“Mon courage, sa honte” : agressée sexuellement en plein concert, cette chanteuse décide de chanter seins nus

Ce samedi, au cœur du festival du Cri de la Goutte, à Chézery-Forens dans l’Ain, une scène bouleversante a bouleversé le public. Rebecca, chanteuse du groupe Lulu Van Trapp, a été victime d’une agression sexuelle en pleine performance. Un geste inadmissible qui a provoqué chez l’artiste une réaction aussi puissante qu’inattendue : elle est remontée sur scène seins nus, déterminée à faire de ce moment une prise de conscience collective.

“Jusqu’à ce que ce ne soit plus sexuel”

En plein concert, Rebecca descend dans la fosse comme elle en a l’habitude. Mais cette fois, au lieu de recevoir l’énergie joyeuse des spectateurs, elle se retrouve encerclée, bousculée, saisie. Un premier spectateur l’agrippe par le bras et refuse de la lâcher. Un autre, dans un geste lâche et brutal, lui empoigne les seins, alors qu’elle n’a plus la possibilité de se défendre, le micro dans une main et l’autre immobilisée.

Ce moment glaçant, la chanteuse l’a raconté quelques jours plus tard sur son compte Instagram, dans un long message empreint de tristesse et de colère. Ce qu’elle qualifie de “geste ridicule” n’a pourtant rien d’anecdotique. C’est un acte d’agression sexuelle, commis devant des centaines de personnes, en plein exercice de son métier.

Mais Rebecca ne s’est pas laissée écraser. “Prise d’un instinct”, comme elle l’explique elle-même, elle décide de retourner sur scène sans son haut. Seins nus, debout, elle reprend sa performance, déterminée à ne pas laisser ce geste obscène l’emporter.

“Je resterai seins nus jusqu’à ce que vos cerveaux se soient habitués à ce que ce ne soit pas sexuel”, a-t-elle lancé au micro, face à un public médusé puis galvanisé. La phrase est devenue un manifeste, un cri politique, un appel à désapprendre la sexualisation systématique des corps féminins.

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“Mon courage, sa honte”

Sur scène, son geste est fort. Il l’est tout autant dans les mots. “Vous allez regarder mes seins jusqu’à la fin du concert, et à la fin, vous verrez, ça ne ressemblera plus à du sexe”, a-t-elle poursuivi avec véhémence. Une manière de retourner la honte, de désarmer le geste déplacé par une action frontale et profondément symbolique.

“Mon courage, sa honte” : ces quatre mots, prononcés au cœur de la scène, résonnent aujourd’hui comme une réponse claire à toutes les femmes qui, un jour, se sont senties exposées, réduites à un objet, silencées en public. Rebecca a décidé de briser ce silence. Et elle l’a fait en pleine lumière.

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Le soutien du public et des organisateurs

Les spectateurs, d’abord surpris, ont fini par l’ovationner. Et les réactions ont été nombreuses, notamment sur les réseaux sociaux où son message a été relayé des milliers de fois. Dans une vidéo diffusée sur le réseau social X (anciennement Twitter), on entend les applaudissements nourris du public pendant que Rebecca parle.

De leur côté, les organisateurs du festival n’ont pas tardé à exprimer leur soutien à l’artiste. “Un tel acte est en totale contradiction avec les valeurs du Cri de la Goutte : respect, bienveillance, inclusion et sécurité pour touts et toutes”, ont-ils déclaré au Progrès, en condamnant fermement l’agression.

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Une parole artistique puissante

Rebecca n’est pas une inconnue dans le paysage musical français. Depuis dix ans, elle se produit avec le groupe Lulu Van Trapp, dans une fusion de rock, d’énergie et de prises de position engagées. Mais jamais elle n’avait eu à affronter une telle violence physique pendant une performance.

Son geste, celui de continuer le concert seins nus, ne relève ni du choc gratuit ni d’un happening. Il s’inscrit dans une volonté politique de désamorcer la sexualisation constante du corps féminin, et de reprendre le pouvoir sur son image.

En quelques secondes, ce concert est devenu le théâtre d’une résistance artistique et féministe, un symbole fort de ce que peut être le courage sur scène, face à la violence. Rebecca a montré qu’on peut transformer une agression en prise de parole, et faire d’un moment dégradant un acte politique fort.

Le spectateur responsable de l’agression, lui, est resté anonyme jusqu’à présent. Mais il est d’ores et déjà démasqué par le regard collectif. Celui qui, désormais, n’oubliera pas que son geste a déclenché une onde de choc qui va bien au-delà d’un concert.

La scène musicale française, elle, en sort ébranlée mais plus lucide que jamais.

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