Ce lundi 8 septembre 2025, le vote de confiance à l’Assemblée nationale pourrait sceller le sort du Premier ministre François Bayrou. Acculé par le rejet massif de son plan d’économies de 44 milliards d’euros et fragilisé par l’absence de majorité depuis sa nomination en décembre, le chef du gouvernement se retrouve face à un mur politique.
Presque toutes les grandes formations représentées à l’Assemblée ont déjà annoncé qu’elles voteront contre la confiance.
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Un contexte explosif pour le gouvernement
Depuis plusieurs semaines, François Bayrou tentait de défendre son projet budgétaire auprès des partis représentés au Parlement. Mais loin de rassembler, son initiative a déclenché un rejet unanime. À la veille de ce vote crucial, le Premier ministre paraît isolé, d’autant que son appel à la responsabilité des députés intervient dans un climat social tendu, marqué par l’appel syndical à « Bloquons tout le 10 septembre ».
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Le RN et LFI en première ligne contre bayrou
François Bayrou n’a visiblement pas compris que les Français ont pleinement conscience de la crise économique et financière dans laquelle est plongé notre pays après huit années de macronisme, crise qui s’ajoute à tant d’autres échecs mettant en péril la survie même de notre…
— Marine Le Pen (@MLP_officiel) August 25, 2025
Sans surprise, le Rassemblement national a annoncé son opposition ferme. Sur X, Marine Le Pen a dénoncé « la crise économique et financière dans laquelle est plongé notre pays après huit années de macronisme », affirmant voter « évidemment » contre la confiance. Elle a ajouté que « seule la dissolution permettra désormais aux Français de choisir leur destin ». Même tonalité du côté de La France insoumise.
Bayrou accepte de se soumettre à la démocratie parlementaire, contrairement à Macron qui continue son coup de force en refusant de reconnaître le résultat des dernières élections.
— Jean-Luc Mélenchon (@JLMelenchon) August 25, 2025
Le 8 septembre, pour la première fois depuis cinq ans, un premier ministre macroniste demandera un…
Pour Jean-Luc Mélenchon, ce vote constitue une victoire symbolique : « Il n’y a pas de majorité pour lui », a-t-il écrit, rappelant que son mouvement réclamait depuis des mois que Bayrou se soumette à cet exercice de vérité parlementaire.
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Le parti socialiste ferme la porte
???? « Il est inimaginable que les socialistes votent la confiance à François Bayrou »
— Olivier Faure (@faureolivier) August 25, 2025
Retrouvez mon interview complète dans les pages de @lemondefr ???? https://t.co/Pd38ueIIYR pic.twitter.com/WJ4D4VFhXI
Longtemps considéré comme un possible allié de circonstance, le Parti socialiste a lui aussi fermé la porte à toute alliance avec le Premier ministre. Dans un entretien au Monde, Olivier Faure a jugé « inimaginable » que les socialistes votent la confiance, qualifiant la démarche de Bayrou d’« autodissolution ». Le PS entend même proposer un budget alternatif dans les prochains jours, confirmant sa volonté de rompre avec la ligne gouvernementale.
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écologistes et communistes sur la même ligne
Les Écologistes ne laissent planer aucun doute non plus. Leur secrétaire nationale Marine Tondelier a déclaré que le groupe voterait contre, dénonçant un projet budgétaire incompatible avec leurs priorités. Le Parti communiste, par la voix de Fabien Roussel, a fustigé « un bilan désastreux » et rejeté l’idée même de soutenir un gouvernement qui « a fait tant de mal depuis 2017 ». Là encore, le mot d’ordre est clair : « Nous voulons un autre gouvernement ».
La position des autres groupes
Du côté du groupe LIOT, une « nette majorité » des élus ne votera pas la confiance. Quant aux Républicains, Laurent Wauquiez a choisi une stratégie ambiguë en accordant la liberté de vote à son groupe. Cette décision pourrait limiter l’érosion interne, mais elle prive François Bayrou de tout soutien massif. Face à cette accumulation de refus, il apparaît que le Premier ministre n’a plus aucune base parlementaire pour se maintenir.
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Une chute inévitable ?
Sauf coup de théâtre, la chute du gouvernement semble inéluctable. François Bayrou se retrouve à la merci d’une Assemblée qui, depuis la dissolution de juin 2024, fonctionne sans majorité claire et multiplie les crises institutionnelles. La défaite de Bayrou au vote de confiance plongerait de nouveau le pays dans une zone d’incertitude politique. Deux options s’ouvriraient alors : la nomination d’un nouveau Premier ministre ou une nouvelle dissolution de l’Assemblée nationale, avec à la clé des législatives anticipées. Dans les deux cas, la séquence s’annonce périlleuse, tant pour le président Emmanuel Macron que pour l’équilibre financier du pays, déjà secoué par les marchés face à l’absence de cap budgétaire clair.
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