Dix jours après la diffusion d’une vidéo qui a fait couler beaucoup d’encre, Patrick Cohen a enfin pris la parole. Mis en cause pour une prétendue collusion avec des responsables politiques, le journaliste de France Inter et chroniqueur de C à vous a profité de l’émission du lundi 15 septembre pour livrer sa version des faits et défendre son intégrité professionnelle.
Une séquence qui a enflammé les réseaux
Tout commence le 5 septembre, lorsque le média conservateur L’Incorrect publie une vidéo filmée en cachette en juillet. On y voit Patrick Cohen et son confrère Thomas Legrand attablés avec deux responsables du Parti socialiste dans un restaurant parisien. Durant cette rencontre informelle, Thomas Legrand déclare notamment : « Nous, on fait ce qu’il faut pour Rachida Dati, Patrick et moi ». Une phrase qui, sortie de son contexte, a suffi à lancer une vague d’accusations de partialité contre les deux journalistes, en particulier à l’encontre de Patrick Cohen, réputé pour ses éditoriaux incisifs.
La mise au point de Patrick Cohen dans C à vous
Face à la polémique, Patrick Cohen a choisi d’attendre pour réagir, le temps de préparer sa défense. Lundi soir, sur le plateau de France 5, il a d’abord rappelé quelques évidences : « Ces rencontres font partie de mon métier. Les journalistes politiques échangent avec des responsables de tous bords. » Le chroniqueur a ensuite dénoncé le caractère tronqué de la vidéo publiée par L’Incorrect. « En tout, deux minutes trente d’images sélectionnées, coupées, charcutées pour une heure et demie de conversation. Cela ne reflète pas la réalité », a-t-il affirmé. Il a aussi détaillé le montage qu’il juge volontairement trompeur : « Une séquence d’une minute douze a été coupée dix fois. Dix points de montage visibles à l’œil nu, destinés à provoquer une interprétation biaisée et malhonnête. »
Une sommation pour obtenir les rushs
Afin de clore la polémique, Patrick Cohen a annoncé avoir mandaté un huissier. « Parce que nous n’avions rien à cacher, nous avons adressé une sommation à L’Incorrect pour obtenir les rushs. Nous voulons que les images brutes soient rendues publiques. » Ce geste vise à démontrer que le déjeuner en question n’était qu’une rencontre professionnelle banale, loin des accusations de connivence politique.
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Le soutien de France Inter et France Télévisions
La direction de Radio France a réagi fermement. Sa présidente, Sibyle Veil, a dénoncé « une campagne de déstabilisation », pointant du doigt une offensive médiatique orchestrée contre son groupe. Elle sera entendue le 17 septembre par l’Arcom aux côtés de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, pour évoquer cette affaire. De son côté, le comité d’éthique de France Télévisions a estimé qu’il n’y avait rien à reprocher à Patrick Cohen, rappelant que la liberté d’opinion personnelle d’un journaliste ne devait pas être confondue avec son travail à l’antenne.
Une affaire loin d’être close
Si Patrick Cohen a choisi la transparence pour défendre sa réputation, l’affaire n’est pas encore terminée. L’Incorrect n’a pas réagi publiquement à la sommation reçue, et les débats autour de la neutralité des journalistes continuent d’alimenter les réseaux sociaux. Pour Patrick Cohen, l’essentiel est désormais de rétablir sa version des faits : « Ce qui compte, c’est de savoir si un journaliste fait bien son boulot, avec honnêteté et impartialité. Le reste n’est qu’agitation. »
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