Culture

Gérard Depardieu perd son procès contre la presse : ce que le tribunal lui reproche

05 juin 2025 - 20 : 51
par Clémence Gérard Depardieu et son avocat viennent de perdre un procès contre plusieurs médias. Le tribunal a rejeté toutes leurs demandes, évoquant une mauvaise stratégie judiciaire.

Une bataille judiciaire contre la presse qui tourne mal

Rien ne va plus pour Gérard Depardieu. L’acteur, déjà fragilisé par de nombreuses controverses et polémiques publiques, vient de subir un nouveau camouflet judiciaire. Accompagné de son avocat Jérémie Assous, il avait lancé une procédure contre plusieurs titres de presse qu’il accusait de relayer des fausses informations. Mais le tribunal judiciaire de Paris vient de rejeter toutes leurs demandes.

Gérard Depardieu perd son procès contre la presse

Au cœur du litige, plusieurs articles publiés par Le Parisien, Libération, Mediapart et Télérama, évoquant les rushes inédits d’un numéro polémique de l’émission Complément d’enquête. L’épisode, centré sur un voyage en Corée du Nord avec Yann Moix, montrait un Gérard Depardieu dans un contexte trouble, suscitant de vives réactions à sa diffusion.

L’acteur n’a pas attaqué ces publications en diffamation, comme c’est habituellement le cas dans les affaires médiatiques. Il a choisi un autre axe juridique : la diffusion de fausses nouvelles, invoquant le non-respect du principe de contradiction et de l’exactitude de l’information.

Une stratégie juridique risquée... et perdante

Cette décision de contourner la procédure classique de diffamation s’est révélée désastreuse. Selon les juges, Gérard Depardieu et son avocat ont fait le mauvais choix procédural. En effet, la diffamation, bien que potentiellement plus contraignante à démontrer, permet des arguments plus solides en cas d’atteinte à la réputation.

Problème : pour que la diffamation soit recevable, la plainte doit être déposée dans un délai de trois mois après la publication de l’article incriminé. Or, tous les articles visés avaient été publiés au-delà de ce délai. En choisissant la voie des fausses nouvelles, Me Assous espérait contourner cette prescription, mais les juges n’ont pas été convaincus.

Le tribunal judiciaire de Paris a donc tranché : la procédure est irrecevable, et Gérard Depardieu est débouté de toutes ses demandes. En outre, les assignations ont été annulées.

Des demandes financières astronomiques... balayées par la justice

Le comédien réclamait 80 000 euros de provisions par média, ainsi que 10 000 euros de remboursement de frais d’avocat. Des sommes jugées totalement déconnectées de la réalité juridique par les magistrats. Ce n’est pas tout : non seulement ces montants ont été rejetés, mais les médias attaqués ont contre-attaqué avec une demande de réparation pour procédure abusive.

Le résultat est sans appel : chacun des quatre journaux obtient 3 000 euros pour les frais occasionnés par cette procédure qu’ils jugent infondée. En d’autres termes, non seulement Gérard Depardieu ne touche rien, mais il devra indirectement payer pour avoir engagé un procès qu’il ne pouvait pas gagner.

Un enchaînement de revers pour l’acteur

Ce nouvel échec judiciaire s’ajoute à une longue série de polémiques et de controverses qui entourent Gérard Depardieu ces derniers mois. Entre les accusations à son encontre, les décisions de déprogrammation, les critiques dans les médias et l’opinion publique de plus en plus divisée, l’image de l’acteur est en pleine dégringolade.

Ce procès semblait être une tentative de redorer son blason ou, du moins, de contrer ce qu’il considère comme des attaques injustes. Malheureusement pour lui, la justice ne partage pas cette vision. Son avocat, Jérémie Assous, a déjà annoncé son intention de faire appel, mais les espoirs de renverser une telle décision apparaissent limités.

Le jugement du tribunal insiste clairement sur l'erreur stratégique majeure commise par la défense. En tentant d'éviter la prescription, ils ont suivi une piste juridique bancale, préférant un terrain difficilement applicable plutôt que de renoncer à l'affrontement.

Des conséquences médiatiques et symboliques

Ce revers judiciaire ne manquera pas d’alimenter la mauvaise presse autour de l’acteur. Non seulement ses arguments n’ont pas été entendus, mais c’est désormais la pertinence de sa défense juridique qui est mise en cause. Pire encore : en attaquant des organes de presse sans fondement juridique solide, il renforce une image de personnage public en guerre contre les médias, sans en avoir les moyens légaux.

C’est aussi un signal fort envoyé par la justice en faveur de la liberté de la presse. Les juges ont souligné que les médias mis en cause avaient respecté les standards journalistiques en vigueur, et qu’aucune preuve tangible de désinformation n’a été apportée.

Pour les journalistes, ce jugement est donc perçu comme une victoire juridique et symbolique, qui réaffirme leur droit à informer, à enquêter, et à publier même lorsque les sujets abordés concernent des personnalités puissantes ou controversées.

Une page judiciaire qui ne tourne pas

Si Me Assous a annoncé vouloir faire appel, la procédure reste longue et incertaine. En l’état actuel, l’affaire semble définitivement mal engagée pour Gérard Depardieu, d’autant que le décalage temporel rend la stratégie de la diffamation irréalisable, la prescription étant définitivement acquise.

Même en cas d’appel, la probabilité d’inversion du jugement est jugée faible par les observateurs du monde judiciaire. L'erreur initiale de qualification de l’infraction pèse lourd, et les motivations du tribunal ont été très clairement exprimées dans leur décision.

Ajouter les points
0
Points
Clémence
Je fais partie de la rédac' SBG, et j'aime écrire, sortir, m'amuser, manger (très important, ça aussi !) et partager. Je vous propose donc régulièrement de découvrir mes derniers coups de <3.