À quatre jours d’un vote de confiance crucial à l’Assemblée nationale, François Bayrou a de nouveau convié le Parti socialiste à Matignon, ce jeudi matin. Une rencontre à laquelle ont participé Olivier Faure, Premier secrétaire du PS, Boris Vallaud, chef des députés socialistes, et Patrick Kanner, président du groupe au Sénat.
Derrière ces discussions, une tentative d’ouverture politique voulue par Emmanuel Macron, mais qui divise profondément la classe politique.
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François Bayrou multiplie les consultations avant le 8 septembre
Depuis son arrivée à Matignon, François Bayrou cherche à élargir ses soutiens dans un contexte parlementaire particulièrement tendu. Avec une majorité relative fragile, le Premier ministre sait que le vote de confiance du 8 septembre sera un test décisif pour la survie de son gouvernement.
Déjà reçu le 1er septembre, Olivier Faure avait confirmé l’« irrévocabilité » de la position de son parti : le PS ne votera pas la confiance. Pourtant, ce nouveau rendez-vous témoigne de la volonté d’entretenir un dialogue. Bayrou ne nourrit guère l’illusion d’un renversement de position, mais entend maintenir un canal ouvert avec la gauche.
Olivier Faure « à la disposition » d’Emmanuel Macron
Consternant. Olivier Faure se met à disposition de Macron pour remplacer Bayrou. Que chacun le sache : les Insoumis ne sont informés de rien et n'ont rien à voir avec cette offre de service qu'ils condamnent. https://t.co/FfR0B6HWQt pic.twitter.com/QZ6UGsbsOK
— Jean-Luc Mélenchon (@JLMelenchon) September 2, 2025
C’est sur LCI qu’Olivier Faure a surpris en déclarant être « à la disposition d’Emmanuel Macron » pour discuter des conditions dans lesquelles la gauche pourrait occuper certaines fonctions gouvernementales. Une phrase qui a aussitôt fait réagir, et que le Premier secrétaire a assortie d’une mise au point : il refuse toute idée d’un gouvernement d’union nationale mêlant ministres de droite et de gauche. « Moi, je ne veux pas de confusion, je ne veux pas un gouvernement qui serait en même temps de droite et de gauche », a-t-il martelé, soulignant qu’il n’était pas question de brouiller les lignes idéologiques du PS.
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Emmanuel Macron tente d’élargir sa base politique
À l’Élysée, Emmanuel Macron s’active. Mardi, le président a réuni les chefs de la coalition gouvernementale et les a exhortés à « travailler avec les socialistes ». L’idée est claire : élargir la majorité relative et éviter une chute prématurée du gouvernement Bayrou. Le chef de l’État a néanmoins fixé des limites : il n’est pas question d’intégrer La France insoumise ni le Rassemblement national dans une quelconque discussion. Ce recentrage sur le PS vise donc à trouver un partenaire plus modéré, susceptible de stabiliser l’exécutif.
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Le rejet catégorique des Républicains
Mais cette stratégie n’est pas sans créer des crispations. Du côté des Républicains, la porte est fermée. « Non, on ne peut pas avoir d’accord de gouvernement avec le PS », a tranché Gérard Larcher, président LR du Sénat, dans un entretien au Parisien. Pour la droite, l’idée d’un rapprochement entre macronistes et socialistes est tout simplement inconcevable.
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Les Insoumis vent debout contre Olivier Faure
Les déclarations d’Olivier Faure n’ont pas manqué de susciter la colère des Insoumis. Sur le réseau X, Jean-Luc Mélenchon a dénoncé une initiative « consternante », rappelant que son mouvement n’avait « rien à voir avec cette offre de service » et la condamnait fermement. Cette réaction traduit une fracture nette au sein de la gauche. Là où les écologistes et les communistes préfèrent pour l’instant rester en retrait, La France insoumise s’oppose frontalement à toute tentative de rapprochement entre le PS et la majorité présidentielle.
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Un climat politique électrique
Alors que le compte à rebours est lancé avant le vote de confiance du 8 septembre, l’ambiance est électrique. François Bayrou tente de sauver son gouvernement en multipliant les consultations. Emmanuel Macron cherche à ouvrir des brèches à gauche, au risque de provoquer des tensions ailleurs. Le Parti socialiste, de son côté, se retrouve dans une position délicate. Affirmer sa singularité tout en laissant entendre qu’il reste disponible pour des discussions : une stratégie risquée qui lui vaut déjà les critiques de ses alliés traditionnels.
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En bref
La rencontre entre François Bayrou et le Parti socialiste n’a pas vocation à modifier le vote du PS lundi prochain. Mais elle illustre la fébrilité d’un exécutif en quête de soutiens, et les fractures profondes d’une opposition tiraillée entre dialogue et fermeté. Le 8 septembre, l’Assemblée nationale dira si le gouvernement Bayrou dispose encore de la légitimité pour continuer sa route, ou s’il s’agit du début d’un nouveau séisme politique.
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