Quand M6 a lancé en grande pompe "Nouveau jour", le 30 juin dernier, la chaîne avait misé gros. Présentée comme son projet le plus ambitieux depuis "Loft Story", la fiction quotidienne avait tout pour séduire : un casting prestigieux réunissant Helena Noguerra, Bruno Solo, Laëtitia Milot ou encore Jean-Baptiste Maunier, un budget colossal investi dans les tournages, et une intrigue familiale pensée pour captiver sur la durée.
Pourtant, trois mois plus tard, l’enthousiasme est retombé comme un soufflé. La série, censée rivaliser avec les mastodontes du genre comme "Ici tout commence" et "Demain nous appartient" sur TF1 ou encore "Un si grand soleil" sur France Télévisions, enregistre des audiences catastrophiques qui font déjà craindre un arrêt prématuré.
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Un pari risqué qui vire au fiasco
Dès le départ, les signaux d’alerte étaient visibles. Diffusée initialement à 20h40, "Nouveau jour" n’a pas réussi à s’imposer dans une case où la concurrence est redoutable. En moyenne, 943 000 téléspectateurs suivaient les aventures de la famille Bartoli chaque soir, soit 5,8 % de part d’audience. Un score jugé bien trop faible au regard des attentes placées dans cette fiction censée devenir le feuilleton phare de M6.
La chaîne a rapidement tenté de rectifier le tir en déplaçant le programme à 13h30, espérant attirer un public différent, peut-être moins volatile. Mais le changement n’a pas porté ses fruits. Le 5 septembre, la série a atteint son pire résultat, avec seulement 259 000 téléspectateurs, un chiffre abyssal qui a confirmé l’érosion continue de son audience. Aujourd’hui, "Nouveau jour" plafonne à 397 000 fidèles en moyenne, très loin des millions de spectateurs rassemblés chaque soir par TF1.
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Le patron de la fiction de M6 monte au créneau
Face à cette situation critique, Quentin de Revel, patron de la fiction de M6, a pris la parole dans les colonnes d’Écran Total. S’il reconnaît que les résultats ne sont pas du tout à la hauteur des ambitions, il insiste sur les qualités éditoriales du programme. Selon lui, la série souffre avant tout d’un effet de saturation : "Nouveau jour" est en effet le sixième feuilleton quotidien proposé à la télévision française, un marché où l’offre est devenue pléthorique.
Le dirigeant admet également que la stratégie de lancement à 20h40 était une erreur : "Un feuilleton ne se picore pas comme une pastille humoristique. Le public doit s’installer dans la durée. Face à la concurrence des séries de TF1 et de France Télévisions, nous n’avions pas la bonne exposition".
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Replay et repositionnement : les derniers espoirs
Malgré tout, Quentin de Revel ne veut pas parler de défaite trop rapidement. À ses yeux, "Nouveau jour" a encore une carte à jouer. Il mise notamment sur les bons scores en replay, preuve que certains téléspectateurs préfèrent regarder la série à leur rythme. De plus, il estime que la nouvelle case de 13h30 peut finir par s’avérer plus porteuse si le feuilleton réussit à fidéliser une cible différente.
"On ne compte pas tout bouleverser artistiquement", confie-t-il, soulignant la volonté de rester fidèle à l’ADN de la série. "Mais nous devons trouver la bonne case pour que le public suive". Pour le moment, aucune deadline n’a été fixée. L’avenir de "Nouveau jour" reste donc suspendu aux prochains mois, à la fois en termes d’audience en direct et de viabilité économique.
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Pourquoi le public n’accroche pas ?
La question qui se pose est simple : pourquoi une série dotée de tels atouts peine-t-elle à convaincre ? Plusieurs hypothèses émergent. D’abord, l’usure du format : les téléspectateurs sont déjà très attachés à des feuilletons installés depuis des années, rendant l’arrivée d’un nouvel entrant plus difficile. Ensuite, l’identité de M6 joue contre elle : la chaîne est davantage connue pour ses formats courts comme "Scènes de ménages" ou "En famille", faciles à picorer, que pour des feuilletons quotidiens exigeant une fidélité assidue.
Enfin, la concurrence écrasante pèse lourd. TF1, avec ses deux séries phares, occupe déjà une large partie du marché, et France 2 bénéficie d’un public fidèle grâce à "Un si grand soleil". Dans ce contexte, "Nouveau jour" apparaît comme une série de trop, peinant à se faire une place dans un paysage saturé.
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M6 peut-elle sauver "Nouveau jour" ?
Pour M6, l’enjeu est de taille. L’échec de "Nouveau jour" ne serait pas seulement un revers d’audience : il s’agirait aussi d’un gâchis financier compte tenu des investissements massifs réalisés. Mais la chaîne garde espoir. Les dirigeants rappellent que certains feuilletons cultes ont mis du temps à s’installer avant de rencontrer le succès.
L’avenir dépendra donc de la capacité du programme à recruter de nouveaux téléspectateurs et à s’ancrer dans les habitudes. La patience de la chaîne suffira-t-elle ? Rien n’est moins sûr. Pour l’instant, "Nouveau jour" ressemble davantage à une promesse non tenue qu’à un nouveau phénomène télévisuel.
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