Une promotion sous haute tension
À la rentrée prochaine, Léa Salamé prendra les commandes du JT de 20 h de France 2 en remplacement d’Anne-Sophie Lapix. Cette nomination, saluée par beaucoup, ne fait pas l’unanimité. Ce jeudi 19 juin 2025, Guillaume Durand, ancien animateur et éditorialiste réputé, s’est emparé de Twitter (X) pour exprimer son scepticisme, estimant que la présence de la journaliste au cœur du prime time pourrait « enterrer » les ambitions présidentielles de son compagnon, Raphaël Glucksmann, figure montante de la gauche.
Le lien journalistique et politique
Léa Salamé et Raphaël Glucksmann forment un couple médiatique peu commun : elle star du journalisme, lui député européen et cofondateur du mouvement Place publique. Leur vie conjugale a souvent soulevé des questions de déontologie dans les rédactions, en particulier lors des échéances électorales. Jusqu’ici, Salamé s’effaçait lors des élections européennes pour éviter tout conflit d’intérêts. Mais remplacer Anne-Sophie Lapix au JT, juste avant la campagne présidentielle de 2027, pose un nouveau dilemme : comment assurer l’impartialité d’une journaliste étroitement liée à un candidat potentiel ?
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Guillaume Durand tire la sonnette d’alarme
Sur son compte X, Durand n’a pas mâché ses mots : « Donc Glucksmann et les présidentielles, c’est fini. Jurisprudence », a-t-il tweeté, avant de tacler la direction de France Télévisions : « Comment mettre en avant une journaliste qui devra s’absenter au moment le plus crucial de la campagne ? » L’animateur, lui-même longtemps au cœur des débats politiques, craint que la nomination de Salamé ne crée un biais éditorial ou, à tout le moins, une défiance vis-à-vis du JT.
L’échec annoncé de la gauche sans Glucksmann
Poussé dans ses retranchements, Durand a élargi son propos au sort du Parti socialiste : « Comme Faure est nul. À gauche sans Glucksmann, vous retombez sur un vieux Hollande/Mélenchon. » Il a ajouté : « Le PS peut choisir le suicide et faire encore moins qu’Hidalgo et Hamon. » Cette critique cinglante vise non seulement Léa Salamé, mais souligne avant tout la dépendance du PS à la personnalité de Glucksmann pour retrouver de l’attractivité électorale.
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Entre professionnalisme et enjeux politiques
Pour sa part, Léa Salamé a toujours défendu son intégrité professionnelle. Sa trajectoire en dix ans sur France Télévisions a été marquée par une montée en puissance constante, ponctuée d’interviews politiques à fort retentissement. Son aisance à poser des questions directes et sa capacité à décrypter les programmes gouvernementaux ont fait d’elle une figure incontournable du débat public. Dans un communiqué, France 2 a souligné sa capacité à « port[er] avec rigueur et modernité le rendez-vous d’informations le plus suivi du pays ».
Comment garantir l’impartialité ?
La direction de France 2 devra mettre en place des garde-fous pour préserver la neutralité du JT. Parmi les pistes évoquées : de la modération accrue des questions sur Glucksmann, un comité éditorial renforcé ou la désignation par le Conseil supérieur de l’audiovisuel d’un garant indépendant. Quels que soient les mécanismes retenus, la chaîne publique est face à un exercice d’équilibriste : conjuguer le talent de Léa Salamé et la confiance du public, sans attiser les critiques sur un possible conflit d’intérêts.
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Un enjeu majeur pour France Télévisions
La nomination de Léa Salamé intervient alors que France Télévisions cherche à rajeunir son JT et à rivaliser avec les chaînes d’info en continu. En 2024, le JT de 20 h de France 2 affichait en moyenne 27 % de part d’audience, contre 31 % sur TF1. Le pari de Salamé est de redynamiser ce créneau, d’attirer une audience plus jeune tout en conservant les fidèles. Mais l’ombre de la présidentielle plane : si la journaliste est perçue comme trop proche d’un camp, l’effet de repli du spectateur pourrait être foudroyant.
Les réactions dans la rédaction
En interne, les avis restent partagés. Certains conseillers saluent la nomination comme une évolution majeure, saluant la capacité de Salamé à incarner un JT moderne et engagé. D’autres redoutent les prochains mois : comment couvrir l’élection de 2027 sans susciter de soupçons ? Des réunions sont déjà annoncées pour préparer la transition, avec des formations sur l’éthique journalistique et la mise en place d’un « plan Glucksmann » pour éviter toute intrusion politique dans les choix éditoriaux.
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Vers la campagne présidentielle 2027
Le plus tôt sera le mieux pour clarifier les règles du jeu. Raphaël Glucksmann lui-même, interpellé par les journalistes, a assuré qu’il ferait preuve de « compréhension » si Léa Salamé devait s’écarter lors de la campagne, tout en soulignant sa confiance en son professionnalisme. De son côté, Anne-Sophie Lapix, la précédente titulaire du JT, n’a pas encore réagi publiquement, mais son départ marque un tournant symbolique dans le paysage audiovisuel.
Le duel de la gauche se dessine
Avec Glucksmann en embuscade et Léa Salamé au 20 h, la gauche pourrait se retrouver en position inédite : d’un côté, un candidat charismatique, de l’autre, une voix influente du service public. Les deux noms resteront étroitement liés, pour le meilleur et pour le pire de la campagne à venir. Guillaume Durand, qui voit déjà la réélection de figures historiques se profiler si Glucksmann faiblit, a planté le décor : l’équilibre du PS pourrait dépendre de l’équation Salamé–Glucksmann.
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