À quelques jours d’une mobilisation syndicale d’ampleur, la secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet, a choisi de hausser le ton.
Invitée sur TF1 ce lundi matin, elle a dénoncé sans détour l’attitude du patronat face au projet de budget 2026, fustigeant des chefs d’entreprise qui, selon elle, « passent leur temps à pleurnicher alors que les dividendes atteignent des records ».
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Un patronat accusé de « caprices d’enfants gâtés »
La réaction de Sophie Binet fait suite aux déclarations de Patrick Martin, président du Medef, qui a menacé d’organiser une « grande mobilisation patronale » en cas de hausse de la fiscalité des entreprises. Une perspective jugée inacceptable par la leader syndicale. « Il faut que les patrons retrouvent la voie de la décence », a-t-elle affirmé. « Ce n’est plus possible qu’ils pleurnichent alors que les résultats du CAC40 sont florissants et que les dividendes battent des records. » Dans son viseur : les 211 milliards d’euros d’aides publiques accordées chaque année aux entreprises, « sans condition ni contrepartie ». Pour elle, il n’est plus admissible que « le patronat bénéficie uniquement de droits sans jamais assumer de devoirs ».
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Des aides massives mais des suppressions d’emplois
Sophie Binet a également pointé du doigt la contradiction entre l’ampleur des subventions versées aux entreprises et la situation actuelle de l’emploi : « On supprime encore des postes dans l’industrie malgré ce niveau d’aide record et ces baisses d’impôts massives pour les plus riches. » Elle rappelle que, de l’autre côté, les salariés ont subi de plein fouet de nombreuses réformes ces dernières années : « Nous avons eu une réforme violente du Code du travail, cinq réformes de l’assurance-chômage, une réforme des retraites… Et il faudrait encore que les travailleurs passent à la caisse ? »
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Une rencontre décisive avec Sébastien Lecornu
Ces déclarations surviennent quelques heures avant une rencontre attendue entre Sophie Binet et le nouveau Premier ministre Sébastien Lecornu. La patronne de la CGT prévient : elle attend des actes concrets, et non de simples promesses. « Il faut qu’il dise clairement : un, j’abroge la réforme des retraites. Deux, j’enterre le budget Bayrou », a-t-elle exigé. Pour elle, il est désormais temps de réorienter les priorités : « On veut de l’argent pour nos services publics. »
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Vers une mobilisation syndicale jeudi
La CGT appelle à une journée de mobilisation nationale ce jeudi. L’objectif : mettre la pression sur le gouvernement pour que les exigences sociales soient enfin prises en compte dans la préparation du budget 2026. Dans un contexte marqué par la colère sociale, la flambée des prix et la fragilité de certains secteurs, le bras de fer entre syndicats, patronat et exécutif promet de s’intensifier. Sophie Binet, en misant sur un discours offensif, cherche à fédérer au-delà de la CGT, en donnant une résonance politique et sociale à son message : dénoncer des patrons « enfants gâtés » face à des salariés qui, eux, continuent de subir les sacrifices.
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