et chaleur accablante, les championnats ont montré que le sport n’est plus épargné par les conséquences du réchauffement climatique. Sebastian Coe appelle désormais à un nouveau calendrier pour protéger les athlètes et préserver l’avenir de l’athlétisme. Une décision qui pourrait marquer un tournant historique dans l’organisation des grandes compétitions internationales.
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