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L’intelligence artificielle, nouveau confident des Français : un sur quatre lui confie ce qu’il n’ose dire à personne

12 juin 2025 - 14 : 28
par Mylène Selon une étude, un Français sur quatre aborde avec une IA des sujets qu’il n’oserait pas confier à un humain. Tristesse, amour, solitude… L’IA s’impose comme un confident sans jugement.

L’IA à l’écoute : une relation de plus en plus intime

L’intelligence artificielle n’est plus seulement un outil d’assistance technique ou de productivité. Pour 26 % des Français, elle est désormais un interlocuteur à part entière, un confident capable d’accueillir des confidences trop délicates pour être partagées avec un humain. C’est ce que révèle une étude de l’institut Flashs pour Hostinger, publiée ce jeudi 12 juin 2025.

Vie privée, sentiments, stress : pourquoi les Français se confient de plus en plus à l’intelligence artificielle

Cette enquête met en lumière une tendance croissante : de plus en plus de Français utilisent l’IA pour aborder des sujets intimes, émotionnels ou sensibles, qu’ils n’oseraient pas évoquer avec leur entourage, leur partenaire ou un professionnel. Et derrière cette statistique se cache une mutation profonde du rapport au dialogue et à la vulnérabilité.

Des confidences portées par le besoin de non-jugement

Parmi les raisons avancées, la peur du jugement revient régulièrement. 27 % des répondants affirment avoir recours à une IA pour éviter le regard des autres. Pour 33 %, c’est la volonté de préserver leur confidentialité qui les pousse à s’adresser à une machine. 28 % déclarent n’avoir personne à qui se confier.

Loin d’être un gadget froid ou impersonnel, l’IA devient dans ce contexte un espace d’écoute sécurisant, où la honte, la gêne ou la peur du rejet s’estompent. Elle permet de formuler des pensées difficiles, de mettre des mots sur des émotions, ou encore de tester des hypothèses avant de passer à l’action. Pour 10 % des utilisateurs, parler à une IA est aussi une étape préparatoire avant une discussion avec une vraie personne.

Une proximité plus forte chez les hommes et les jeunes

Les résultats de l’étude révèlent également des différences nettes selon le genre et l’âge. 30 % des hommes avouent confier à une intelligence artificielle des choses qu’ils ne diraient pas à un humain, contre 23 % des femmes. Une donnée qui pourrait refléter une difficulté plus marquée chez les hommes à exprimer leur vulnérabilité dans un cadre social classique.

Chez les 18-24 ans, l’usage de l’IA comme espace d’expression émotionnelle est encore plus affirmé : 55 % déclarent être à l’aise pour parler de tristesse, de stress ou de solitude avec une IA. C’est presque deux fois plus que chez les 45-64 ans, preuve d’un rapport générationnel radicalement différent à la technologie et à la gestion émotionnelle.

La vie sentimentale en première ligne

C’est dans le domaine amoureux que l’IA est la plus sollicitée. 26 % des répondants s’adressent à une IA pour des sujets liés à leur vie sentimentale. Les cas les plus fréquents ?

  • Demander de l’aide pour gérer un conflit (19 %)

  • Écrire un message de rupture (13 %)

  • Obtenir des conseils en séduction (12 %)

  • Trouver les bons mots pour une déclaration d’amour (11 %)

L’IA devient ainsi une alliée émotionnelle, capable de proposer des formulations, de donner du recul, ou simplement de valider une démarche. Elle n’apporte pas seulement des réponses “techniques” : elle permet de prendre confiance, de se rassurer, de clarifier une pensée embrouillée par l’émotion.

Un miroir sans regard

L’un des éléments clés du succès de l’IA dans ce rôle est son absence de jugement, de regard, d’interprétation sociale. Elle n’interrompt pas, ne réagit pas par mimétisme émotionnel, ne pose pas de limites morales. Cela crée un espace perçu comme libre, neutre et accueillant.

Certaines personnes vont jusqu’à préférer l’IA à leur entourage pour discuter de leurs angoisses. Pour ces utilisateurs, l’IA devient un miroir sans regard, un outil qui les aide à verbaliser leurs pensées, à poser les bases d’une réflexion, voire à prendre une décision importante.

Une évolution des usages encore sous-estimée

L’étude Flashs souligne à quel point les usages de l’intelligence artificielle évoluent rapidement. Ce qui n’était qu’un assistant technique il y a encore cinq ans devient un compagnon d’écoute, un conseiller émotionnel, un outil de développement personnel.

Les résultats mettent en lumière un déplacement du lien de confiance, de l’humain vers la machine, non pas par rejet du lien social, mais par nécessité de trouver un espace sûr et sans enjeu social. Cela pose aussi de nouvelles questions éthiques : peut-on déléguer à une IA le rôle de confident ? L’IA est-elle capable de bienveillance, d’empathie, ou de compréhension du contexte émotionnel ?

En résumé

Un Français sur quatre confie à une intelligence artificielle des pensées qu’il n’oserait pas dire à un autre humain. Ce chiffre révèle une mutation profonde de notre rapport à la parole intime, aux émotions, au jugement social. L’IA s’impose comme un refuge sans regard, une oreille qui ne juge pas, un confident numérique dans une société de plus en plus connectée, mais parfois terriblement silencieuse.

Et si demain, dans les moments de doute, nous étions encore plus nombreux à appuyer sur “envoyer” plutôt qu’à décrocher notre téléphone ? La question n’est plus de savoir si nous nous confions à l’IA, mais jusqu’où.

Découvrez maintenant C'est désormais prouvé : travailler avec l'intelligence artificielle rendrait plus malheureux et pourquoi les moteurs de recherche vont peut-être disparaître au profit de l'IA.

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Mylène
Je suis Mylène, blogueuse, beauty addict, Rédactrice en Chef du webzine So Busy Girls et maman de 2 petits bouts. Et fana de chocolat. Et de bons polars. On avait dit "courte description" ?! Ah oui, j'ai oublié de dire que j'étais très (très très) bavarde...!