Ce mercredi 3 septembre, l’agitation régnait au palais de l’Élysée. Comme chaque semaine, le président de la République a réuni son gouvernement en Conseil des ministres.
Mais cette fois-ci, la réunion avait une dimension particulière : elle marquait le dernier Conseil pour François Bayrou avant le vote de confiance du 8 septembre, une échéance politique déterminante qui pourrait entraîner la chute du Premier ministre et de son gouvernement.
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Un conseil des ministres sous haute tension
En apparence, l’ordre du jour restait classique, avec un accent mis sur le budget qui doit bientôt être présenté. Mais chacun savait que les vraies discussions, en coulisses, concernaient avant tout le vote de lundi prochain. François Bayrou, à la tête du gouvernement depuis plusieurs mois seulement, a choisi d’engager la responsabilité de son équipe en recourant à l’article 49 alinéa 1 de la Constitution. Un geste audacieux, presque risqué, car si les députés refusent de lui accorder leur confiance, il devra présenter sa démission ainsi que celle de tous ses ministres.
Pour l’homme politique de 72 ans, ce Conseil des ministres ressemblait donc à un dernier tour de piste avant un saut dans l’inconnu. Dans les couloirs, les regards étaient graves : chacun des ministres mesure l’importance de ce qui se jouera lundi.
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Un pari risqué pour le sixième premier ministre de macron
Nommé en mai dernier, François Bayrou est le sixième Premier ministre d’Emmanuel Macron. Son arrivée à Matignon avait été perçue comme un geste de stabilité après plusieurs changements successifs et une atmosphère politique déjà très tendue. Mais à peine installé, le leader du Mouvement démocrate doit affronter une épreuve majeure.
Choisir de se soumettre à un vote de confiance n’est pas anodin : cela place le Premier ministre face à la représentation nationale et donne aux députés le pouvoir de confirmer ou non la légitimité de son gouvernement. Si le vote est négatif, ce serait un désaveu cinglant, non seulement pour Bayrou, mais aussi pour Emmanuel Macron, contraint de trouver une nouvelle équipe dirigeante.
Une majorité introuvable à l’assemblée nationale
À l’Assemblée, la partie est loin d’être gagnée. François Bayrou ne dispose pas d’une majorité absolue. Les groupes d’opposition, de l’extrême gauche à l’extrême droite, ont déjà annoncé leur intention de voter contre.
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La France insoumise,
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le Parti socialiste,
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les Écologistes,
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le Parti communiste,
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l’UDR,
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et surtout le Rassemblement national
ont d’ores et déjà déclaré qu’ils n’apporteraient pas leur soutien au Premier ministre. Cette coalition négative, pourtant disparate, pourrait suffire à bloquer son maintien à Matignon.
Seule incertitude : Les Républicains. Le parti, dont le président est actuellement ministre de l’Intérieur, apparaît profondément divisé sur la question. Une partie de ses députés pourrait s’abstenir ou même voter en faveur de Bayrou, mais rien n’est certain. Le Premier ministre ne peut donc compter que sur un soutien clair : celui des députés du centre et de la majorité présidentielle.
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Le spectre d’une nouvelle instabilité politique
En choisissant d’engager sa responsabilité, François Bayrou joue gros. Si le vote du 8 septembre se solde par un rejet, il sera obligé de quitter Matignon, emportant tout son gouvernement avec lui. Ce scénario plongerait la France dans une nouvelle phase d’instabilité politique, marquée par un remaniement forcé et des tractations rapides pour désigner un successeur.
Ce serait un coup dur pour Emmanuel Macron, qui verrait une fois encore son exécutif fragilisé, alors même que les grands dossiers économiques et sociaux – en particulier la réforme budgétaire – nécessitent une direction claire et stable.
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François Bayrou face à son destin
Le dernier Conseil des ministres de François Bayrou ressemblait à un moment suspendu, presque solennel. Autour de la table, ses collègues savent qu’ils pourraient vivre leurs dernières réunions gouvernementales sous sa présidence. Les discussions se sont enchaînées, mais l’ombre du 8 septembre planait sur chaque intervention. À l’extérieur, les observateurs politiques multiplient les pronostics.
Certains estiment que Bayrou pourrait sauver son poste si quelques élus de droite se rallient à lui au dernier moment. D’autres jugent la partie perdue d’avance et évoquent déjà des noms de successeurs potentiels. Dans les couloirs du Palais Bourbon, une question hante toutes les conversations : Bayrou sera-t-il encore Premier ministre mardi prochain ?
Une option : un maintien malgré la défiance
Reste une hypothèse plus inattendue : même en cas d’échec, Emmanuel Macron pourrait décider de renommer François Bayrou à Matignon. Une option constitutionnelle qui ferait fi du vote de l’Assemblée mais qui déclencherait probablement une tempête politique et médiatique. Les critiques dénonceraient un déni de démocratie et la fragilité du gouvernement en sortirait encore accentuée.
Un tel scénario accentuerait la fracture entre l’exécutif et une partie des Français, déjà sceptiques face aux manœuvres politiques de ces derniers mois. Mais il permettrait aussi au président de garder auprès de lui un allié de longue date, avec qui il entretient une relation politique étroite depuis plusieurs années.
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En résumé
Le Conseil des ministres du 3 septembre restera comme une étape charnière pour François Bayrou. À quelques jours du vote de confiance du 8 septembre, le Premier ministre a réuni son équipe pour ce qui pourrait être son ultime séance à l’Élysée. Avec une opposition unanime contre lui et une droite divisée, ses chances de survie politique paraissent minces.
Entre pari audacieux et risque calculé, François Bayrou s’avance vers une échéance décisive, conscient que son avenir à Matignon dépendra de quelques voix à l’Assemblée nationale. La semaine prochaine pourrait donc marquer la fin d’un chapitre pour le sixième Premier ministre d’Emmanuel Macron… ou au contraire le début d’un nouveau bras de fer avec l’opinion et les députés.
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