À Marseille, une affaire d’escroquerie d’une ampleur exceptionnelle secoue le monde judiciaire et met en lumière des méthodes particulièrement insidieuses. Selon les informations révélées par France Bleu, un dirigeant d’entreprise marseillais est soupçonné d’avoir orchestré un vaste système de faux contrats d’assurance affinitaires, générant près de sept millions d’euros de prélèvements frauduleux.
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Des milliers de clients pourraient avoir été concernés sans même s’en rendre compte, tant les montants mensuels paraissaient dérisoires.
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Une fraude organisée autour de faux prélèvements
Le stratagème reposait sur la mise en place de mandats SEPA falsifiés au nom d’une société appelée CSV, officiellement déclarée comme prestataire en réparation d’ordinateurs. Derrière cette façade légale, la société aurait instauré de prétendus contrats d’assurance liés à des extensions de garantie pour du matériel informatique ou téléphonique.
Chaque mois, des clients se voyaient prélever de petites sommes, souvent 3,99 euros, sous des libellés variés : « ASSUR », « ASSURTEL », « ASSURANCE TEL PORT », « ASSURIK ». De quoi passer totalement inaperçu sur un relevé bancaire, surtout lorsque l’on est déjà détenteur d’une véritable assurance de ce type. Aucune prestation n’était bien sûr délivrée en contrepartie. Il s’agissait de contrats fictifs dont la seule finalité était d’alimenter le compte de la société et, indirectement, celui de son dirigeant.
Des signalements dès 2020
Si la fraude a pu durer plusieurs années, c’est parce qu’elle reposait sur de faibles montants éparpillés sur un grand nombre de victimes. Ce n’est qu’à partir de 2020 que les premiers signalements ont commencé à remonter aux autorités. Face à ces alertes, le parquet de Marseille a ouvert en mars 2025 une enquête préliminaire pour escroquerie, blanchiment et pratiques commerciales trompeuses. Celle-ci a été confiée au groupe interministériel de recherches (GIR 13) ainsi qu’à la direction départementale de la protection des populations des Bouches-du-Rhône. Rapidement, les soupçons se sont concentrés sur le dirigeant de CSV, désormais placé en garde à vue.
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Déjà 3,4 millions d’euros saisis
Les investigations ont permis de remonter la trace de millions d’euros. 3,4 millions d’euros ont d’ores et déjà été saisis par les enquêteurs, incluant non seulement des biens immobiliers mais aussi des cryptoactifs, preuve que l’argent détourné aurait été partiellement converti pour brouiller les pistes. Mais selon les estimations, le montant global de l’escroquerie pourrait atteindre sept millions d’euros. L’enquête est donc loin d’être close et cherche encore à mesurer l’étendue du préjudice subi par les victimes.
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Le parquet de Marseille lance un appel aux victimes
Afin de compléter son enquête et d’identifier l’ensemble des personnes concernées, le parquet de Marseille invite la population à vérifier attentivement ses relevés bancaires. Les victimes potentielles doivent rechercher tout prélèvement douteux au nom de CSV ou accompagné de mentions telles que « ASSUR », « ASSURTEL », « ASSURANCE TEL PORT », « ASSURIK ». Toute personne concernée est invitée à se rapprocher directement du parquet de Marseille par courriel afin de se constituer partie civile et de participer à la procédure judiciaire. Cet appel aux victimes est crucial pour mesurer le véritable nombre de personnes flouées, qui pourrait se compter en milliers.
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Une affaire révélatrice de la vulnérabilité des consommateurs
Cette escroquerie met en lumière la fragilité des systèmes de prélèvements automatiques et l’importance de contrôler régulièrement ses relevés bancaires. De petites sommes prélevées discrètement, sur de longues périodes, peuvent passer inaperçues mais générer, à grande échelle, des montants colossaux. Elle interroge aussi sur la régulation du secteur des assurances affinitaires, souvent critiquées pour leur opacité et leurs pratiques commerciales agressives. Cette affaire pourrait accélérer la mise en place de mesures de protection renforcées pour les consommateurs, notamment autour de la transparence des prélèvements et de la traçabilité des mandats SEPA.
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Un dirigeant au cœur des soupçons
Si la présomption d’innocence demeure, le profil du dirigeant interpellé intrigue. À la tête d’une société affichant une activité légale et banale, il aurait réussi à détourner des millions en dissimulant ses agissements sous de faux contrats. Son arrestation marque une étape clé, mais il reste désormais à savoir s’il a agi seul ou avec des complices, et comment les fonds détournés ont été réinjectés dans des investissements immobiliers ou numériques.
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Et maintenant ?
L’affaire suit son cours et devrait encore révéler de nouveaux éléments. Si le préjudice est confirmé, cette escroquerie pourrait entrer dans la liste des fraudes financières les plus importantes de ces dernières années en France, tant par son montant que par le nombre de victimes. Les prochains mois seront décisifs pour déterminer les suites judiciaires : mise en examen, procès, et surtout, éventuelle indemnisation des victimes qui auront pris la peine de se signaler auprès du parquet.
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