Le festival Au Pont du Rock a refermé les portes de sa 35ᵉ édition ce week-end à Malestroit, dans le Morbihan. Malgré une programmation ambitieuse, une météo idéale et un site toujours plus accueillant, le plus ancien festival rock associatif de Bretagne n’a pas atteint son objectif de fréquentation. Avec 17 500 festivaliers sur les deux jours, l’événement a évité le pire, mais reste bien en deçà de son seuil de rentabilité fixé à 20 000 entrées. Une situation que le président Jean-Paul Dubois qualifie de "moins pire que prévu", mais qui pose sérieusement la question de la survie du festival.
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Une fréquentation trop juste malgré une affiche séduisante
Le site du festival a accueilli 7 400 personnes le vendredi et 10 100 le samedi, pour un total de 17 500 entrées. Pourtant, toutes les conditions semblaient réunies pour une réussite. La programmation de cette 35ᵉ édition rassemblait des têtes d'affiche issues de styles très variés, mêlant rock, électro, chanson française et musiques du monde. Parmi les artistes présents cette année, on retrouvait Miossec, pour la troisième fois sur cette scène, The Avener, Mass Hysteria, Hoshi, Gazo, Fatoumata Diawara ou encore Asian Dub Foundation.
Un casting qui aurait dû séduire un large public, d’autant que la météo estivale était au rendez-vous. Mais comme pour de nombreux autres festivals cet été, les organisateurs ont constaté un phénomène de plus en plus récurrent : le public décide à la dernière minute, rendant la gestion des prévisions particulièrement anxiogène pour les équipes bénévoles.
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Une pression financière devenue intenable
En dessous du seuil symbolique des 20 000 entrées, le modèle économique du festival devient extrêmement fragile. Les organisateurs doivent faire face à des hausses importantes de coûts : cachets des artistes en constante augmentation, tarifs de sécurité en hausse, logistique toujours plus coûteuse. Les bénévoles, pilier historique du festival, restent mobilisés, mais la pression constante finit par user les équipes.
Jean-Paul Dubois, président de l’association organisatrice "Aux Arts etc.", l’affirme sans détour : « On ne peut pas tenir comme ça. » Même si l’édition 2025 n’a pas été catastrophique, elle révèle une réalité inquiétante pour les années à venir, où le simple équilibre financier n’est plus garanti.
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Un événement porté à bout de bras par ses bénévoles
Le festival Au Pont du Rock, né en 1989, repose sur un socle fort de 850 bénévoles. Ce sont eux qui construisent le site, montent les scènes, accueillent les artistes et les festivaliers, assurent la sécurité, la restauration, et gèrent les flux. Sans eux, rien ne serait possible. Cette mobilisation humaine impressionnante permet au festival de garder son esprit associatif, indépendant et solidaire, mais la charge devient trop lourde.
Nombreux sont ceux à s’inquiéter du futur : comment continuer à faire vivre un événement aussi exigeant, avec des contraintes budgétaires de plus en plus fortes et un public devenu plus difficile à mobiliser ?
L’appel à l’aide d’un festival emblématique
Pour sauver Au Pont du Rock, plusieurs pistes sont envisagées. L’organisation souhaite développer le mécénat et le sponsoring local, convaincre davantage d’entreprises de soutenir le projet, et mettre en place une stratégie de communication plus ciblée. D’autres festivals bretons ayant connu les mêmes difficultés cette année pourraient également constituer un réseau solidaire pour partager les bonnes pratiques, mutualiser les ressources et diminuer les coûts.
L’un des projets forts de cette édition était aussi de renforcer la sécurité grâce à l’innovation. Une application de signalement en temps réel a été testée, permettant aux festivaliers de prévenir immédiatement les secours en cas de problème. Ce dispositif a été salué et pourrait devenir un standard pour les éditions futures, mais il représente lui aussi un coût à intégrer au budget.
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Rester fidèle à l’ADN du rock associatif
Depuis sa création, Au Pont du Rock a toujours eu à cœur de défendre une vision du festival à taille humaine, tournée vers la diversité musicale, la découverte artistique et la convivialité. Il s’agit de l’un des derniers grands festivals de Bretagne à rester indépendant, sans production privée ni billetterie déléguée à de grandes plateformes.
L’identité du festival repose aussi sur sa programmation éclectique et l’envie de faire découvrir des artistes en devenir aux côtés de figures incontournables de la scène française ou internationale. Cette année encore, le festival a proposé de nombreuses animations en journée, un camping gratuit, des restaurations locales, et même une entrée artistique entièrement repensée, fabriquée par des bénévoles avec des matériaux recyclés.
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Une édition sous tension mais une flamme qui persiste
Malgré la fatigue, les doutes et les incertitudes, la flamme du festival reste bien allumée. Les témoignages des festivaliers sont enthousiastes. Beaucoup saluent l’ambiance unique, le cadre verdoyant de Malestroit, et l’engagement des équipes. Pour beaucoup d’habitués, Au Pont du Rock, c’est plus qu’un festival : c’est une tradition, une rencontre annuelle, un moment suspendu.
Jean-Paul Dubois conclut avec prudence mais conviction : « On va prendre le temps d’analyser cette édition. Mais si on continue, ce ne sera pas dans les mêmes conditions. Il faudra repenser beaucoup de choses. »
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En résumé : un bilan mitigé, un avenir à inventer
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17 500 festivaliers : un chiffre décevant malgré une programmation de qualité.
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Le festival n'a pas réussi à dépasser la barre de rentabilité de 20 000 entrées : le futur est menacé par des coûts croissants.
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Stress organisationnel alerte quant à la dernière-minute dépendance aux ventes.
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Pistes envisagées : mécénat renforcé, sponsoring, coopération entre festivals.
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Innovation sécuritaire : application interactive pour signaler incidents et améliorer la gestion en temps réel.
Avec 17 500 festivaliers, Au Pont du Rock 2025 a limité la casse sans pour autant atteindre le seuil de rentabilité. Malgré une programmation de qualité et une météo idéale, la fréquentation en baisse, les coûts qui explosent et la pression sur les bénévoles posent de vraies questions sur l’avenir du festival. L’association organisatrice réfléchit à un nouveau modèle plus résilient, avec davantage de soutien local et régional. Mais une chose est sûre : l’amour du public pour ce festival emblématique reste intact.
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