Culture

Sabotages, blocages, chariots gratuits : pourquoi les autorités redoutent « Bloquons tout »

03 septembre 2025 - 16 : 29
par Clémence Le mouvement « Bloquons tout » prévoit une mobilisation le 10 septembre. Les autorités craignent blocages, sabotages ou actions inattendues, sans pouvoir anticiper son ampleur.

La rentrée sociale pourrait bien être marquée par un mouvement inattendu et difficile à contenir. Sous le slogan « Bloquons tout le 10 septembre », des collectifs citoyens et militants appellent à une journée de mobilisation nationale aux contours flous, mais dont la diversité des actions inquiète déjà les autorités.

Sabotages, blocages, chariots gratuits : pourquoi les autorités redoutent « Bloquons tout »

Blocages d’axes routiers, sabotages de radars, péages gratuits ou encore “chariots gratuits” dans les supermarchés : le menu annoncé est vaste et imprévisible.

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Un mouvement horizontal et insaisissable

Selon les services de renseignement, la mobilisation du 10 septembre est d’autant plus difficile à anticiper qu’elle se présente comme un mouvement horizontal, sans leader officiel ni organisation structurée. « C’est un mouvement où chacun fait ce qu’il veut », explique une source sécuritaire, soulignant que cette absence de hiérarchie rend impossible toute prévision précise sur l’ampleur des actions.

Initialement lancé sur les réseaux sociaux durant l’été, l’appel « Bloquons tout » s’est progressivement transformé. Désormais, la mobilisation se construit à travers des réunions locales et des assemblées générales, où chacun apporte ses idées. Des rencontres se tiennent « partout, dans des villages et pas seulement dans les grandes villes », selon la même source, signe d’un ancrage territorial inédit.

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Une récupération par l’extrême gauche et l’ultra gauche ?

Les autorités observent également une évolution idéologique du mouvement. D’après les services de renseignement, « Bloquons tout » aurait été en partie « pris en main par l’extrême gauche et l’ultra gauche », ce qui alimente les craintes d’actions plus radicales. L’orientation initiale, perçue comme diffuse et spontanée, s’est transformée avec l’implication de groupes plus aguerris aux mobilisations sociales. Cette porosité inquiète les autorités, qui redoutent que des actions symboliques pacifiques se transforment en opérations plus violentes ou destructrices.

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Une palette d’actions très large

Dans les discussions recensées par les services de renseignement, une multiplicité d’actions circule. Parmi elles :

  • des blocages de gares, de routes ou d’axes de circulation stratégiques,

  • l’arrêt de raffineries ou de dépôts logistiques comme ceux d’Amazon,

  • des opérations péages gratuits, dans la continuité de certaines actions menées par les gilets jaunes,

  • des initiatives dites de « chariots gratuits », consistant à sortir des supermarchés avec des caddies remplis sans passer par les caisses,

  • des sabotages de radars automatiques ou de distributeurs de billets,

  • et des manifestations plus classiques, organisées dans plusieurs grandes villes.

Cette diversité traduit à la fois la créativité des militants et l’impossibilité pour les autorités de savoir quelles actions seront réellement menées le jour J.

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L’aléa du nombre de participants

Un autre facteur complique la tâche des forces de l’ordre : le niveau réel de participation. « Si on note une adhésion de plus en plus importante dans les réunions, il y a une part d’aléas. Tout dépendra du nombre de personnes réellement mobilisées le jour J pour entreprendre telle ou telle action », précise la source sécuritaire. Le succès de la journée dépendra donc largement de la capacité des collectifs à transformer l’intérêt en présence effective. Une mobilisation trop faible pourrait réduire l’impact à quelques actions isolées. À l’inverse, une participation massive pourrait saturer les forces de l’ordre et marquer un tournant social.

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La mémoire des gilets jaunes en toile de fond

Le spectre des gilets jaunes plane clairement sur cette initiative. Si le mouvement « Bloquons tout » se veut distinct, sa méthode – privilégier les actions locales, souvent imprévisibles, plutôt que les grands cortèges centralisés – rappelle celle qui avait surpris les autorités en 2018. Les péages gratuits, les caddies sortis sans payer et le rejet d’une organisation verticale sont autant d’échos aux premières mobilisations des gilets jaunes. Mais cette fois, le contexte politique est différent : le pouvoir s’est depuis doté de dispositifs plus rodés pour encadrer les mouvements spontanés.

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Des autorités sur le qui-vive

Face à cette incertitude, les forces de l’ordre se préparent à tous les scénarios. L’enjeu est d’autant plus important que la rentrée est marquée par un climat social tendu, entre inflation persistante, réformes contestées et mécontentement politique. Le ministère de l’Intérieur doit composer avec une équation complexe : anticiper des actions multiples, parfois dispersées, et répartir les forces sur l’ensemble du territoire. Les opérations de renseignement permettent d’identifier certaines cibles possibles, mais la nature horizontale du mouvement laisse planer une grande part d’imprévisible.

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Un test pour la rentrée sociale

La journée du 10 septembre pourrait constituer un test majeur pour la rentrée sociale. Si le mouvement parvient à s’imposer dans l’espace médiatique et à rassembler largement, il pourrait devenir un acteur incontournable des prochaines semaines de contestation. Dans le cas contraire, il pourrait se limiter à une mobilisation marginale, sans véritable capacité d’influence. Tout dépendra de la capacité des organisateurs à transformer le mot d’ordre « Bloquons tout » en actions visibles et coordonnées.

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En résumé

La mobilisation du 10 septembre, portée par le slogan « Bloquons tout », suscite à la fois curiosité et inquiétude. Imprévisible, horizontale et sans leader, elle se prépare à travers une myriade de réunions locales où chacun propose ses idées. Les autorités redoutent des actions éclatées allant du sabotage au blocage, en passant par des initiatives symboliques comme les péages gratuits ou les chariots gratuits.

Entre l’héritage des gilets jaunes et la crainte d’une récupération par l’ultra gauche, cette journée pourrait marquer un tournant dans la contestation sociale. Mais tout dépendra, au final, du nombre de participants et de leur capacité à passer des intentions aux actes.

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Clémence
Je fais partie de la rédac' SBG, et j'aime écrire, sortir, m'amuser, manger (très important, ça aussi !) et partager. Je vous propose donc régulièrement de découvrir mes derniers coups de <3.