Un an après le classement sans suite de l’affaire qui avait éclaboussé l’image du youtubeur Norman Thavaud, de nouvelles révélations publiées par Mediapart viennent relancer l’affaire. Ce mardi 24 juin 2025, le média d’investigation a dévoilé plusieurs éléments accablants issus des 1 400 pages du dossier judiciaire, dont des échanges explicites et des aveux tardifs de l’humoriste, qui reconnaît désormais avoir commis des fautes sur le plan moral.
Un aveu qui bouleverse la défense de Norman Thavaud
Longtemps resté dans le déni, Norman Thavaud reconnaît pour la première fois une part de responsabilité dans cette affaire qui secoue encore les réseaux sociaux. Face aux enquêteurs, il admet avoir fait preuve de légèreté et avoir été emporté dans une “frénésie de drague” qu’il dit ne pas avoir maîtrisée. Il évoque un comportement déplacé, motivé par la perte de recul liée à la célébrité, mais continue de nier toute infraction pénale, notamment les accusations de corruption de mineures ou de viols.
Ces propos, tenus lors de ses auditions, n’ont cependant rien d’une pleine confession. Le vidéaste refuse catégoriquement l’idée d’avoir exercé des menaces ou des pressions psychologiques sur les jeunes femmes. Et pourtant, les éléments du dossier dévoilés par Mediapart dressent un portrait tout autre.
Des messages explicites et des témoignages bouleversants
Parmi les pièces révélées, des captures de messages où Norman Thavaud aurait sollicité des photos dénudées — ce qu’il appelle lui-même des “dédiboobs” — auprès de jeunes filles dont il connaissait l’âge. Trois des plaignantes étaient mineures au moment des faits. Elles décrivent des insistances répétées, des tentatives de manipulation et même des menaces voilées de rupture de contact en cas de refus.
“C’est terrible de dire ça”, a-t-il répondu lorsqu’on lui a demandé s’il avait effectivement menacé certaines jeunes filles de les supprimer de ses contacts s’il n’obtenait pas satisfaction. Mais les témoignages, eux, convergent. Certaines disent s’être senties harcelées psychologiquement, d’autres évoquent une emprise subtile mais réelle, orchestrée par un homme public bénéficiant d’un ascendant incontestable sur ses fans, parfois adolescentes.
Une affaire classée sans suite… mais jamais éteinte
En octobre 2023, après plusieurs mois d’enquête, le parquet de Paris avait décidé de classer l’affaire sans suite, considérant qu’il n’y avait pas assez d’éléments pour justifier une mise en examen. Une décision qui avait fait l’objet de nombreuses critiques, notamment de la part des associations de protection des mineurs et des victimes de violences sexuelles.
Aujourd’hui, cette affaire semble loin d’être refermée. Les plaignantes, plus mobilisées que jamais, espèrent que les révélations récentes permettront la réouverture du dossier. Elles dénoncent une justice trop rapide à trancher face à un homme public, et réclament que les faits soient réexaminés à la lumière des nouveaux éléments apportés au dossier.
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Un tournant dans l’affaire ?
L’aveu, même partiel, de Norman Thavaud constitue un tournant majeur. Jusqu’à présent, le youtubeur s’était défendu de toute intention malveillante, arguant de relations consensuelles et démentant fermement toute pression. Mais en reconnaissant désormais des "erreurs" et des "fautes morales", il laisse entrevoir une forme de prise de conscience — tardive, mais réelle.
Cependant, pour les plaignantes, ces regrets exprimés n’effacent ni la douleur, ni le sentiment d’injustice ressenti. Leurs avocates prévoient de saisir à nouveau le parquet, convaincues que la vérité n’a pas encore été pleinement établie.
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Une image publique en lambeaux
Du côté de l’opinion, cette nouvelle vague médiatique fait l’effet d’une bombe. Longtemps considéré comme l’un des pionniers du YouTube français, Norman Thavaud avait déjà vu sa carrière s’effondrer à l’annonce des premières accusations. Déprogrammé de ses spectacles, boycotté par de nombreuses marques, il n’a jamais retrouvé sa place dans le paysage audiovisuel.
Les révélations récentes risquent d’enfoncer un peu plus le clou. Les messages mis au jour viennent contredire l’image de “gentil garçon maladroit” qu’il a longtemps renvoyée. Le public découvre désormais un visage plus sombre, d’un homme accusé d’avoir profité de son influence pour entretenir des rapports ambigus avec des adolescentes.
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Un combat qui continue
Face à ce raz-de-marée, les jeunes femmes à l’origine des plaintes gardent le cap de leur combat. Pour elles, il ne s’agit pas seulement de faire condamner un homme, mais de dénoncer un système d’impunité dans lequel des figures publiques peuvent échapper aux conséquences de leurs actes en s’abritant derrière leur popularité.
L'une d'elles confie avoir été contactée par d’autres victimes présumées depuis que l’affaire a été médiatisée. Elle espère que ces nouvelles voix permettront d’établir une chaîne de responsabilités, et que l’affaire Norman ne sera plus un cas isolé, mais un exemple à ne plus reproduire.
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En résumé
Un an après le classement sans suite, l’affaire Norman Thavaud connaît un rebondissement retentissant. Les aveux moraux du youtubeur, les témoignages glaçants de jeunes femmes mineures à l’époque des faits, et la publication d’échanges explicites relancent la question de la responsabilité des figures publiques.
Pour les plaignantes, c’est le moment de vérité. Déterminées à obtenir justice, elles comptent porter l’affaire à nouveau devant la justice. Et faire en sorte que la parole des victimes, cette fois, ne soit plus étouffée.
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