Ce mercredi 10 septembre marque une journée particulière pour le pays, placée sous le signe de la mobilisation et de la tension. Le mouvement baptisé « Bloquons tout » appelle à paralyser la France, dans un contexte politique déjà instable après la démission de François Bayrou et la nomination de Sébastien Lecornu comme nouveau Premier ministre.
Selon les services de sécurité, près de 100 000 personnes sont attendues sur l’ensemble du territoire, avec des actions aussi diverses que des blocages de gares, des raffineries, des dépôts pétroliers, des aéroports ou encore des voies ferroviaires. Une quarantaine de cortèges sont annoncés et une vingtaine d’opérations de blocage auraient déjà été planifiées.
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Un contexte politique explosif
La mobilisation trouve son origine dans un rejet croissant des élites politiques, nourri par les annonces budgétaires estivales du gouvernement Bayrou. La chute de ce dernier et le choix de Sébastien Lecornu à Matignon n’ont pas suffi à apaiser les tensions. Au contraire, elles semblent avoir redoublé l’ardeur des opposants. À l’origine présenté comme un mouvement citoyen, « Bloquons tout » a rapidement évolué vers une radicalisation. Des mouvances d’extrême-gauche et d’ultra-gauche en auraient pris le contrôle, lui donnant une dimension beaucoup plus conflictuelle. Les autorités estiment que cette bascule modifie profondément la nature de la mobilisation.
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80 000 policiers et gendarmes sur le terrain
Face aux risques de débordements, le gouvernement a choisi de frapper fort en matière de sécurité. 80.000 policiers et gendarmes sont déployés à travers la France, avec pour mission de protéger les infrastructures stratégiques et d’empêcher la paralysie du pays. Les forces de l’ordre redoutent particulièrement des sabotages visant l’énergie, les raffineries ou même certains sites de l’industrie de Défense. Des réunions préparatoires auraient été organisées dans près de soixante départements, renforçant la crainte d’actions coordonnées et ciblées.
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Un mouvement sans leader identifiable
L’un des aspects qui inquiète particulièrement les autorités est l’absence de structure claire. Contrairement à d’autres mobilisations, « Bloquons tout » ne dispose pas d’un leader officiel ni d’une organisation centralisée. Ce caractère désorganisé rend la situation difficilement anticipable. Chaque groupe local semble libre de ses initiatives, ce qui accroît le risque de voir émerger des actions spontanées et violentes. Ce manque de hiérarchie empêche toute canalisation des foules et laisse craindre une multiplication de petits foyers de tensions disséminés sur tout le territoire.
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Convergence des luttes et multiplication des revendications
Autre élément notable, la mobilisation ne se limite pas aux revendications sociales et économiques traditionnelles. De nombreux collectifs pro-Palestine, féministes, LGBT ou encore de soutien aux sans-papiers ont annoncé leur participation. Cette convergence des luttes aux objectifs très variés accentue le caractère imprévisible du mouvement. Pour certains, cette ouverture à différentes causes est une force, donnant une légitimité et un poids supplémentaire à « Bloquons tout ». Mais pour les autorités, elle complique considérablement la gestion des cortèges, puisque chaque groupe apporte ses propres revendications et peut multiplier les fronts de contestation.
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Des blocages et sabotages redoutés
Les sites stratégiques sont clairement dans le viseur. Les dépôts pétroliers, les plateformes logistiques et les gares ferroviaires figurent parmi les cibles les plus probables. Des blocages de routes nationales, d’axes autoroutiers et de ronds-points sont également annoncés, rappelant le mode d’action des Gilets jaunes.
Les établissements scolaires, notamment lycées et universités, pourraient eux aussi être le théâtre de mobilisations, les jeunes étant souvent en première ligne lors de ce type de journées. Enfin, l’éventualité d’actions de sabotage dans les secteurs de l’énergie et de l’industrie de Défense est prise très au sérieux, tant les conséquences pourraient être lourdes pour l’économie et la sécurité nationale.
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Une incertitude sur l’ampleur réelle
Si les chiffres annoncés laissent présager une mobilisation d’envergure, la participation de la société civile demeure incertaine. Beaucoup de salariés, par exemple, auraient choisi de réserver leur engagement pour la grande mobilisation syndicale prévue le 18 septembre, laissant planer un doute sur la réelle ampleur du mouvement de ce mercredi. Cette incertitude pourrait paradoxalement renforcer le caractère explosif de la journée : moins canalisé par les syndicats, le mouvement laisse davantage de place aux initiatives locales imprévisibles.
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En résumé
La journée du 10 septembre s’annonce comme un moment charnière dans le climat social et politique actuel. Avec près de 100.000 personnes attendues, la mobilisation « Bloquons tout » pourrait donner lieu à des blocages d’ampleur et à des actes de sabotage ciblés. 80.000 forces de l’ordre sont sur le qui-vive pour éviter une paralysie nationale et contenir des mouvements imprévisibles. Entre rejet des élites, radicalisation politique et convergence des luttes, ce mercredi pourrait s’inscrire comme une date marquante de la contestation française, à quelques jours d’une nouvelle mobilisation syndicale qui, elle, se veut plus encadrée.
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