Un nouveau coup dur s’abat sur le secteur viticole français. À partir du 7 août, une hausse de 15 % des droits de douane sur les produits européens entrera en vigueur aux États-Unis, impactant de plein fouet les vins et spiritueux français. Cette mesure, édictée par un décret signé le 31 juillet par Donald Trump, entraîne de vives inquiétudes dans la filière, qui redoute une chute drastique de ses exportations et une perte qui pourrait atteindre un milliard d’euros.
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Une mesure unilatérale qui frappe au cœur du commerce transatlantique
Depuis des décennies, les vins français bénéficient d’un attrait considérable sur le marché américain. Qu’il s’agisse de Bordeaux, Bourgogne, côtes-du-Rhône ou champagne, les bouteilles françaises trônent fièrement dans les rayons des cavistes américains et sur les tables étoilées du pays. Mais cette relation commerciale privilégiée pourrait bien vaciller.
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Le président américain Donald Trump, dans un nouvel acte de fermeté commerciale, a signé un décret imposant des droits de douane de 15 % sur les importations européennes. Si certains secteurs ont obtenu des exemptions, les vins et spiritueux n’ont pas été épargnés. Un choix lourd de conséquences pour la France, qui exporte massivement vers ce marché.
Des pertes estimées à un milliard d’euros pour la filière
Dans un communiqué alarmant, Gabriel Picard, président de la Fédération des exportateurs de vins et spiritueux (FEVS), a tiré la sonnette d’alarme : « L’impact de ce droit sera d’autant plus brutal qu’il va de pair avec le recul du dollar américain aux États-Unis ». En clair, la double peine : une devise affaiblie et une surtaxe massive, qui combinées, pourraient provoquer une réduction d’un quart des ventes françaises outre-Atlantique.
La perte financière anticipée serait d’environ un milliard d’euros, un chiffre vertigineux. Au-delà du chiffre d’affaires, c’est toute la filière des 600 000 emplois directs et indirects qui pourrait être touchée de plein fouet. Viticulteurs, cavistes, négociants, transporteurs, coopératives : l’ensemble de l’écosystème viticole français est désormais dans l’attente de mesures fortes pour contrer cette décision américaine.
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Champagne en première ligne : un marché stratégique en danger
Les professionnels du champagne sont parmi les plus inquiets. Maxime Toubart, coprésident du Comité interprofessionnel du vin de Champagne (CIVC), rappelle que les États-Unis représentent à eux seuls plus de 14 % du chiffre d’affaires de la filière, soit 820 millions d’euros en 2024. En volume, cela représente 10 % des exportations. Autant dire que la moindre variation du marché américain peut avoir des conséquences économiques majeures.
« Il est évident qu’une surtaxe de 15 % aura des incidences sur l’emploi, des deux côtés de l’Atlantique », a-t-il confié à l’AFP. Un point de vue partagé par Yves Couvreur, de la Fédération des vignerons indépendants de Champagne, qui alerte : « Pour la plupart de nos vignerons, c’est impossible d’assumer les 15 % d’augmentation. » Cette déclaration illustre la précarité financière des exploitations, dont beaucoup ne peuvent répercuter cette hausse sur leurs prix de vente sans perdre leurs clients américains.
La France et l’Union européenne sur le front diplomatique
Face à cette offensive commerciale, la Commission européenne reste mobilisée. Elle a affirmé poursuivre les négociations avec Washington pour obtenir une exemption pour les vins et spiritueux. Mais à quelques jours de l’entrée en vigueur des nouvelles taxes, aucun accord n’a été trouvé.
En France, le ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a également pris la parole sur Franceinfo. Il a affirmé que la France n’allait pas en rester là, précisant vouloir « obtenir des garanties sur les vins et spiritueux ». La pression politique monte, mais le temps presse.
La FEVS, de son côté, a salué les efforts des autorités mais appelle à redoubler d’intensité dans les discussions. « La situation ne peut rester en l’état », a répété Gabriel Picard, pointant l’urgence d’une réponse coordonnée entre Paris et Bruxelles.
Une fragilisation durable du secteur viticole français ?
Au-delà de la conjoncture immédiate, cette crise met en lumière la fragilité structurelle du secteur viticole face aux aléas géopolitiques. Après le Brexit, la pandémie de Covid-19, et l’inflation qui a frappé les chaînes logistiques, voici désormais la guerre commerciale comme nouvelle menace.
Les viticulteurs, déjà confrontés à des aléas climatiques croissants, doivent désormais composer avec une instabilité réglementaire à l’échelle mondiale. Dans un secteur où les marges sont souvent faibles, où l’excellence artisanale prévaut sur l’industrialisation, chaque taxe ou fluctuation de marché peut mettre en péril des exploitations entières.
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En résumé
L’annonce d’une hausse de 15 % des droits de douane sur les vins et spiritueux français aux États-Unis, en vigueur à partir du 7 août 2025, inquiète vivement le secteur. Selon la FEVS, cette mesure pourrait provoquer une chute d’un quart des exportations, équivalente à un milliard d’euros de pertes. Si la France et l’Union européenne poursuivent les négociations, les acteurs de la filière, notamment dans le champagne, redoutent des conséquences dramatiques sur l’emploi et la compétitivité. Dans cette bataille diplomatique et commerciale, le temps joue désormais contre les producteurs français.
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