L’affaire qui oppose Thomas Legrand, Patrick Cohen et le magazine L’Incorrect connaît un nouveau rebondissement. Ce mercredi 17 septembre, la direction du média a annoncé avoir fait constater par un huissier de justice que les rushs vidéo diffusés début septembre étaient bel et bien conformes aux propos publiés sur son site.
Une annonce qui vient directement contredire les accusations portées en début de semaine par Patrick Cohen, lequel dénonçait des coupes et un montage trompeur.
Un scandale médiatique qui secoue le paysage journalistique
Tout commence le 5 septembre dernier, lorsque L’Incorrect publie une séquence filmée en caméra cachée dans un restaurant parisien. On y voit Thomas Legrand, chroniqueur de Libération et France Inter, et Patrick Cohen, journaliste sur France Inter et France 5, échanger de manière informelle avec deux responsables du Parti socialiste. Rapidement, l’extrait provoque un tollé : on y entend Thomas Legrand déclarer « Nous, on fait ce qu’il faut pour (Rachida) Dati, Patrick (Cohen) et moi », une phrase qui alimente les accusations de connivence et de parti pris politique.
La polémique enfle aussitôt. Pour de nombreux internautes, ces images constituent la preuve d’une proximité entre les deux journalistes et certains cadres du PS, à l’heure où la gauche réfléchit à sa stratégie pour la présidentielle de 2027. Face à l’ampleur des critiques, Thomas Legrand a finalement annoncé renoncer à son émission dominicale sur France Inter, tout en maintenant sa participation régulière sur l’antenne.
Patrick Cohen contre-attaque et dénonce des montages visibles
Lundi 15 septembre, Patrick Cohen est sorti de son silence. Le journaliste a affirmé que la vidéo diffusée par L’Incorrect était « tronquée » et entachée de multiples points de montage. Selon lui, l’une des séquences de 1 minute 12 comporterait pas moins de dix coupes visibles à l’œil nu, ce qui remettrait en question la sincérité et l’intégrité de l’extrait mis en ligne. Il a également sollicité, par voie d’huissier, l’accès aux rushs bruts pour prouver sa version des faits.
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L’Incorrect réplique avec une expertise judiciaire
Face à ces accusations, L’Incorrect n’a pas tardé à réagir. Sa directrice de la communication, Juliette Briens, a publié sur X (anciennement Twitter) les conclusions d’un commissaire de justice mandaté par le média. Ce dernier « atteste de la conformité des propos rapportés » dans les articles et vidéos diffusés le 5 septembre. Arthur de Watrigant, directeur de la rédaction, précise : « Nous avons fait constater que les rushs étaient conformes à ce qu’on a publié, qu’il n’y a pas de propos inversés, qu’il n’y a pas de propos qu’on leur fait dire qu’ils ne disent pas ».
S’il reconnaît l’existence de coupes, il les justifie par de simples « moments de latence » ou par des passages où certains mots étaient « inaudibles », excluant toute manipulation volontaire. Pour étayer sa défense, L’Incorrect a également diffusé un extrait intégral de 2 minutes 15 sans montage, dans lequel on retrouve les échanges entre les deux journalistes et les responsables socialistes.
La question de la confiance dans les médias
Au-delà de la bataille d’images et de déclarations, cette affaire soulève une question centrale : celle de la confiance du public envers les médias. Dans un contexte déjà marqué par la défiance et les soupçons de partialité, l’idée que deux journalistes influents puissent être perçus comme proches de responsables politiques met à mal le principe de neutralité journalistique. Pour Thomas Legrand et Patrick Cohen, les conséquences sont déjà lourdes en termes d’image. Pour L’Incorrect, l’affaire offre une visibilité médiatique considérable, tout en renforçant son positionnement critique vis-à-vis des grands médias traditionnels.
Une affaire loin d’être terminée
Si l’huissier a confirmé la conformité des rushs, le débat est loin d’être clos. Les critiques sur les réseaux sociaux continuent de s’accumuler, entre ceux qui dénoncent une manipulation et ceux qui y voient la preuve d’une connivence assumée. D’un côté, Patrick Cohen maintient que les coupes trahissent le sens des propos. De l’autre, L’Incorrect affirme détenir la vérité factuelle, validée par une expertise judiciaire.
Dans les prochaines semaines, cette affaire pourrait encore rebondir, notamment si de nouveaux éléments sont rendus publics ou si les journalistes décident d’engager des actions supplémentaires pour défendre leur honneur. Une chose est sûre : le feuilleton médiatico-politique autour de Thomas Legrand et Patrick Cohen n’a pas fini de faire parler.
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