Une nomination qui divise dès son annonce
La démission de François Bayrou et la nomination de Sébastien Lecornu comme Premier ministre ont immédiatement provoqué une pluie de réactions dans la classe politique. Si Emmanuel Macron a présenté ce choix comme une volonté d’avancer avec « humilité » et de trouver une issue à la crise institutionnelle, l’opposition n’a pas tardé à exprimer son désaccord.
À gauche, Mathilde Panot de La France insoumise a assuré que ses députés « censureront » le nouveau chef du gouvernement, parlant même de « provocation ». Le Parti socialiste, de son côté, a dénoncé une obstination présidentielle, refusant toute participation à ce qu’il considère comme une impasse politique. Mais c’est surtout du côté du Rassemblement national que les propos se sont révélés les plus tranchants, avec une formule déjà reprise partout : « soit la rupture, soit la censure ».
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Bardella met la pression dès les premières heures
Interrogé sur la nomination de Sébastien Lecornu, Jordan Bardella n’a laissé aucune ambiguïté sur la position de son parti. Pour lui, le nouveau Premier ministre dispose d’un « bail très précaire ». Autrement dit, sa légitimité reste fragile et dépendra uniquement des choix politiques qu’il fera dans les prochaines semaines. Le président du RN a insisté sur la nécessité d’une rupture claire avec la politique menée jusque-là par Emmanuel Macron et ses gouvernements précédents. Faute de quoi, une censure deviendra inévitable. Cette mise en garde place immédiatement Lecornu sous surveillance, avant même son discours de politique générale et le vote de confiance qui l’accompagnera.
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Les « lignes rouges » du Rassemblement national
Jordan Bardella a rappelé que son parti ne donnera pas de chèque en blanc. Selon lui, le RN jugera le nouveau Premier ministre « sur pièces », c’est-à-dire à partir de ses actes et de ses orientations concrètes. Les lignes rouges sont claires : immigration, sécurité, pouvoir d’achat, budget national. Sur chacun de ces sujets, le RN attend des mesures fortes et un changement de cap. Le budget, qui sera présenté prochainement à l’Assemblée nationale, constituera un test décisif. Le RN y voit l’occasion de vérifier si Lecornu est prêt à opérer une réelle inflexion politique ou s’il poursuit simplement la ligne du macronisme.
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Un avertissement stratégique
Avec cette formule choc — « soit la rupture, soit la censure » — Jordan Bardella envoie un signal politique fort. Il cherche à s’imposer comme l’opposant principal à la majorité, tout en laissant planer une incertitude qui maintient la pression sur Matignon. Le RN n’exclut pas d’utiliser la motion de censure comme une arme immédiate, sans attendre le premier budget, si la ligne gouvernementale ne lui convient pas. Cette posture place Sébastien Lecornu dans une situation délicate : il doit convaincre sans tarder, alors même que l’opposition guette le moindre faux pas pour enclencher une riposte parlementaire.
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Une équation politique délicate pour Lecornu
Le nouveau Premier ministre, âgé de 38 ans, fait face à un double défi. D’un côté, il doit rassurer une majorité fragilisée après la démission de François Bayrou. De l’autre, il doit composer avec une opposition déterminée, qui n’hésite pas à agiter la menace de la censure. Jordan Bardella, en brandissant dès les premières heures cette alternative radicale, donne le ton d’une rentrée politique tendue. Sa formule, simple et percutante, résume l’équilibre instable qui attend le nouveau chef du gouvernement : trouver une voie de rupture crédible, ou s’exposer à une censure implacable.
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