Culture

Rachida Dati répond aux soupçons : « Tout ce que j’ai, je l’ai gagné »

17 juin 2025 - 14 : 00
par Clémence Accusée d’avoir perçu 299 000 euros non déclarés lorsqu’elle était eurodéputée, Rachida Dati réplique fermement sur CNEWS : « Tout est déclaré, et très au clair ».

Ce mardi matin, Rachida Dati a choisi d’aller droit au but. Invitée sur le plateau de CNEWS, la ministre de la Culture a tenu à répondre sans détour aux accusations qui pèsent sur elle depuis la publication d’une enquête conjointe menée par deux médias. Celle-ci avance que l’ancienne eurodéputée aurait perçu 299 000 euros d’honoraires de la part de GDF Suez entre 2010 et 2011, alors qu’elle cumulait ses activités d’avocate et de députée européenne.

Rachida Dati répond aux accusations d’honoraires non déclarés

Face à la controverse, Rachida Dati n’a pas tremblé. D’un ton ferme, elle a affirmé : « Tout ce que j’ai, je l’ai gagné. » Et d’ajouter que toutes ses activités avaient été déclarées et que les éléments relatifs à sa rémunération sont « très au clair ».

Ce n’est pas la première fois que le nom de Rachida Dati est mêlé à des polémiques, mais la ministre a cette fois choisi de répondre immédiatement et frontalement, dans un moment où la transparence est scrutée de toutes parts, en particulier dans le contexte politique actuel.

Une enquête qui ravive les tensions autour de la transparence

L’affaire part d’une double publication par deux rédactions d’investigation, qui affirment que Rachida Dati aurait touché une somme importante — près de 300 000 euros — en tant qu’avocate, pour des prestations au profit de GDF Suez. Les faits remontent à une époque où elle exerçait également un mandat au Parlement européen, soulevant donc la question d’un éventuel conflit d’intérêts.

Ces révélations s’ajoutent à un climat de méfiance généralisé de l’opinion publique à l’égard des élus, où chaque euro perçu en dehors du mandat électif est immédiatement suspecté de dissimuler un arrangement opaque ou un manquement à la déontologie.

Dans ce contexte, le moindre soupçon prend de l’ampleur. Et pour une figure politique aussi clivante que Rachida Dati, il n’en fallait pas plus pour raviver les débats et multiplier les réactions.

Une réponse directe et assumée

Lors de son passage télévisé, la ministre n’a pas seulement nié les faits : elle les a retournés en son avantage. En soulignant qu’elle avait exercé « en toute transparence » son métier d’avocate en parallèle de son mandat, elle a voulu rappeler qu’elle n’a jamais cessé de travailler pour gagner sa vie.

« Ce que j’ai fait, je l’ai fait dans le respect de la loi », a-t-elle déclaré, balayant les insinuations avec une assurance caractéristique. Pour Rachida Dati, ces accusations sont non seulement infondées, mais aussi révélatrices d’une forme de mépris envers son parcours personnel et professionnel.

Elle a également précisé que toutes les déclarations légales avaient été faites, et que ses revenus avaient été dûment portés à la connaissance des autorités compétentes, conformément aux règles européennes en vigueur pour les députés exerçant une activité parallèle.

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Une ligne de défense axée sur la légitimité du travail

Derrière cette défense, se dessine une ligne de communication claire : mettre en avant la légitimité de son travail. Contrairement à d’autres élus qui ont pu être épinglés pour des avantages non déclarés ou des montages opaques, Rachida Dati insiste sur le fait qu’elle n’a rien dissimulé, qu’elle a simplement exercé deux fonctions compatibles selon les règles du moment.

En évoquant à plusieurs reprises la valeur du travail et le fait qu’elle a dû tout conquérir par elle-même, la ministre cherche à faire valoir la méritocratie qui a guidé son parcours. Elle rappelle, en creux, que ses revenus sont le fruit d’un effort personnel, et qu’elle n’a jamais profité d’un système ou d’un nom.

C’est une manière subtile de renverser le rapport de force : de se poser non pas en coupable mais en victime d’une suspicion généralisée qui viseraient plus durement certaines personnalités que d’autres. Elle suggère que sa réussite professionnelle continue à déranger, et que chaque étape de sa carrière fait l’objet d’un examen bien plus sévère que celui auquel d'autres figures politiques seraient soumises.

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Une affaire qui s’invite dans un contexte politique tendu

Ce nouvel épisode intervient dans un climat de méfiance croissante envers la classe politique, où la question de l’éthique publique est devenue centrale. Après les débats sur la réforme des retraites, les soupçons d’abus de frais professionnels ou les enquêtes sur d’autres membres du gouvernement, le sujet de la probité est devenu explosif.

À la veille d’une rentrée politique sensible, ce genre d’affaire peut facilement faire dérailler une stratégie gouvernementale, surtout quand elle touche un ministre aussi exposé que Rachida Dati. Longtemps considérée comme une figure de poids au sein de la droite, l’ancienne garde des Sceaux continue d’occuper une place singulière dans le paysage politique français.

Sa nomination au ministère de la Culture, très commentée dès son annonce, avait déjà fait couler beaucoup d’encre. Cette nouvelle polémique, même si elle n’est pas nouvelle dans ses fondements, risque de fragiliser davantage la perception de son action, notamment dans les milieux les plus sensibles à la question de la transparence.

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En filigrane, une affaire qui interroge sur la frontière entre politique et activités privées

Cette affaire réveille surtout une question de fond : où tracer la frontière entre l’engagement politique et les activités professionnelles extérieures ? Le Parlement européen autorise, sous certaines conditions, les eurodéputés à exercer un métier en parallèle de leur mandat. Mais la frontière entre compatibilité légale et éthique reste floue et sujette à interprétation.

Même en l’absence d’irrégularités, le simple fait que des sommes aussi importantes aient été perçues en parallèle d’un mandat électif peut heurter l’opinion publique, surtout en période d’inflation, de précarité et de défiance envers les élites.

C’est sans doute là le cœur du problème : même si tout est en règle, la perception d’un enrichissement personnel pendant un mandat peut suffire à alimenter les critiques. Et face à une société de plus en plus exigeante sur les questions de moralité publique, la politique doit constamment prouver sa transparence.

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Une affaire à suivre de près

Pour l’heure, aucune mise en cause judiciaire n’est évoquée. Mais les déclarations de la ministre seront très probablement scrutées à la loupe dans les jours à venir, et l’affaire pourrait prendre une tournure politique selon les réactions au sein du gouvernement ou de l’opposition.

Si des clarifications supplémentaires sont apportées, notamment par les organismes de contrôle ou par les institutions européennes concernées, l’affaire pourrait se refermer rapidement. Dans le cas contraire, elle risque d’alimenter de nouveaux soupçons et de devenir un sujet de discorde dans les semaines à venir.

Dans tous les cas, Rachida Dati semble déterminée à ne rien laisser passer, à défendre pied à pied la légitimité de son parcours et à répondre à chaque attaque. Mais au-delà du cas individuel, cette affaire rappelle à quel point la question de l’exemplarité reste un défi majeur pour la classe politique dans son ensemble.

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Clémence
Je fais partie de la rédac' SBG, et j'aime écrire, sortir, m'amuser, manger (très important, ça aussi !) et partager. Je vous propose donc régulièrement de découvrir mes derniers coups de <3.