Culture

Sébastien Lecornu : un accord de non-censure, seule option pour rester Premier ministre ?

10 septembre 2025 - 11 : 25
par Clémence Nommé Premier ministre après la démission de François Bayrou, Sébastien Lecornu devra composer avec un Parlement divisé. Son avenir à Matignon dépendra d’un accord de non-censure, faute de majorité.

À peine nommé à la tête du gouvernement, Sébastien Lecornu fait déjà face à un dilemme : comment tenir à Matignon sans majorité claire à l’Assemblée nationale ?

Sébastien Lecornu : un accord de non-censure, seule option pour rester Premier ministre ?

Fidèle d’Emmanuel Macron, ancien ministre des Armées, il hérite d’une mission aussi délicate qu’incertaine : trouver des accords de circonstance pour éviter la censure, là où ses deux prédécesseurs, Michel Barnier et François Bayrou, ont échoué.

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Une nomination dans un climat explosif

Emmanuel Macron a choisi de miser sur un proche. Présent dans son gouvernement depuis 2017, Sébastien Lecornu a gravi les échelons, jusqu’à devenir son bras droit à Matignon. Mais l’équation est périlleuse : il doit composer avec une Assemblée fragmentée, où les oppositions disposent d’un poids suffisant pour faire tomber un gouvernement par simple vote de défiance. Avant même de former son équipe, le nouveau Premier ministre doit donc bâtir un socle politique assez large pour lui permettre de faire adopter un budget et de gouverner sans craindre une censure immédiate.

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Le spectre du budget 2026

Comme ses prédécesseurs, Sébastien Lecornu se heurte à l’épreuve budgétaire. Faute de majorité, la survie du gouvernement repose sur des accords de non-censure. Autrement dit, convaincre certaines formations politiques de ne pas voter contre lui lors des scrutins décisifs. Un scénario avait déjà permis à François Bayrou de faire adopter le projet de loi de finances pour 2025 grâce à une abstention bienveillante du Parti socialiste. Reste à savoir si Lecornu saura reproduire, voire élargir, ce type d’accord.

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La gauche ferme la porte

Côté gauche, l’accueil est glacial. Le Parti socialiste, qui avait tendu la main lors des débats budgétaires précédents, a cette fois dénoncé une nomination « obstinée » et refusé toute participation au gouvernement. « Entrer dans ce gouvernement, il n’en est pas question. Nous sommes dans l’opposition », a déclaré Boris Vallaud, président des députés socialistes. Si le PS n’a pas annoncé d’emblée un vote de censure, la défiance est claire. La France insoumise, elle, ne laisse planer aucun doute : une motion de censure sera déposée « dès le premier jour de la session parlementaire ».

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Les Républicains dans l’attente

À droite, Les Républicains jouent la carte de la prudence. Laurent Wauquiez, président du groupe LR, a déclaré sur CNEWS que son camp exigerait une « feuille de route » avant toute discussion : « Nous n’allons pas aller dans un gouvernement sans savoir ce que nous allons faire. » Le profil de Sébastien Lecornu, ancien membre de LR, pourrait faciliter un rapprochement, mais rien ne garantit un soutien durable. La stratégie des Républicains semble être celle d’un appui conditionnel, au cas par cas.

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Le Rassemblement national, arbitre de l’équilibre

Le Rassemblement national adopte une posture plus ambivalente. Marine Le Pen a déjà assuré que son groupe n’avait « jamais été dans un esprit de censure automatique ». Jordan Bardella a confirmé que le RN fixerait toutefois des « lignes rouges », notamment sur le pouvoir d’achat et l’immigration. Si le RN ne ferme pas totalement la porte, il réclame parallèlement une dissolution de l’Assemblée et continue de demander la démission d’Emmanuel Macron. Une attitude qui maintient le gouvernement Lecornu dans une forme de sursis permanent.

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Lecornu en équilibre instable

En réalité, l’avenir du nouveau Premier ministre dépendra moins de son équipe que de sa capacité à négocier en permanence. Il devra multiplier les compromis, trouver des alliés ponctuels, et éviter à tout prix une motion de censure fatale. Cet équilibre fragile fait de Matignon un fauteuil éjectable : deux de ses prédécesseurs ont déjà chuté en quelques mois. Pour Sébastien Lecornu, la survie politique passera par un art du compromis, mais aussi par une habileté à éviter les pièges tendus par ses adversaires.

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En résumé

La nomination de Sébastien Lecornu à Matignon ne règle rien : elle ouvre un nouveau chapitre d’incertitude. Sans majorité, le Premier ministre doit espérer des accords de non-censure pour gouverner, tout en affrontant une opposition décidée à le mettre en difficulté. Entre les motions promises par LFI, la prudence des socialistes, les exigences des Républicains et l’attentisme du RN, son avenir s’annonce semé d’embûches. Et si l’accord de non-censure est bien sa seule chance, il reste encore à voir qui acceptera de jouer ce jeu d’équilibriste.

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Clémence
Je fais partie de la rédac' SBG, et j'aime écrire, sortir, m'amuser, manger (très important, ça aussi !) et partager. Je vous propose donc régulièrement de découvrir mes derniers coups de <3.