Culture

Eminem : son équipe réclame plus de 100 millions de dollars à Meta pour usage illégal de ses chansons

06 juin 2025 - 10 : 15
par Mylène Les ayants droit d’Eminem attaquent Meta en justice pour violation de droits d’auteur sur 243 chansons. Ils réclament plus de 109 millions de dollars de dommages et intérêts.

C’est une nouvelle bataille juridique qui secoue l’industrie musicale et les géants de la tech. La société Eight Mile Style, qui gère une grande partie du catalogue musical du rappeur Eminem, vient d’assigner Meta Platforms en justice pour violation massive des droits d’auteur. Au cœur de l’affaire : 243 chansons du rappeur, dont l’exploitation aurait été réalisée sans autorisation sur Facebook, Instagram et WhatsApp.

Meta accusé de diffuser illégalement 243 chansons d’Eminem sur ses plateformes

Le montant réclamé ? Plus de 109 millions de dollars, soit près de 96 millions d’euros. Une somme colossale, à la hauteur de la notoriété et de la valeur commerciale du catalogue du rappeur de Detroit.

Une plainte lourde de conséquences

La plainte a été déposée par Eight Mile Style, société fondée par les Bass Brothers, producteurs historiques d’Eminem. Elle concerne les titres publiés entre 1995 et 2005, période couvrant les albums les plus emblématiques du rappeur comme The Slim Shady LP, The Marshall Mathers LP ou encore Encore.

Selon le dossier judiciaire consulté par le magazine People, Meta aurait stocké, reproduit et diffusé ces morceaux sur ses différentes plateformes sans accord formel ni licence valide.

Eight Mile Style parle de "stockage, reproduction et exploitation non autorisés", et accuse le groupe dirigé par Mark Zuckerberg d’avoir profité de la popularité de ces morceaux pour générer des milliards de vues sur Facebook, Instagram ou encore WhatsApp — sans verser la moindre rémunération aux ayants droit.

Eminem absent du procès, mais directement concerné

Si Eminem n’est pas personnellement impliqué dans la procédure judiciaire, les faits concernent bel et bien ses créations artistiques, celles qui ont façonné sa carrière et marqué toute une génération.

La société Eight Mile Style en est la gardienne légale pour la période visée, et c’est à ce titre qu’elle attaque aujourd’hui le géant des réseaux sociaux.

Il ne s’agit d’ailleurs pas de la première démarche judiciaire de cette société : en 2019, Spotify avait également été attaqué par Eight Mile Style pour des raisons similaires.

Meta tente de calmer le jeu

Face à cette attaque en règle, Meta a rapidement réagi par voie de communiqué. Un porte-parole du groupe s’est défendu, expliquant que l’entreprise « dispose de licences avec des milliers de partenaires dans le monde entier », et qu’elle s’engage « de bonne foi dans les discussions relatives à la musique sur ses plateformes ».

La société affirme avoir entamé des négociations avec Eight Mile Style, mais déplore que celles-ci aient été interrompues par le dépôt de la plainte.

Cette défense soulève une question centrale : les accords de licence passés entre les géants de la tech et les détenteurs de droits musicaux sont-ils réellement transparents, complets et équitables ?

Une affaire symptomatique d’un problème plus large

Le cas Eminem vs Meta n’est pas isolé. Depuis plusieurs années, la question de la rémunération des artistes à l’ère du numérique agite le monde de la musique.

Avec la multiplication des plateformes, des partages, des reels, stories et vidéos virales intégrant des musiques d’artistes parfois sans autorisation, les éditeurs et producteurs montent au créneau pour réclamer ce qu’ils estiment être leur dû.

Et lorsqu’il s’agit d’un catalogue aussi prestigieux que celui d’Eminem, chaque seconde d’utilisation illégale peut potentiellement se traduire par des millions de vues… et autant de pertes pour les ayants droit.

Le calcul des 109 millions de dollars

La somme astronomique demandée par Eight Mile Style ne sort pas de nulle part. Elle correspond à 150 000 dollars de dommages et intérêts pour chacun des 243 morceaux concernés, soit le plafond maximal prévu par la loi américaine en cas de violation délibérée de droits d’auteur.

Les ayants droit insistent sur le caractère massif et répété de cette exploitation, qu’ils qualifient de systémique et non accidentelle.

En conséquence, un procès avec jury est réclamé, signe que la société souhaite aller au bout de la démarche et potentiellement créer un précédent juridique retentissant.

Les conséquences pour l’industrie musicale

Cette plainte pourrait bien faire jurisprudence, et inciter d’autres ayants droit à scruter les contenus hébergés par les grandes plateformes.

Déjà en tension avec les maisons de disques, certains réseaux sociaux comme TikTok ou YouTube ont dû signer des accords à plusieurs centaines de millions de dollars pour pouvoir légalement proposer de la musique dans les contenus créés par leurs utilisateurs.

Mais malgré ces accords, des zones grises juridiques persistent, notamment autour des morceaux anciens, des catalogues fragmentés ou des ayants droit multiples.

En bref

L’équipe d’Eminem, via sa société Eight Mile Style, vient de frapper un grand coup contre Meta. En réclamant plus de 109 millions de dollars pour 243 titres exploités illégalement, elle pointe du doigt les pratiques d’un géant du numérique qu’elle accuse de bénéficier de contenus protégés sans compensation équitable.

L’affaire sera à suivre de près dans les prochaines semaines. Non seulement pour ce qu’elle implique pour Eminem et son héritage musical, mais aussi pour l’avenir de la gestion des droits d’auteur dans le monde numérique.

Une chose est certaine : dans la guerre entre artistes et algorithmes, le combat ne fait que commencer.

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Mylène
Je suis Mylène, blogueuse, beauty addict, Rédactrice en Chef du webzine So Busy Girls et maman de 2 petits bouts. Et fana de chocolat. Et de bons polars. On avait dit "courte description" ?! Ah oui, j'ai oublié de dire que j'étais très (très très) bavarde...!