Depuis la diffusion d’une vidéo compromettante publiée par L’Incorrect, les journalistes Thomas Legrand et Patrick Cohen sont au cœur d’une tempête médiatique.
Filmés à leur insu lors d’une rencontre avec deux cadres du Parti socialiste, ils sont accusés de collusion avec la gauche contre Rachida Dati, ministre de la Culture et candidate LR à la mairie de Paris. Ce week-end, les deux hommes ont tenu à rétablir leur version des faits.
Une vidéo qui met le feu aux poudres
Vendredi 5 septembre, L’Incorrect, média proche de l’extrême droite, a diffusé des images d’un café parisien où se trouvaient Thomas Legrand, Patrick Cohen, Luc Broussy (président du Conseil national du PS) et Pierre Jouvet (eurodéputé socialiste). Dans cet enregistrement, on entend Thomas Legrand prononcer une phrase ambiguë : « Nous, on fait ce qu’il faut pour Dati, Patrick et moi. » Pour L’Incorrect, il ne fait aucun doute qu’il s’agit d’un aveu de stratégie visant à utiliser les médias publics pour nuire à la ministre dans sa campagne parisienne.
Les journalistes contestent fermement
— thomas legrand (@lofejoma) September 6, 2025
Face à la polémique, les deux journalistes se sont expliqués dans Le Monde ce dimanche. Patrick Cohen a affirmé que « cette rencontre était tout le contraire d’une réunion conspirative ». Quant à Thomas Legrand, il insiste : « Ce rendez-vous n’était pas un café entre amis. Luc Broussy, que je connais, et Pierre Jouvet, que je ne connaissais pas, avaient sollicité ce rendez-vous pour nous reprocher de ne pas être sympas avec Olivier Faure dans nos articles et éditoriaux. » Selon eux, l’extrait diffusé ne reflète pas le sens réel de la conversation. Thomas Legrand reconnaît s’être intéressé à Rachida Dati dans ses chroniques, mais il insiste sur le fait qu’il s’agissait d’un travail purement journalistique, et non d’un engagement militant.
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La défense d’une profession
Suspendu de France Inter dans la foulée, Thomas Legrand a réagi sur Twitter, dénonçant une manipulation : « La chimie des relations faite de proximité et de distance, entre presse et politique, est complexe et repose sur le professionnalisme et l’honnêteté des journalistes. » Il met en garde contre le risque de généralisation : « Ceux et celles qui tomberont dans ce piège évident fouleront les principes qui fondent notre espace public, à commencer par celui de la liberté de la presse. » Pour les deux journalistes, il n’est pas question que cette polémique jette l’opprobre sur l’ensemble de la profession, déjà fragilisée par une défiance croissante.
Une affaire loin d’être close
La polémique continue d’enflammer la classe politique. Du côté de la droite et de l’extrême droite, les accusations de connivence idéologique entre journalistes et PS se multiplient. À gauche, certains dénoncent une tentative de discrédit orchestrée par L’Incorrect. Quoi qu’il en soit, cette affaire soulève une nouvelle fois la question de la neutralité du service public audiovisuel et du rôle des journalistes politiques dans un climat où chaque mot peut devenir une arme.
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