Un nouveau critère d’achat : la fraîcheur estivale
Le réchauffement climatique ne cesse de bouleverser notre quotidien, et le marché immobilier n’y échappe pas. À mesure que les étés deviennent de plus en plus chauds, la fraîcheur estivale devient un critère décisif pour de nombreux acheteurs. Le phénomène des « exilés climatiques », qui choisissent de déménager pour échapper aux fortes chaleurs, s’accélère.
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En France, une région en particulier pourrait tirer son épingle du jeu dans les prochaines décennies : les Hauts-de-France. Selon une étude de l’Insee publiée en 2023, cette région présente un risque beaucoup plus faible de vagues de chaleur extrêmes par rapport au reste du pays. Une donnée qui pourrait inverser les tendances du marché et faire de cette zone une terre promise pour les acheteurs en quête de confort thermique.
Les Hauts-de-France, épargnés par les chaleurs extrêmes
Avec son climat tempéré, sa proximité avec la mer du Nord et l’absence de relief important, les Hauts-de-France devraient rester l’une des régions les plus fraîches du pays. L’Insee précise qu’environ 500 000 habitants seulement – soit 9 % de la population régionale – seront exposés à plus de 15 journées et 7 nuits anormalement chaudes par été d’ici 2050. Un chiffre à mettre en parallèle avec la moyenne nationale, qui s’élève à 61 %.
Le littoral des Hauts-de-France, notamment autour de la Côte d’Opale, serait particulièrement préservé. En revanche, à mesure qu’on s’éloigne des côtes vers l’intérieur des terres, le risque augmente progressivement, comme dans le reste de l’Hexagone.
L’effet de contraste avec d’autres zones, comme le Massif central ou les régions alpines, est frappant. Dans ces territoires d’altitude, les nuitées caniculaires pourraient se multiplier, rendant certains lieux autrefois attractifs plus difficiles à vivre à long terme.
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La Bretagne, autre refuge climatique plébiscité
Autre région très convoitée pour sa résistance aux épisodes caniculaires : la Bretagne. Déjà prisée pour son cadre de vie et ses paysages maritimes, elle pourrait devenir un véritable havre climatique selon les projections de Météo France. Dans un scénario de canicule prévu pour août 2050, l’écart entre Paris (40 °C) et Brest (32 °C) serait révélateur de ce déséquilibre thermique croissant.
La Bretagne a longtemps été considérée comme trop humide ou venteuse par certains acheteurs. Mais à l’heure où les températures grimpent, ces caractéristiques deviennent de réels atouts pour celles et ceux qui ne supportent plus les fortes chaleurs.
La proximité avec l’océan Atlantique et la Manche tempère les excès, et les villes côtières comme Quimper, Lorient, Saint-Brieuc ou Brest pourraient voir leur attractivité exploser dans les décennies à venir.
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Un avenir immobilier bouleversé
Ce nouvel attrait climatique pour des régions historiquement moins recherchées pourrait profondément transformer la géographie immobilière française. Là où le sud et les zones ensoleillées étaient jusqu’à présent les plus demandées, la recherche de confort thermique pourrait rediriger la demande vers le nord et l’ouest du pays.
À moyen terme, cela pourrait entraîner :
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Une hausse significative des prix de l’immobilier dans les zones les plus fraîches
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Une pression sur les services publics et les infrastructures de ces régions (transports, écoles, hôpitaux)
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Une reconfiguration de l’offre immobilière, avec plus de résidences principales sur le littoral nord-ouest
Mais ce mouvement ne sera pas sans enjeux environnementaux. Si la Bretagne est moins touchée par la chaleur, elle reste exposée à la montée des eaux. Selon l’ONG Climate Central, certaines zones côtières, y compris Brest, pourraient être submergées d’ici à 2100. Il s’agit donc d’un équilibre délicat entre fraîcheur estivale et vulnérabilité littorale.
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Une ruée vers le nord dans les décennies à venir ?
L’idée de « bien vivre en 2050 » est au cœur des projections de l’Agence européenne de l’environnement, qui publie régulièrement des cartes sur les zones climatiquement favorables dans l’Union européenne. Et selon ses données, la Bretagne pourrait même devenir l’une des régions les plus peuplées de France d’ici à trente ans, portée par cette nouvelle attractivité climatique.
Dans les Hauts-de-France comme en Bretagne, il est probable que l’on assiste dans les années à venir à une mutation silencieuse mais profonde du marché immobilier. Le climat pourrait ainsi devenir l’un des premiers critères de choix dans les décisions d’achat, devant la proximité avec les bassins d’emploi ou les métropoles.
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En résumé
Alors que le réchauffement climatique s’intensifie, les Hauts-de-France et la Bretagne apparaissent comme des refuges pour les futurs acheteurs en quête de fraîcheur. Avec des projections qui annoncent des températures plus supportables, ces régions autrefois jugées « moins attractives » deviennent des valeurs montantes du marché immobilier.
Une chose est sûre : la carte de l’immobilier français est en train de se redessiner, et le climat pourrait bien devenir la nouvelle boussole des acquéreurs.
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