Une sortie émouvante aux portes des quarts de finale
Margaux Élie, dernière femme encore en lice dans Top Chef 2025, a été éliminée ce mercredi 11 juin aux portes des quarts de finale. À 34 ans, cette cheffe installée en Charente s’est battue jusqu’au bout, défendant brillamment sa place face à Quentin lors d’une épreuve difficile autour du café. Son plat associant patate douce, panais, couteaux et palourdes n’a malheureusement pas su convaincre les inspecteurs du Guide Michelin.
Très émue, elle a tenu à remercier sa cheffe de brigade Stéphanie Le Quellec, qui lui a offert un accompagnement bienveillant tout au long de la compétition. Cette dernière lui a rendu hommage avec émotion, déclarant avoir “hâte de venir manger” dans son établissement, preuve que le parcours de Margaux a marqué les esprits.
Mais au-delà de sa performance culinaire, c’est le témoignage que la candidate a livré au Parisien qui bouleverse.
“J’ai été agressée physiquement et humiliée par un chef”
Dans une interview accordée à Le Parisien après son élimination, Margaux est revenue sur un épisode tragique de sa jeunesse, qui aurait pu l’éloigner définitivement de la cuisine. Entrée très jeune dans le milieu, elle confie que son apprentissage a été marqué par une agression violente.
“Je me suis fait agresser physiquement et humilier par un chef. C’était très dur, j’étais trop jeune. À l’époque, c’était la loi du plus fort. Ça m’a dégoûtée.”
Ce moment a été un tournant. Après son BEP cuisine, elle décide de tourner le dos aux fourneaux, terrifiée par un système dans lequel la violence et l’humiliation semblaient banalisées. Elle poursuit tout de même une carrière dans l’hôtellerie-restauration, mais se tient éloignée de la cuisine proprement dite.
Top Chef, une parenthèse salutaire
C’est donc avec une grande émotion que Margaux qualifie sa participation à Top Chef de “parenthèse créative”, mais aussi de thérapie personnelle.
“C’était l’occasion d’une remise en question nécessaire à ce moment-là de ma vie.”
La compétition lui a permis de reprendre confiance en elle, de renouer avec sa passion première, et de montrer au public une autre facette de la cheffe qu’elle est aujourd’hui : résiliente, créative et sincère. Sa personnalité solaire et discrète a conquis les téléspectateurs semaine après semaine.
Et même si elle n’a pas atteint la finale, elle quitte l’émission avec une grande victoire personnelle : celle d’avoir osé revenir à la cuisine après un traumatisme profond.
Une carrière reconstruite à la force du courage
Depuis deux ans et demi, Margaux est à la tête de l’Auberge du Boisné, à Villebois-Lavalette, en Charente. Une adresse de plus en plus courue, et qui affiche déjà complet jusqu’à mi-août. L’établissement est à son image : authentique, chaleureux, exigeant sans être prétentieux.
Elle y travaille seule, avec passion, prouvant chaque jour qu’il est possible de se reconstruire, de se réinventer, et de transformer un traumatisme en force. À travers ses plats, son parcours et sa détermination, elle incarne une autre vision de la gastronomie, plus humaine, plus accessible, plus vraie.
Son passage dans Top Chef aura été une formidable vitrine, mais aussi une réhabilitation symbolique : celle d’une femme qui avait été brisée par un système toxique, et qui est revenue plus forte que jamais.
Une parole rare dans un milieu encore tabou
Le témoignage de Margaux vient aussi mettre en lumière un problème profond et trop souvent étouffé dans le milieu de la cuisine professionnelle : celui des violences physiques et psychologiques subies pendant l’apprentissage.
Longtemps considérées comme “normales” ou faisant partie du “bizutage”, ces pratiques ont causé de nombreux départs précoces, des blessures durables, et parfois des drames personnels. En osant briser le silence à une heure de grande écoute, Margaux ouvre la voie à d’autres témoignages.
Son histoire rappelle celle d'autres chefs et cheffes qui, ces dernières années, ont dénoncé des conditions de travail inhumaines, appelant à plus de respect, de pédagogie et d’écoute dans la transmission culinaire.
En résumé
Éliminée aux portes des quarts de finale de Top Chef 2025, Margaux Élie quitte le concours avec les honneurs, une notoriété grandissante, et une parole forte sur les violences qu’elle a subies dans sa jeunesse. En revenant sur l’agression physique et l’humiliation dont elle a été victime à ses débuts, elle met en lumière une réalité sombre encore trop souvent ignorée dans le monde de la cuisine.
Mais surtout, elle montre qu’il est possible de se relever, de retrouver confiance et de reconstruire un parcours brillant, même après avoir été brisée.
Son auberge, aujourd’hui pleine jusqu’à l’été, devrait connaître un nouvel essor, car le public a vu bien plus qu’une candidate : il a vu une femme forte, sensible, et engagée. Et dans une époque qui réclame plus d’humanité en cuisine, Margaux est sans doute l’une des voix les plus justes de sa génération.
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