Un président au plus bas dans l’opinion
La rentrée politique 2025 est marquée par une tempête inédite pour Emmanuel Macron. Après un été ponctué de sondages catastrophiques et de records d’impopularité, le président de la République doit désormais affronter une contestation venue de toutes parts. Si les mouvements sociaux alimentent déjà la grogne dans la rue, c’est désormais au sein de la classe politique que les critiques se font de plus en plus virulentes.
Marine Le Pen, Jean-Luc Mélenchon, Sarah Knafo, Jean-François Copé, David Lisnard et même Valérie Pécresse… de droite comme de gauche, plusieurs figures montent au créneau et appellent à la démission du chef de l’État. Pour certains, il s’agit d’un préalable à un renouveau démocratique ; pour d’autres, la seule issue à une situation de blocage institutionnel.
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Un duo Macron-Bayrou impopulaire
Les chiffres parlent d’eux-mêmes : selon un sondage IFOP pour le JDD réalisé au cœur de l’été, le tandem Emmanuel Macron – François Bayrou ne satisfaisait plus qu’un Français sur cinq. Une donnée inédite qui fait de ce duo exécutif le plus impopulaire de la Ve République. Ce déficit de confiance nourrit les appels à un changement radical. Pour l’extrême droite comme pour la gauche radicale, mais aussi pour certains élus de la droite traditionnelle, la solution passe par le départ anticipé du président.
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Marine Le Pen prudente mais offensive
Si Marine Le Pen n’a jamais explicitement demandé la démission d’Emmanuel Macron, elle n’a cessé d’évoquer l’hypothèse d’une élection présidentielle anticipée. Dès décembre 2024, elle confiait déjà se « préparer » à un tel scénario, soulignant la fragilité politique du président et l’usure de ses leviers institutionnels. Au journal télévisé, après la chute du gouvernement Barnier, elle déclarait : « Je ne demande pas la démission d’Emmanuel Macron, mais il arrivera un moment où, si on ne prend pas la voie du respect des électeurs, la pression sera de plus en plus forte. » Une stratégie qui lui permet de ne pas apparaître comme celle qui exige frontalement la démission, tout en capitalisant sur l’érosion du pouvoir présidentiel.
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Sarah Knafo sans détour : « Le problème est à l’Élysée »
Plus directe, Sarah Knafo, eurodéputée du groupe L’Europe des nations souveraines, a été l’une des premières à exiger ouvertement la démission du chef de l’État. Sur CNews, elle a accusé Emmanuel Macron d’être à l’origine du blocage actuel : « Le problème est à l’Élysée. La seule solution, ce serait la démission d’Emmanuel Macron, puisque tout remonte là. Depuis 2022, il n’a pas de majorité. La dissolution n’a fait qu’aggraver la situation. » Son discours s’inscrit dans une volonté d’incarner une opposition ferme et sans concession.
La droite traditionnelle se rallie à l’idée d’un départ
Même au sein de la droite modérée, les critiques se multiplient. Jean-François Copé, ancien ministre et maire de Meaux, a plaidé dans Le Figaro pour une démission du président. Selon lui, les élections municipales de mars 2026 constitueraient un moment opportun pour organiser ce départ et relancer la vie démocratique.
De son côté, David Lisnard, président de l’Association des maires de France, a lui aussi appelé Emmanuel Macron à prendre acte de la situation : « Une démission du président annoncée plusieurs mois avant permettrait de réamorcer un cycle électoral ordonné et de relégitimer l’action publique. » Une manière de souligner que la crise de confiance actuelle ne pourra pas se résoudre sans une remise en jeu du mandat présidentiel.
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Valérie Pécresse et l’option d’une présidentielle anticipée
Moins tranchée, Valérie Pécresse s’est positionnée en faveur d’une élection présidentielle anticipée, qu’elle juge « souhaitable ». Elle estime que faute d’un accord autour du budget, un retour aux urnes deviendra inévitable. Cette position, plus modérée, traduit néanmoins la conviction que le président ne pourra pas gouverner durablement dans un tel climat de défiance.
La gauche radicale réclame la destitution
Du côté de la gauche, les mots sont encore plus durs. Jean-Luc Mélenchon, fondateur de La France Insoumise, répète à chaque occasion son souhait de voir Emmanuel Macron partir. Sur France Inter, il a rappelé : « Bien sûr, Emmanuel Macron doit partir. Il faut le destituer. » Pour lui, le chef de l’État est devenu un obstacle au fonctionnement républicain et ne dispose plus d’aucune légitimité politique. Dans le même esprit, François Ruffin a déclaré lors d’un meeting à Châteaudun que Macron était le « dernier verrou » empêchant un changement d’orientation politique. « Il a perdu toute légitimité. Le premier à devoir remettre son mandat en jeu, c’est lui », a-t-il martelé.
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Un climat politique explosif
Ces prises de position surviennent alors que la rentrée est déjà marquée par de forts mouvements sociaux, une économie en berne et des tensions persistantes autour du budget. Le vote de confiance prévu le 8 septembre à l’Assemblée nationale cristallise toutes les attentions. Pour l’opposition, il s’agit d’une nouvelle opportunité de mettre en difficulté un président affaibli. Jamais depuis le début de son premier mandat Emmanuel Macron n’avait semblé aussi isolé. Les critiques convergent de tous bords, et même certains de ses anciens alliés commencent à s’interroger sur la pertinence de sa stratégie.
En résumé
Marine Le Pen, Sarah Knafo, Jean-François Copé, David Lisnard, Jean-Luc Mélenchon, François Ruffin… tous appellent, avec des nuances différentes, à un départ anticipé d’Emmanuel Macron. Si certains réclament une démission immédiate, d’autres plaident pour une élection présidentielle anticipée. Quoi qu’il en soit, le message est clair : l’opposition estime que le président n’a plus la légitimité nécessaire pour gouverner. À l’heure où la France s’apprête à vivre une rentrée sociale agitée, la pression politique ne fait que s’intensifier sur l’Élysée.
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