Depuis le vendredi 6 juin 2025 à 19h45, une nouvelle chaîne a fait son apparition sur la TNT : T18. Issue de la décision de l’Arcom (Autorité de régulation de la communication audiovisuelle) de retirer la fréquence TNT à C8 et NRJ12, cette nouvelle venue sur le petit écran a suscité de nombreuses réactions. Parmi elles, celles de Cyril Hanouna, animateur très médiatique et souvent au cœur des débats, qui n’a pas hésité à dénoncer ouvertement ce qu’il considère comme un favoritisme lié au locataire de l’Élysée, Emmanuel Macron.
Dans son émission On marche sur la tête, Cyril Hanouna a ainsi déclaré sans détour : « Si T18 existe, c’est grâce à Emmanuel Macron qui fait plaisir à ses amis ». Une phrase qui fait écho à une controverse majeure sur les coulisses de la politique et des médias en France, et qui remet en lumière les liens présumés entre le président et l’homme d’affaires Daniel Křetínský, propriétaire de la chaîne T18.
La naissance de T18 au cœur d’une controverse politique et médiatique
La naissance de T18 ne s’est pas faite dans un contexte anodin. L’Arcom, dans sa mission de réorganisation des fréquences TNT, a retiré la diffusion à deux chaînes historiques du groupe Canal+, à savoir C8 et NRJ12. Ces deux chaînes, qui occupaient jusqu’alors des fréquences importantes, ont ainsi perdu leur place sur la TNT, une décision lourde de conséquences pour leur avenir.
Dans le même temps, T18 a été lancée sur cette même fréquence, avec un nouveau souffle et une nouvelle stratégie éditoriale. Mais rapidement, les observateurs ont pointé du doigt le fait que cette nouvelle chaîne était détenue par Daniel Křetínský, un homme d’affaires puissant et influent, notamment dans le secteur de l’énergie, du sport, mais aussi des médias. Ce dernier est souvent décrit comme un proche d’Emmanuel Macron, ce qui alimente les soupçons sur la neutralité politique de cette décision.
Cyril Hanouna, connu pour son franc-parler et son regard critique sur l’actualité, a donc profité de sa tribune pour mettre en cause directement le président de la République, dénonçant ce qu’il considère comme des « cadeaux » faits aux amis du pouvoir. Selon lui, la création de T18 ne serait pas un hasard ni une décision purement économique ou éditoriale, mais un acte politique destiné à récompenser certains acteurs proches du pouvoir.
Daniel Křetínský : un homme d’affaires puissant et proche d’Emmanuel Macron
Daniel Křetínský est une figure incontournable du monde des affaires en Europe. D’origine tchèque, il a bâti un empire dans plusieurs secteurs économiques majeurs, notamment dans l’énergie avec ses participations dans des entreprises clés, ainsi que dans le sport en étant propriétaire du club de football Leeds United.
Mais c’est surtout dans les médias qu’il fait parler de lui en France. Depuis plusieurs années, Křetínský a renforcé sa présence dans le paysage audiovisuel et presse, devenant actionnaire de plusieurs médias et se positionnant comme un acteur majeur de la concentration des médias.
Sa proximité avec Emmanuel Macron est souvent soulignée par les commentateurs politiques. Plusieurs sources indiquent des relations personnelles et professionnelles entre le président et l’homme d’affaires, ce qui ne fait qu’accentuer la polémique sur la création de T18. Pour certains, il s’agit là d’un exemple flagrant de l’influence du monde des affaires sur les décisions politiques, et de la porosité entre pouvoir et médias.
La réaction de l’ARCOM et les enjeux de la régulation audiovisuelle
Face à ces critiques, l’Arcom a tenu à rappeler que ses décisions sont prises en toute indépendance, conformément aux règles de régulation en vigueur. L’instance souligne que le retrait des fréquences à C8 et NRJ12 et l’attribution à T18 s’inscrivent dans une politique de renouvellement et de diversification des contenus sur la TNT.
Toutefois, la controverse révèle une réalité plus large : la régulation des médias est aujourd’hui au cœur d’enjeux politiques, économiques et sociaux majeurs. La concentration des médias entre les mains de quelques acteurs puissants, souvent liés aux sphères politiques, pose la question de la pluralité de l’information et de la diversité des opinions accessibles au public.
Cette polémique autour de T18 illustre parfaitement ces tensions, où se mêlent intérêts privés, stratégies commerciales, et jeux d’influence politiques.
Cyril Hanouna, une voix influente au cœur des débats
L’intervention de Cyril Hanouna dans cette affaire n’est pas anodine. En tant que figure majeure de la télévision française, il bénéficie d’une large audience et d’un rôle de relais d’opinions parfois contestataires.
Son franc-parler et sa capacité à susciter le débat en font un acteur incontournable dans la sphère médiatique. En dénonçant publiquement les liens supposés entre Emmanuel Macron et Daniel Křetínský, Cyril Hanouna ravive un débat déjà sensible sur la concentration des médias et leur proximité avec le pouvoir politique.
Si certains applaudissent cette prise de position, d’autres lui reprochent d’alimenter la polémique sans apporter de preuves concrètes. Quoi qu’il en soit, cette déclaration contribue à maintenir l’attention sur la question de la neutralité et de l’indépendance des médias en France.
Quels enjeux pour l’avenir de T18 et de la télévision française ?
La création de T18 pose plusieurs questions pour l’avenir de la télévision française et son paysage audiovisuel. D’un côté, cette nouvelle chaîne pourrait apporter un souffle nouveau, avec des programmes innovants et une ligne éditoriale différente. De l’autre, la controverse qui l’entoure risque de fragiliser son image et de diviser les téléspectateurs.
Au-delà du cas T18, c’est la confiance dans les institutions et dans la régulation des médias qui est mise à l’épreuve. La capacité des autorités à garantir une pluralité des voix et une indépendance vis-à-vis des intérêts politiques ou économiques sera déterminante pour l’avenir du secteur.
En résumé, la polémique T18 révèle les tensions entre médias, pouvoir et affaires
La déclaration de Cyril Hanouna sur l’existence de T18 grâce à Emmanuel Macron ouvre un débat essentiel sur les liens entre politique, médias et grands acteurs économiques en France. Derrière une simple chaîne de télévision se cache une complexité d’intérêts croisés qui questionne la démocratie médiatique et la diversité de l’information.
Tandis que certains y voient un simple coup de pouce du président à ses proches, d’autres alertent sur les risques de dérive et d’opacité dans la gestion des médias. Cette affaire devra donc être suivie de près, tant elle illustre un enjeu fondamental : celui de la liberté de la presse et de la transparence dans un monde où le pouvoir et l’argent sont souvent étroitement liés.
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