Culture

"Une vachette morte sur le plateau pendant les répétitions" : Nagui explique pourquoi Intervilles revient sans vachettes

08 juin 2025 - 18 : 20
par Clémence Nagui et Bruno Guillon relancent Intervilles sur France 2, mais sans les célèbres vachettes. Ils s’expliquent sur ce choix motivé par le respect du bien-être animal et un souvenir personnel marquant.

Un retour attendu et une polémique immédiate

C’est une annonce qui réjouit autant qu’elle divise. Intervilles, émission culte du patrimoine télévisuel français, fera son grand retour sur France 2 le 3 juillet prochain. Aux commandes de cette nouvelle version : Nagui et Bruno Guillon, accompagnés de Magali Ripoll, Yoann Riou, Camille Cerf et Valérie Bègue. Mais dès son annonce, une décision en particulier a fait réagir : la suppression des célèbres vachettes, qui faisaient pourtant partie de l’ADN du programme.

Nagui et Bruno Guillon justifient la fin des vachettes dans Intervilles

Présents ce samedi 7 juin sur le plateau de l’émission Quelle époque !, Nagui et Bruno Guillon ont été interrogés sur ce choix controversé. Loin d’éluder la question, ils ont livré des explications très personnelles, sincères, et parfois émouvantes. Pour eux, le retour d’Intervilles doit se faire dans le respect d’une éthique moderne où le bien-être animal prime sur la nostalgie.

Une décision réfléchie, pas un simple effet de mode

Depuis que la nouvelle est tombée, certains téléspectateurs crient à la trahison. Comment relancer Intervilles sans les vachettes ? Ces courses folles, ces dérapages, ces collisions improvisées faisaient partie de l’ADN même du programme, depuis ses débuts dans les années 60. Pour beaucoup, Intervilles sans vachettes, c’est comme Fort Boyard sans tigres, Motus sans boules noires ou Le Juste Prix sans la roue finale.

Mais Nagui assume totalement cette décision. Il ne s’agit pas, selon lui, d’un caprice de producteur ni d’un choix dicté par la peur de la polémique, mais d’une conviction profonde. Il rappelle qu’il se déclare végane depuis plusieurs années, et milite pour une télévision plus responsable. Sur le plateau, il affirme :

« Aucun plateau n'est présent sur un animal de télévision. Il n’y a plus de débat. »

Nagui réfute également l’idée selon laquelle cette décision aurait été prise sous pression. Selon lui, les pétitions qui circulent en ligne et réclament le retour des vachettes viendraient « essentiellement de villes taurines et d’anciens toréadors ». Autrement dit, une minorité très ciblée, mais bruyante.

Un traumatisme personnel évoqué pour la première fois

Au-delà de l’engagement éthique, Nagui a également partagé un souvenir personnel particulièrement marquant. Lors de sa toute première expérience d’animation d’Intervilles, il a été confronté à la mort d’une vachette en coulisses. Une scène qui l’a profondément choqué, et qui l’a conduit à reconsidérer sa vision du divertissement avec animaux.

Il raconte :

« J'ai un très triste souvenir marquant en ayant animé Intervilles d'une vachette qui est morte sur le plateau pendant les répétitions. Quand vous vivez ce genre de scène-là, on n’a pas envie de voir un animal mourir pour faire rire la galerie. »

Cette révélation a provoqué un véritable silence sur le plateau de Quelle époque. Pour la première fois, le choix de supprimer les vachettes prend une dimension intime, presque douloureuse. Ce n’est pas un simple positionnement idéologique. C’est le fruit d’un traumatisme personnel.

Une mascotte à la place des vachettes

Pour remplacer ces animaux emblématiques, la production a fait appel au dessinateur Zep, créateur de Titeuf, qui a imaginé une nouvelle mascotte baptisée Topa. Ce personnage anthropomorphe, mi-humain, mi-vache, incarnera la fantaisie et la légèreté du programme, sans recourir à un véritable animal.

L’objectif est clair : recréer la dynamique festive du jeu sans violence, sans panique, sans stress animal. Nagui espère ainsi renouer avec les jeunes générations tout en gardant l’esprit bon enfant du format.

Le générique d’origine, Shanana, a également été remplacé. C’est le petit-fils de Guy Lux, l’animateur emblématique de l’émission originale, qui a composé le nouveau générique, créant ainsi un pont entre l’ancien et le nouveau.

Bruno Guillon défend une position cohérente

De son côté, Bruno Guillon soutient sans réserve les choix faits par la production. Lors de l’interview, il a rappelé à quel point les standards télévisuels ont changé, et qu’il était temps que certains formats s’adaptent à la sensibilité contemporaine.

Il déclare :

« En 2025, des tigres n’ont rien à faire sur un rocher paumé au milieu de l’Atlantique. Je pense qu’une vachette est mieux à gambader dans les champs qu’à être au milieu d’une arène avec 5000 personnes qui lui crient dessus. »

Une phrase forte, qui renvoie non seulement à Intervilles, mais aussi à d’autres émissions françaises encore très populaires, comme Fort Boyard. Un constat lucide sur l’évolution des mentalités.

Une équipe unie autour de la même conviction

Magali Ripoll, qui assurera la partie musicale du programme, s’est elle aussi exprimée sur le sujet. Elle partage la vision de ses collègues, estimant que priver un animal d’un environnement bruyant et hystérique est simplement une évidence aujourd’hui. Pour elle, il est temps de repenser les codes du divertissement, sans forcément renier l’essence des émissions.

Nagui a d’ailleurs conclu la séquence par une phrase lourde de sens :

« Ça n’a rien à voir avec le véganisme. Il est évident que les animaux ont des émotions. Ils ont peur, ils sont tristes, ils sont gais. Il n’y a plus de débat sur l’émotion vécue par un animal. »

Ce consensus au sein de l’équipe témoigne d’une volonté réelle de proposer un programme joyeux, populaire, mais aussi respectueux des valeurs de 2025.

Entre tradition et modernité : un pari risqué ?

Le pari est audacieux. Intervilles est une marque patrimoniale, un souvenir d’enfance pour des millions de téléspectateurs. Modifier ses ingrédients, c’est s’exposer aux critiques des nostalgiques. Mais c’est aussi l’occasion de moderniser une émission qui, malgré sa popularité historique, était en décalage avec certaines attentes contemporaines.

La suppression des vachettes peut apparaître comme un renoncement, mais aussi comme une manière de faire évoluer la télévision sans la trahir. Car au fond, ce que les téléspectateurs aimaient dans Intervilles, ce n’était pas uniquement les animaux. C’était l’ambiance, la compétition bon enfant entre villes, les déguisements, les glissades dans la mousse, les cris de joie dans les tribunes. Tout cela, la nouvelle version promet de le conserver.

En résumé

Le retour d’Intervilles sur France 2 se fera sans les célèbres vachettes, mais avec une nouvelle mascotte, une équipe renouvelée et des convictions assumées. Nagui, marqué par un événement tragique survenu lors d’une ancienne édition, et Bruno Guillon, en accord avec les nouvelles attentes du public, ont justifié cette décision au nom du bien-être animal.

Le débat, lui, est déjà lancé. Les fans de l’émission seront-ils au rendez-vous ? La version 2025 d’Intervilles parviendra-t-elle à séduire sans les ingrédients historiques du programme ? Réponse dès juillet sur France 2.

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Clémence
Je fais partie de la rédac' SBG, et j'aime écrire, sortir, m'amuser, manger (très important, ça aussi !) et partager. Je vous propose donc régulièrement de découvrir mes derniers coups de <3.