Une semaine cruciale pour le gouvernement bayrou
La vie politique française entre dans une phase décisive. À une semaine du vote de confiance que doit affronter le Premier ministre François Bayrou, le Rassemblement national (RN) de Marine Le Pen et Jordan Bardella affiche déjà sa stratégie. Conscients du risque de voir l’Assemblée nationale dissoute une nouvelle fois, les dirigeants du parti affirment s’y être préparés « depuis des mois ».
Pour Marine Le Pen, l’équation est claire : « Emmanuel Macron est quelqu’un d’irrationnel, il n’est pas toujours facile d’anticiper ses décisions. Nous devons par conséquent être prêts. »
Un bureau de campagne avancé
Emmanuel Macron est quelqu'un d'irrationnel, il n'est pas toujours facile d'anticiper ses décisions, nous devons par conséquent être prêts en cas de dissolution de l'Assemblée nationale.
— Marine Le Pen (@MLP_officiel) September 1, 2025
Nous nous y préparons depuis des mois, et nous serons dans les starting-blocks lorsqu'il… pic.twitter.com/ZBoFHaGJqY
Ce lundi, le RN a réuni son état-major lors d’un « bureau de campagne des élections législatives » organisé « un peu plus tôt que prévu », selon Jordan Bardella. L’objectif était de vérifier l’avancement des investitures et de préparer les thèmes de campagne en cas de dissolution surprise. « Aujourd’hui ou dans trois mois ? Peu importe, notre devoir est d’être prêts », a martelé Marine Le Pen devant ses troupes. Le RN se veut en ordre de bataille, capable de se lancer immédiatement dans une campagne législative si Emmanuel Macron décidait de convoquer à nouveau les électeurs.
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85 % des candidats déjà désignés
Selon Jordan Bardella, 85 % des candidats RN aux législatives sont déjà investis. Un chiffre qui illustre la volonté du parti d’anticiper chaque scénario et d’afficher sa discipline organisationnelle. Reste une question en suspens : la place à accorder aux alliés potentiels. L’UDR d’Éric Ciotti, qui avait obtenu 62 circonscriptions lors du précédent accord en 2024, pourrait bénéficier d’un nombre plus important cette fois-ci. Mais la question n’a pas encore été tranchée. Même chose pour d’éventuelles alliances avec Marion Maréchal, régulièrement évoquée mais pas encore officiellement associée à la stratégie RN.
Un programme déjà en réflexion
Au-delà des investitures, la réunion de l’état-major portait également sur les thématiques de campagne. « Il faut préparer des arguments clairs et solides que nos candidats pourront développer immédiatement », confie un cadre du parti. L’idée est simple : si une dissolution est décidée demain, il restera 18 mois seulement avant la présidentielle de 2027. La campagne législative devra donc servir de tremplin, autant pour obtenir une majorité parlementaire que pour installer Marine Le Pen comme candidate incontournable de la prochaine présidentielle.
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Macron jugé « irrationnel »
En qualifiant Emmanuel Macron d’« irrationnel », Marine Le Pen cherche à souligner l’instabilité du pouvoir actuel. Pour elle, l’incertitude qui entoure les décisions du président justifie une préparation permanente de l’opposition. Ce choix rhétorique permet aussi de délégitimer d’éventuelles décisions politiques de l’exécutif, tout en renforçant l’image d’un RN organisé, rationnel et tourné vers l’avenir.
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Une stratégie de campagne permanente
Depuis plusieurs mois, le RN adopte une posture de campagne permanente. Chaque crise politique est présentée comme une opportunité d’élargir son électorat et de démontrer sa crédibilité gouvernementale. En affichant un état-major déjà mobilisé, avec des investitures bouclées à 85 % et des thèmes de campagne prêts à être déployés, Marine Le Pen et Jordan Bardella entendent montrer qu’ils sont l’alternative la plus sérieuse en cas de recomposition politique.
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En résumé
À l’approche du vote de confiance du 8 septembre, qui pourrait fragiliser voire faire tomber le gouvernement Bayrou, le Rassemblement national affiche sa préparation. Marine Le Pen dénonce un Emmanuel Macron « irrationnel » et affirme que son parti se prépare à une dissolution de l’Assemblée nationale « depuis des mois ». Avec 85 % des investitures déjà validées, la question des alliances (notamment avec Éric Ciotti ou Marion Maréchal) encore en suspens, et une réflexion programmée sur les thèmes de campagne, le RN veut apparaître comme la seule force politique prête à assumer une nouvelle échéance électorale.
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