Une vidéo qui fait scandale… et qui coûte cher
C’est une décision de justice qui secoue le monde de l’influence. Rym Renom, connue pour ses participations à des émissions de télé-réalité et suivie par des millions d’abonnés sur les réseaux sociaux, vient d’être condamnée à un an de prison ferme et 25 000 euros d’amende. En cause : une vidéo promotionnelle diffusée en octobre 2022 sur son compte Instagram, dans laquelle elle vantait les mérites d’une certaine Marina, soi-disant “docteure en esthétique”. Cette dernière se révélait être une fausse injectrice, sans diplôme reconnu ni autorisation légale pour pratiquer des actes médicaux.
Dans cette publication, Rym n’y allait pas par quatre chemins. Elle parlait de transformations spectaculaires du visage, d’un “miracle esthétique” accessible à toutes, le tout dans un cadre privé et loin des cliniques traditionnelles. La vidéo, très largement partagée, a aussitôt éveillé la vigilance des autorités de santé et des syndicats professionnels.
Une sanction inédite dans l’univers des réseaux sociaux
Jusqu’ici, rares étaient les influenceurs à être lourdement condamnés pour ce type de pratique. Mais cette fois, la justice a tranché avec une fermeté inédite. “C’est la première fois qu’une telle sanction est prononcée pour la promotion de médecine illégale”, s’est félicitée Catherine Bergeret-Galley, présidente du syndicat national de chirurgie plastique (SNCPRE), citée par Le Parisien. Pour elle, ce jugement marque un tournant : “Nous nous réjouissons que les magistrats aient pris la pleine mesure de la gravité de cette promotion. Des patients ont failli mourir. Jusqu’à présent, les auteurs n’étaient pas assez punis.”
Il faut dire que les conséquences de telles publicités ne sont pas anodines. Derrière l’image glamour et les résultats “avant/après” séduisants, se cachent des pratiques potentiellement dangereuses, voire mortelles, menées par des personnes sans compétence médicale.
Rym Renom se défend… et sera rejugée
Installée à Bali depuis 2023, Rym Renom n’aurait jamais reçu la convocation à son audience, selon ses déclarations. Informée du mandat d’arrêt lancé à son encontre, elle a décidé de rentrer en France fin mai, dans l’espoir de régulariser sa situation. Arrêtée à Roissy, avec ses enfants, l’influenceuse a ensuite été libérée sous contrôle judiciaire.
Elle sera rejugée le 24 juin prochain, dans l’espoir d’une peine allégée ou d’un aménagement. Mais en attendant, la première décision rendue reste particulièrement sévère et symbolique : elle envoie un message clair à tous les influenceurs qui monnayent leur visibilité pour promouvoir des services non autorisés.
Une vaste opération de contrôle en cours
Le cas de Rym Renom ne tombe pas de nulle part. Depuis 2023, la Direction générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des fraudes (DGCCRF) mène une vaste campagne de contrôles sur les contenus sponsorisés postés par les influenceurs, en particulier dans le domaine de la santé et de l’esthétique.
En 2024, plus de 290 influenceurs ont été inspectés. Et les résultats sont édifiants : “Plus de 45 % présentaient des anomalies”, a expliqué Marie Suderie, porte-parole de la DGCCRF. Parmi ces anomalies, on retrouve des publicités déguisées, des recommandations sans mention de collaboration commerciale, et surtout, des promotions de produits ou services dangereux ou illégaux.
Selon la DGCCRF, 60 avertissements ont été envoyés pour les irrégularités les plus mineures, tandis que 75 injonctions de mise en conformité ont été prononcées pour les cas les plus graves. “Il est essentiel que les consommateurs restent particulièrement vigilants face aux offres diffusées sur les réseaux sociaux et promues par des influenceurs”, a-t-elle rappelé.
Des pratiques qui flirtent avec l’illégalité
Si les injections esthétiques sont très encadrées en France, notamment pour ce qui concerne l’acide hyaluronique ou la toxine botulique, de nombreuses “injectrices” autoproclamées contournent les règles. Ces pratiques ont explosé ces dernières années, notamment grâce à la visibilité offerte par les influenceurs sur Instagram, TikTok ou Snapchat.
Des comptes, parfois suivis par des centaines de milliers de personnes, présentent des transformations spectaculaires, sans expliquer clairement les risques, ni préciser l’identité ou la qualification réelle du praticien. Et c’est bien là le cœur du problème : l’absence de transparence, combinée à la puissance de prescription des influenceurs, peut avoir des conséquences dramatiques.
Le cas de Rym Renom pourrait ainsi faire jurisprudence et inciter d’autres influenceurs à redoubler de prudence. La loi encadre désormais très strictement la publicité en matière de santé, et toute infraction peut désormais être lourdement sanctionnée.
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Une image ternie, un avenir incertain
Pour Rym Renom, cette affaire pourrait avoir de lourdes conséquences sur sa carrière d’influenceuse. Déjà critiquée par certains internautes pour son éloignement progressif du territoire français, son installation à Bali et son style de vie jugé parfois déconnecté, elle se retrouve aujourd’hui au cœur d’une polémique judiciaire majeure.
Même si le verdict du 24 juin pourrait infléchir sa peine, le mal est fait : son nom est désormais associé à un scandale sanitaire. Reste à savoir si ses abonnés lui accorderont une seconde chance, ou si cette affaire sonnera le glas de sa carrière sur les réseaux.
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