Une grève à impact limité mais surveillée
Ce jeudi 5 juin 2025, la SNCF est une nouvelle fois confrontée à un mouvement de grève, lancé à l’appel de la CGT-Cheminots, principal syndicat de l’entreprise ferroviaire. Si les voyageurs craignaient de fortes perturbations, les conséquences s’annoncent finalement limitées, selon les dernières prévisions de l’opérateur.
Le mouvement s’inscrit dans un cadre interprofessionnel, avec des revendications portant sur les retraites, les salaires et les conditions d’emploi. Malgré cela, la mobilisation semble restreinte pour ce 5 juin, ce qui permet au trafic ferroviaire de se maintenir à un niveau globalement normal sur l’ensemble du territoire.
Transilien : les lignes N et U légèrement affectées
En Île-de-France, seules deux lignes du Transilien sont signalées comme connaissant des perturbations :
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La ligne N (Paris Montparnasse ↔ Rambouillet / Mantes-la-Jolie / Dreux)
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La ligne U (La Défense ↔ La Verrière)
Ces lignes verront leur trafic légèrement perturbé, sans pour autant de suppression massive d’allers-retours. Les usagers sont toutefois invités à vérifier les horaires mis à jour sur les canaux numériques de la SNCF, notamment l’application et le site officiel.
Les autres lignes du réseau Transilien, y compris les RER, devraient circuler normalement.
TGV, Intercités et TER : un trafic quasi normal
Côté TGV et Intercités, la SNCF se veut rassurante : aucune perturbation significative n’est à prévoir ce jeudi. Le service devrait être assuré intégralement, à l’exception d’éventuels retards ou ajustements locaux.
Quant aux trains régionaux, la circulation sera normale sur la plupart des lignes, mais deux régions signalent des difficultés :
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En Occitanie, certains TER pourraient être annulés ou modifiés
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En Bretagne, des perturbations ponctuelles sont attendues, sans que l’ampleur exacte ne soit encore précisée
Dans l’ensemble, les usagers peuvent maintenir leurs trajets sans grande inquiétude, en prenant soin de vérifier les éventuelles mises à jour de dernière minute.
Une grève dans un climat social tendu
Cette grève du 5 juin ne tombe pas par hasard. Elle intervient dans un contexte de crispation sociale autour de plusieurs sujets sensibles, notamment :
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La réforme des retraites, toujours mal acceptée dans certaines branches professionnelles
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Le niveau des rémunérations, jugé insuffisant face à l’inflation
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Les conditions de travail au sein de la SNCF, notamment pour les agents en gare, les conducteurs ou les contrôleurs
La CGT-Cheminots dénonce l’inaction de la direction face aux demandes récurrentes des syndicats, et exige entre autres la réouverture des négociations salariales.
En réponse, Philippe Tabarot, ministre chargé des Transports, a tenu à recadrer les débats. Selon lui, “les discussions financières ont lieu une fois par an dans le cadre des négociations annuelles obligatoires, pas tous les deux mois pour ajouter une prime.”
Le débat relancé sur le droit de grève
Ce mouvement social relance également le débat politique sur les conditions du droit de grève dans les transports. Philippe Tabarot a proposé d’allonger le délai de préavis obligatoire de 48 à 72 heures. L’objectif ? Permettre à la SNCF d’anticiper les perturbations et de mieux informer les usagers.
Selon lui, certains grévistes “souhaitent se déclarer au tout dernier moment pour que l’entreprise ne s’organise pas pour faire circuler les trains.” Une stratégie qui, selon les syndicats, permet justement de maintenir une pression réelle.
Cette proposition ne fait pas l’unanimité. Les organisations syndicales y voient une attaque contre le droit de mobilisation. Pour la CGT, ce type de réforme constitue une tentative de museler les contestations sociales, dans un secteur où les conditions de travail sont souvent jugées précaires.
Une nouvelle grève le 11 juin
La CGT-Cheminots ne compte pas s’arrêter là. Elle a d’ores et déjà annoncé une nouvelle journée de grève le mardi 11 juin. Cette fois-ci, l’appel à la mobilisation vise principalement les contrôleurs, qui pourraient être plus nombreux à suivre le mouvement.
À ce stade, les trois autres organisations syndicales de la SNCF ne se sont pas jointes à l’appel. Toutefois, la situation pourrait évoluer en fonction des discussions internes et des tensions persistantes autour de la gestion RH.
Si la grève du 5 juin reste relativement contenue, celle du 11 juin pourrait avoir un impact plus fort, surtout en période de préparation des grandes vacances et à quelques jours de la Coupe du monde de football des clubs.
Des usagers entre résignation et lassitude
Pour les usagers, ces mouvements à répétition créent une certaine lassitude. Si la grève de ce jeudi est sans commune mesure avec celles de décembre 2019 ou de mars 2023, l’annonce d’un nouveau préavis la semaine suivante ravive les tensions.
“On ne sait plus quand réserver un train sans craindre une annulation”, témoigne une usagère sur les réseaux sociaux. D’autres dénoncent un manque de visibilité, surtout pour les trajets longue distance.
Face à cette incertitude chronique, de plus en plus de voyageurs optent pour des alternatives : covoiturage, télétravail ou véhicules personnels, quand cela est possible.
En résumé : une grève modérée mais un climat social explosif
Ce 5 juin 2025, la grève à la SNCF reste d’une ampleur limitée, avec quelques perturbations locales sur les lignes N et U en Île-de-France, et des difficultés possibles en Occitanie et Bretagne.
Mais au-delà de ce mouvement ponctuel, c’est tout le climat social au sein de l’entreprise ferroviaire qui reste tendu. La menace d’un élargissement de la mobilisation le 11 juin, l’opposition entre syndicats et gouvernement, et la lassitude des usagers dessinent un été potentiellement conflictuel sur les rails.
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