Depuis plusieurs mois, le secteur éducatif en Normandie est secoué par une série de suicides parmi les enseignants, mettant en lumière une détresse profonde au sein du corps professoral.
Une série de drames qui interroge
Depuis l’été 2024, plusieurs enseignants de l’Académie de Normandie ont mis fin à leurs jours, tandis que d’autres ont tenté de le faire. Selon la Fédération Syndicale Unitaire (FSU), neuf suicides et trois tentatives ont été recensés en seulement sept mois. De son côté, le Rectorat confirme six suicides parmi le personnel depuis la rentrée de septembre.
Face à cette vague de drames, la FSU dénonce une situation préoccupante et un manque de réaction de la part des instances éducatives. Le syndicat pointe notamment un climat de travail pesant et un défaut de reconnaissance du mal-être des enseignants.
Des alertes ignorées ?
« La situation est d’une gravité sans précédent », alerte la FSU, qui accuse le Rectorat de ne pas prendre la mesure du problème. L’instance rectorale est notamment critiquée pour son refus de réunir la Formation Spécialisée Santé Sécurité Conditions de Travail (FS SSCT), un organe chargé d’évaluer les risques professionnels et de mettre en place des actions de prévention.
Le syndicat regrette également un manque de transparence, estimant que ces drames sont passés sous silence et que les demandes d’enquête interne sont systématiquement rejetées. Selon lui, les signalements de détresse explosent dans les registres dédiés à la santé et à la sécurité des enseignants, sans qu’aucune réponse concrète ne soit apportée.
La réponse du Rectorat
Face aux critiques, l’Académie de Normandie affirme avoir mis en place des dispositifs pour accompagner les enseignants en détresse. Elle met en avant l’existence d’un service d’écoute psychologique, le soutien de conseillers départementaux en ressources humaines et des actions de prévention menées en collaboration avec les représentants du personnel.
Le Rectorat précise également que plusieurs enquêtes ont été ouvertes pour examiner les circonstances de ces drames et tenter d’en identifier les causes. Une réunion exceptionnelle sur la prévention des risques suicidaires a d’ailleurs été annoncée pour le 29 janvier.
Une crise qui dépasse le cadre éducatif
Au-delà des syndicats, la classe politique s’empare désormais du sujet. Catherine Morin-Desailly, sénatrice de Seine-Maritime, a interpellé la ministre de l’Éducation nationale, Élisabeth Borne, demandant une enquête approfondie sur les causes de cette crise. Elle insiste sur la nécessité de restaurer un climat de confiance entre les enseignants et leur hiérarchie, afin de leur garantir un environnement de travail sain et apaisé.
Alors que le débat s’intensifie, la communauté éducative attend des mesures concrètes pour éviter que de nouveaux drames ne surviennent.
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