Depuis le 1er septembre 2025, une nouvelle règle fiscale bouleverse le calcul du salaire net après impôts pour des millions de Français. Le taux d’imposition individualisé, désormais appliqué par défaut, remplace le taux commun qui régissait jusqu’alors l’imposition des couples mariés ou pacsés.
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Une réforme qui a pour ambition de rendre l’impôt plus juste, mais qui pourrait surprendre certains salariés en constatant un changement, à la hausse ou à la baisse, sur leur fiche de paie.
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Un système qui corrige une inégalité persistante
Jusqu’ici, les couples mariés ou pacsés étaient imposés sur la base d’un foyer fiscal unique. Leurs revenus étaient additionnés, puis soumis à un taux commun, appliqué à chacun des conjoints sur leur salaire. Ce système, bien qu’équitable sur le papier, ne tenait pas compte des écarts de revenus entre partenaires.
En pratique, cela se traduisait par une injustice pour celui qui percevait le salaire le plus faible, bien souvent la femme. Selon l’Insee, en 2023, l’écart de salaire entre les hommes et les femmes atteignait encore 14,2 % à temps de travail égal. Avec le taux commun, une salariée gagnant nettement moins que son conjoint pouvait voir son net amputé d’un montant proportionnellement trop élevé par rapport à ses revenus. Le taux individualisé vient corriger cette distorsion en appliquant à chaque conjoint un prélèvement à la source calculé sur son propre revenu, et non plus sur la moyenne du couple.
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Concrètement, un salaire qui bouge
Le changement peut surprendre. Avec le taux individualisé, le conjoint au revenu le plus bas voit son salaire net augmenter, puisqu’il n’est plus taxé comme si ses revenus étaient plus élevés. En revanche, le conjoint au revenu le plus élevé constatera une baisse de son salaire net, car le poids de l’impôt reposera davantage sur lui.
Prenons un exemple : un couple où l’un gagne 1 600 € nets et l’autre 4 500 € nets. Avec l’ancien système, le taux commun pouvait conduire à prélever environ 12 % sur chacun, soit une ponction de 192 € pour le premier et 540 € pour le second. Avec le taux individualisé, le prélèvement pourrait descendre à 7 % pour le plus petit salaire (112 €) et grimper à 15 % pour le plus élevé (675 €). Résultat : une différence tangible en fin de mois pour les deux partenaires. Cette réforme concerne tous les couples mariés ou pacsés, qu’ils viennent de s’unir ou qu’ils partagent leur vie depuis plusieurs années.
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Une mesure inscrite dans la loi de finances 2024
La mise en place de ce nouveau système a été prévue dans l’article 19 de la loi de finances 2024, votée en fin d’année dernière. En avril 2024, alors qu’elle était encore ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin avait présenté cette disposition comme « une mesure de justice fiscale et sociale ». Selon elle, elle permet d’adapter l’impôt à la réalité économique de chaque individu au sein du couple. Le gouvernement estime que 10 millions de foyers sont concernés par cette évolution, qui vise à rendre l’imposition plus transparente et mieux proportionnée aux revenus de chacun.
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Une réforme qui soulève des questions
Si le principe paraît simple, il entraîne de nouvelles dynamiques dans les foyers. Certains couples pourraient ressentir une forme d’injustice, surtout lorsque l’un des conjoints voit son salaire net baisser de façon significative. Toutefois, il est important de rappeler que le montant global de l’impôt dû par le couple ne change pas : seule la répartition évolue. Autre question : la gestion des finances communes. Dans de nombreux foyers, le salaire net est le repère principal pour gérer les dépenses. Ce basculement pourrait inciter les couples à revoir leur organisation budgétaire, notamment pour mieux équilibrer les charges.
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En résumé
Depuis septembre 2025, le taux d’imposition individualisé s’applique par défaut aux couples mariés ou pacsés. Conséquence : le conjoint qui gagne le moins bénéficie d’un salaire net plus élevé, tandis que le conjoint le mieux rémunéré voit le sien diminuer. Une réforme qui ne change pas le montant global de l’impôt, mais qui modifie la manière dont il est réparti au sein du foyer. Présentée comme une mesure de justice sociale, elle pourrait marquer un tournant dans la perception de l’impôt en France. Mais elle oblige aussi les couples à repenser la gestion de leurs revenus, à l’heure où le pouvoir d’achat demeure une préoccupation centrale.
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