Culture

“Une chambre de vieux” : Benjamin Duhamel raconte sa jeunesse décalée avant de tourner la page BFMTV

11 août 2025 - 17 : 51
par Clémence À 31 ans, Benjamin Duhamel quitte BFMTV pour France Inter. Il se confie sur ses rituels familiaux, son amour du cinéma et de l’opéra, et cette fameuse « chambre de vieux » qui a façonné son style.

À quelques jours de ses débuts sur France Inter — interview politique de 7h50 et coanimation du Grand entretien —, Benjamin Duhamel s’est prêté au jeu des confidences. Famille très télé, rituels culturels d’enfance, adolescence à rebours des codes (avec, sur le mur, un dessin de Plantu plutôt qu’un poster de Nirvana) : le journaliste trace un autoportrait à contre-courant, loin des clichés sur « le fils de ». Portrait lifestyle d’un trentenaire qui assume autant son héritage que ses goûts décalés.

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De bfmtv à france inter : un virage assumé

Après près de dix ans à BFMTV, il change de tempo et de décor : la matinale de France Inter, ses rendez-vous codifiés, son public fidèle, ses codes d’exigence. À 31 ans, l’enjeu n’est pas seulement de poser sa voix : il s’agit de trouver une empreinte. L’exercice de l’interview politique à 7h50 impose un style — question courte, relance précise, sens du rythme — et une écoute qui ne pardonne pas les zones floues. Coanimer le Grand entretien suppose, lui, de tenir une conversation longue, d’ouvrir des pistes et de savoir se retirer au bon moment. Un double terrain où l’on réussit rarement par hasard.

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Des rituels fondateurs : ciné, expos, opéra

Avant le studio, il y a la salle. Et avant la carrière, il y a les rituels. Enfance ponctuée de mercredis alternés — un coup exposition, un coup cinéma — avec sa grand-mère paternelle ; souvenirs de Guimet, d’une virée à Lille pour un Rubens, de séances où l’on découvre Les Choristes ou Les Triplettes de Belleville. Côté maternel, les grands-parents ouvrent le chemin des classiques : Cocteau, Louis Jouvet, la diction, la lumière, les silences.
Ces habitudes ne relèvent pas de la coquetterie : elles fabriquent un regard. Elles expliquent un goût précoce pour les œuvres qui tiennent dans le temps, pour les récits qui ne s’excusent pas d’être exigeants. Quant à l’opéra, il ne fait pas office de totem élitiste ; il est, chez lui, le prolongement logique d’une éducation où l’on apprend à écouter avant de commenter.

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Une chambre d’ado… façon grand-père

Il en rit aujourd’hui : « ma chambre d’ado ressemblait à une chambre de vieux ». Pas de footballeur géant ni de groupe grunge en poster, mais un dessin de Plantu, des objets qui racontent l’actualité, des piles de journaux qui s’entassent, des murs qui préfèrent les idées aux icônes. Les copains chambrent, lui persiste.
Ce décalage n’est pas une posture : c’est un confort. Il assume une adolescence sérieuse, où la « rébellion » ne passe pas par la transgression mais par la discussion : contester les arguments d’autorité, demander des preuves, entrer — tôt — dans la joute des adultes. On peut y voir un signe avant-coureur de ce qu’il deviendra à l’antenne : quelqu’un qui questionne sans hausser le ton.

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Le goût de la radio, de l’autre côté du micro

Il confesse avoir été un auditeur assidu. La radio tient souvent du mentorat invisible : des voix qui accompagnent, structurent la journée, donnent envie de faire. Passer, des années plus tard, de l’autre côté de la vitre, produit forcément un léger vertige. La radio publique n’est pas seulement un plateau supplémentaire ; c’est un rite. On y entre avec un bagage, on y reste si l’on parvient à conjuguer rigueur et chaleur, précision et incarnation.

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Entre héritage et singularité : un style à lui

Oui, il a grandi au cœur d’une famille de télé. Oui, sa notoriété a été accélérée par un patronyme connu. L’un n’empêche pas l’autre : la construction d’une signature passe par un écart. En plateau, sa force est d’éviter à la fois la familiarité et le procès d’intention. Sa manière d’avancer — relance nette, pas de surjeu, peu d’affect — installe une distance utile qui n’exclut pas la courtoisie. Dans un univers où l’on confond parfois intensité et intimidation, ce choix a valeur de ligne : faire tenir l’exigence sans casser le dialogue.

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Une sensibilité façonnée par les salles obscures

L’enfance au cinéma, ça laisse des traces : sens du cadre, attention au rythme, goût pour les couleurs qui racontent avant les mots. Dans une interview, cela s’entend : les questions posent des repères, ménagent des respirations, savent créer un climax sans basculer dans la dramatisation. On comprend mieux, dès lors, l’attirance pour l’opéra : dramaturgie assumée, architecture du récit, précision des entrées et des sorties — autant de vertus transposables au direct.

Un trentenaire très 2025, à sa manière

On classe souvent les journalistes en deux familles : les performeurs et les constructeurs. Lui coche davantage la seconde case. L’époque réclame des marqueurs : une voix qu’on reconnaît, des obsessions éditoriales, une éthique visible. Le portrait qui se dessine est celui d’un professionnel à l’ancienne dans la préparation, contemporain dans la mise en scène (économie de postures, refus du spectaculaire pour lui-même). Son récit d’adolescence — la chambre « qui sent la naphtaline », les Plantu plutôt que les rockstars — prend ici un sens : il n’a pas besoin de ruisseler de références pour exister. Il préfère tenir sa place.

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Pourquoi ce portrait parle au public

Parce qu’il casse un cliché. On aime, côté magazine, les histoires de « fils de » qui voudraient s’en arracher. Ici, l’héritage n’est pas nié ; il est assimilé. La culture familiale n’a pas fabriqué un copié-collé, elle a permis une orientation : vers les salles, les livres, les sons. Et, au bout du compte, vers le micro.
Parce qu’il y a, dans cette chambre d’ado austère, quelque chose de touchant : un garçon qui se rêvait adulte avant l’heure, qui discutait avec les grands sans réclamer l’autorité, et qui retrouve aujourd’hui ces voix — au travail.

Ce que l’on guettera à france inter

La musique des questions, d’abord : vitesse de relance, choix des angles, art de couper sans humilier. La couleur de la matinale, ensuite : comment s’inscrire dans une maison très codée tout en imprimant une marque. Le Grand entretien, enfin : capacité à faire émerger un portrait en quarante minutes, à tirer le fil qui révèle plus qu’un CV.

À retenir

  • Un passage de témoin : de BFMTV à France Inter, avec l’interview 7h50 et le Grand entretien.

  • Des racines culturelles fortes : ciné du mercredi, expos, opéra ; une éducation par les rituels.

  • Une adolescence décalée : la fameuse « chambre de vieux », Plantu au mur, le goût du débat plutôt que de la transgression.

  • Un style qui privilégie la tenue à l’esbroufe : exigence, clarté, courtoisie.

La formule dit quelque chose d’essentiel : « une chambre de vieux ». On pourrait y voir un aveu de ringardise ; on y lit surtout une patience. Celle qui consiste à préférer les fondations au vernis, les habitudes qui durent aux modes qui passent. Au moment d’entrer dans une radio de rituels, ce n’est pas la pire des cartes de visite.

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Clémence
Je fais partie de la rédac' SBG, et j'aime écrire, sortir, m'amuser, manger (très important, ça aussi !) et partager. Je vous propose donc régulièrement de découvrir mes derniers coups de <3.