Ce lundi 8 septembre, François Bayrou a livré un discours solennel à l’Assemblée nationale, quelques heures avant le vote de confiance qui devrait sceller son avenir politique. Face à des députés sceptiques, le Premier ministre a dressé un tableau alarmant des finances et des faiblesses structurelles du pays, tout en appelant à rebâtir la France comme une « cathédrale à reconstruire ».
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Un discours sous tension
Savoir si le gouvernement Bayrou survivra encore quelques heures était la grande inconnue de cette journée politique cruciale. Mais avant de laisser les députés se prononcer, le Premier ministre a choisi de défendre sa feuille de route en mettant en avant ce qu’il appelle les huit urgences vitales de la France. Pour lui, l’heure n’est plus aux calculs partisans, mais à une prise de conscience collective. « C’est une question historique et non politique », a-t-il insisté, affirmant que le sort du pays dépend de décisions fortes et immédiates.
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L’urgence de la production
Premier sujet de préoccupation selon François Bayrou : la production nationale. « Nous sommes devenus, depuis l’an 2000, un pays qui produit moins que nos voisins », a-t-il rappelé, soulignant que le PIB par habitant français accuse un retard de 15 % sur la Belgique et l’Allemagne, et de 30 % sur les Pays-Bas. Selon lui, ce déficit structurel explique une grande partie de la dette publique et doit être traité comme une priorité nationale.
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L’urgence de l’éducation
Deuxième alarme : l’éducation nationale, que le Premier ministre décrit comme « déclassée ». La baisse du niveau dans les fondamentaux met en péril, selon lui, « la promesse républicaine de l’égalité des chances ». Réformer l’école et les universités est, pour Bayrou, un enjeu central pour redonner confiance aux nouvelles générations.
Un modèle social fragilisé
François Bayrou a également insisté sur la fragilité du modèle social français, hérité du Conseil national de la Résistance. Vieillissement de la population, système des retraites en tension et inégalités grandissantes : le Premier ministre estime que cette architecture historique doit être réinventée pour rester viable.
La crise du logement
Autre chantier urgent : le logement, avec une crise qui touche autant les familles que les jeunes, les étudiants et les personnes en situation de précarité. « C’est un modèle à réinventer », a-t-il plaidé, appelant à des solutions concrètes et rapides.
L’enjeu écologique
Sous les sarcasmes d’une partie de la gauche de l’Hémicycle, François Bayrou a également rappelé que la France avait été pionnière dans la reconnaissance de l’enjeu écologique. Production décarbonée et développement durable doivent, selon lui, rester une fierté nationale et une priorité absolue.
Sécurité et immigration
François Bayrou a ensuite abordé deux thématiques souvent explosives : la sécurité et l’immigration. Il a présenté la sécurité comme une « immense exigence et une inquiétude », insistant sur le rôle conjoint de la police et de la justice comme « premier devoir d’État ». Concernant l’immigration, il a défendu une ligne équilibrée : « Contrôler et maîtriser les arrivées », mais aussi intégrer ceux qui s’installent en France, par le travail, la langue et le respect des valeurs républicaines.
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La question vitale des finances publiques
Enfin, le Premier ministre a conclu en évoquant la maîtrise des dépenses et le danger du surendettement. Selon lui, tout repose sur cette question centrale : « Notre pronostic vital est engagé », a-t-il lancé, reprenant une formule choc déjà utilisée ces derniers jours.
Une « cathédrale à reconstruire »
En guise de conclusion, François Bayrou a choisi une métaphore forte : « Tout cela est immense et urgent, une magnifique cathédrale à reconstruire pour un peuple qui le mérite, un peuple avec des capacités à nulle autre pareilles. » Reste à savoir si cet appel solennel suffira à convaincre les députés de lui accorder leur confiance. Car sauf coup de théâtre, ce vote pourrait faire de lui le premier Premier ministre de la Ve République désavoué par l’Assemblée nationale.
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