Coup de tonnerre dans le paysage politique français. Condamnée le 31 mars dernier dans l’affaire des assistants parlementaires européens, Marine Le Pen a écopé d’une peine lourde : quatre ans de prison dont deux ferme, 100.000 euros d’amende et cinq ans d’inéligibilité avec effet immédiat.
Une sanction qui compromet directement sa candidature à l’élection présidentielle de 2027. Ce lundi 8 septembre, la cour d’appel de Paris a fixé la date de son procès en appel, devenu l’étape déterminante pour son avenir et celui du Rassemblement national.
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Une condamnation qui bouleverse la présidentielle
Le jugement de mars dernier a secoué le parti d’extrême droite. La justice reproche à Marine Le Pen et à plusieurs cadres du RN d’avoir mis en place, entre 2004 et 2016, un système visant à rémunérer des salariés du parti avec les fonds du Parlement européen, causant un préjudice estimé à 3,2 millions d’euros.
En tout, 25 personnes ont été condamnées dans ce dossier, parmi lesquelles d’anciens eurodéputés, des assistants, un expert-comptable et le RN en tant que personne morale. Mais c’est la condamnation personnelle de Marine Le Pen, assortie d’une inéligibilité immédiate, qui a eu l’impact le plus fort. Dès lors, l’ex-avocate se retrouve privée de toute élection, y compris en cas de dissolution de l’Assemblée nationale. À moins d’un revirement judiciaire, la présidente du RN à l’Assemblée nationale pourrait voir ses ambitions présidentielles réduites à néant.
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Un calendrier resserré pour un verdict avant 2026
Habituellement longs, les délais de procédure à la cour d’appel de Paris ont été exceptionnellement resserrés. Objectif : obtenir un jugement définitif avant l’été 2026, soit un an avant la présidentielle. Cette décision permettrait à Marine Le Pen, en cas d’annulation de la sanction, de redevenir éligible à temps pour 2027. Douze personnes, dont elle-même, ont fait appel, ce qui devrait réduire la durée du procès par rapport au premier, qui s’était tenu sur deux mois à l’automne 2024. Mais le temps reste un facteur clé : chaque mois compte dans la course à l’Élysée.
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Une bataille juridique tous azimuts
Refusant de se résigner, Marine Le Pen a multiplié les recours juridiques. En juillet, elle a saisi le Conseil d’État à deux reprises. Le premier recours visait à contester la validation par le tribunal administratif de Lille de sa démission d’office comme conseillère départementale du Pas-de-Calais. Le second visait la décision du Premier ministre de ne pas modifier le Code électoral, qui entraîne sa radiation des listes électorales.
Parallèlement, elle a déposé deux questions prioritaires de constitutionnalité (QPC), estimant que son inéligibilité immédiate était contraire à la « liberté de candidature » et à la « liberté des électeurs ». Mais une première QPC a déjà été rejetée, le Conseil constitutionnel ayant jugé par le passé que les articles de loi concernés étaient conformes à la Constitution.
Une épée de damoclès sur le RN
Cette situation fragilise considérablement le Rassemblement national, qui voyait en Marine Le Pen sa candidate naturelle pour 2027. Sa possible exclusion de la course ouvre plusieurs scénarios : une candidature alternative portée par Jordan Bardella, actuel président du parti, ou une recomposition interne qui pourrait diviser les troupes. Dans son fief d’Hénin-Beaumont, Marine Le Pen a tenté de montrer qu’elle restait combative lors de sa rentrée politique. Mais l’ombre du procès plane au-dessus de ses ambitions. Son avenir dépend désormais d’un calendrier judiciaire qui décidera si elle pourra, ou non, briguer une quatrième fois l’Élysée.
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Une décision attendue par toute la classe politique
Au-delà du RN, c’est toute la vie politique française qui scrute cette affaire. La possibilité d’une présidentielle 2027 sans Marine Le Pen bouleverserait l’équilibre des forces. Ses opposants, à gauche comme à droite, suivent de près l’évolution du dossier, conscients que le verdict de la cour d’appel redessinera le paysage électoral.
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