Un revers historique à l’Assemblée nationale
C’est une page inédite de la Ve République qui s’est écrite ce lundi 8 septembre. François Bayrou est devenu le tout premier Premier ministre à voir son vote de confiance rejeté par l’Assemblée nationale. Après un long discours consacré à son plan budgétaire visant à redresser les comptes publics, il a subi un désaveu sans appel des députés.
Depuis 1958, 41 votes de confiance ont été organisés, impliquant 22 chefs de gouvernement. Tous avaient jusqu’ici obtenu le soutien, parfois de justesse, des parlementaires. Le premier exercice, mené par Michel Debré en 1959, avait ouvert la voie à une pratique constitutionnelle devenue une épreuve politique incontournable. Bayrou restera donc comme le premier chef du gouvernement désavoué, un véritable séisme institutionnel.
❌ L'Assemblée a désapprouvé la déclaration de politique générale du Premier ministre.
— Assemblée nationale (@AssembleeNat) September 8, 2025
???? En application de l’article 50 de la Constitution, il doit présenter la démission du Gvt au Président de la République.
????️ Suffrages exprimés : 558 | Pour : 194 | Contre : 364#DirectAN pic.twitter.com/dKcjKjNEt1
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Une démission attendue ce mardi
Selon plusieurs sources proches de l’exécutif, François Bayrou doit présenter sa démission à Emmanuel Macron dès mardi matin. Le président de la République devra alors trancher rapidement pour assurer la stabilité politique. Plusieurs scénarios sont déjà évoqués dans les couloirs de l’Élysée : nommer un nouveau Premier ministre issu du centre ou de la droite, ou bien ouvrir la majorité vers la gauche en répondant aux appels du Parti socialiste. Mais un autre choix, plus radical, reste sur la table : celui de dissoudre l’Assemblée nationale. Une hypothèse qui aurait pour conséquence d’organiser de nouvelles élections législatives.
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Pressions et appels à la dissolution
À l’Assemblée, les réactions ont fusé dès l’annonce du rejet du vote. Marine Le Pen et Eric Ciotti ont appelé le chef de l’État à prendre acte de cet échec et à dissoudre le Parlement. Certains vont même plus loin, réclamant directement la démission d’Emmanuel Macron. Le président, de son côté, a fait savoir par son entourage qu’il ne comptait pas céder à ces injonctions. L’Élysée a indiqué que la démission du gouvernement Bayrou ne changeait pas la ligne présidentielle, mais reconnaît que la séquence à venir sera délicate.
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Un climat politique sous tension
La chute de François Bayrou intervient dans un contexte de forte défiance des Français vis-à-vis de la classe politique. Un récent sondage révélait que plus de huit citoyens sur dix jugent la vie politique actuelle « navrante ». Le rejet de ce vote de confiance ne fait qu’alimenter le sentiment d’instabilité et de crise. En attendant la décision d’Emmanuel Macron, la France entre dans une zone d’incertitude inédite. Le pays n’avait encore jamais vécu la chute d’un gouvernement à l’issue d’un vote de confiance. La nomination du prochain chef de gouvernement sera donc scrutée avec une attention toute particulière, tant par les parlementaires que par l’opinion publique.
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