Depuis quelques années, on entend de plus en plus parler des questions de santé mentale et de charge mentale, et c'est une très bonne chose. Car se sentir stressée, épuisée, angoissée de façon chronique ou au bord du burn out n'a rien de normal !
Unsplash - Paige Cody
Et c'est pourtant hélas souvent dans cet état que se retrouve un jour ou l'autre toutes les mamans et une très grande partie des femmes...
Les femmes et la charge mentale
Même si les choses tendent à changer et que certains couples veillent à un meilleur équilibre au quotidien, il reste tout de même très courant de voir les mamans assumer beaucoup plus de tâches ménagères que leur conjoint.
Gestion des enfants, préparation des repas, courses, ménage, organisation des vacances, qu'on soit maman au foyer ou maman active, ce qui est certain, c'est que dans tous les cas, on n'a pas souvent l'occasion de s'asseoir dans le canapé quand on rentre à la maison le soir, du moins tant que les enfants ne sont pas encore couchés (c'est-à-dire hélas parfois jusqu'à une heure avancée !).
Bien évidemment, toutes ces tâches qui se rajoutent, cette to do list à rallonge, ces débordements émotionnels des petits loups parfois épuisés et que rien ne semble pouvoir calmer ou encore ces rendez-vous médicaux à prendre et à gérer pèsent sur la santé mentale des femmes, et en particulier des mamans.
Le kinkeeping : qu'est-ce que c'est ?
Et comme si cela ne suffisait pas, on parle désormais de plus en plus d'une charge mentale supplémentaire et invisible qui pèse sur les femmes et qui représente souvent un fardeau émotionnel pour elles, j'ai nommé le kinkeeping !
@molly_west My mom’s life changed when I taught her about this.
Ce terme anglophone né dans les années 80 et que l’on doit à la sociologue américaine Carolyn J.Rosenthal décrit le fait de s'assurer de la cohésion familiale. On en parle très peu, mais beaucoup s'y retrouvent pourtant, comme en témoigne cette vidéo TikTok sur le sujet réalisée par une étudiante de 19 ans et qui a déjà été visionnée plus de 8 millions de fois.
Les femmes considérées comme les « gardiennes des relations familiales »
Le kinkeeping incombe en effet quasiment toujours aux femmes, car on part du principe qu'elles sont les « gardiennes des relations familiales ».
On considère que c'est à elles de prendre soin des autres, donc de s'occuper la plupart du temps des enfants, d'organiser des repas et des vacances en famille, de garder le contact avec la famille plus ou moins éloignée, y compris avec sa belle-famille pour les plus motivées, en anticipant les besoins de chacun et en apaisant les conflits familiaux quand il y en a.
Traditionnellement, les femmes sont jugées responsables de ces relations familiales, alors qu'il n'y a évidemment aucune raison pour qu'elles portent seules ce fardeau et qu'elles ne puissent pas le partager avec leur conjoint.
Sans surprise, cela pèse sur leur santé mentale, et cela peut les conduire à se sentir fatiguées, tendues, stressées, angoissées selon les situations, car elles sont alors poussées à être beaucoup plus impliquées émotionnellement que leur conjoint, et toutes ces tâches, appels et discussions représentent une surcharge de travail pour elles, qui est pourtant invisible aux yeux de tous car on considère que « ce n’est qu’une discussion » ou bien que « tu n'étais pas obligée d'intervenir, ce conflit se règlera bien de lui-même ».
Les signes du kinkeeping
Puisque le kinkeeping est une responsabilité invisible qui est difficile à reconnaître, elle est d'autant plus difficile à répartir équitablement entre les différents membres de la famille. La première chose à faire, si vous pensez en souffrir, c'est de voir si vous vous retrouvez dans les signes de kinkeeping :
- je m'investis beaucoup pour que les relations soient harmonieuses au sein de la famille
- j'essaye toujours d'apaiser les conflits entre les différents membres de la famille
- si l'harmonie est brisée, cela me contrarie beaucoup et occupe énormément mes pensées car je ne peux pas m'empêcher de réfléchir à des solutions
- je m'occupe quasiment toujours des enfants
- je suis la seule à organiser les vacances en famille
- c'est moi qui tient le planning des activités et rendez-vous sociaux de la famille
- je fais tout pour garder le contact avec la famille élargie car je sais que mon conjoint ne le fera pas
- après un week-end ou des vacances en famille, je me sens épuisée et pas du tout détendue
Comment surmonter le kinkeeping ?
Si vous vous retrouvez dans la plupart de ces signes, alors vous souffrez très certainement de kinkeeping. Dans ce cas, vous gagneriez certainement à :
- faire le point sur les tâches que vous pourriez ou aimeriez déléguer à votre conjoint. Engager une conversation avec lui sur ce sujet sera un bon début.
- essayer de prendre du recul pour ne pas vous sentir seule responsable au moindre conflit. Chacun a sa propre responsabilité à prendre, vous pouvez favoriser de bonnes relations et donner des conseils, mais vous n'êtes en aucun cas responsable en cas de conflit qui ne vous concerne pas !
- ne plus culpabiliser lorsque les relations ne sont parfois pas totalement harmonieuses. Là encore, vous n'êtes pas seule responsable. Faites de votre mieux pour apaiser les choses, communiquer calmement et de façon positive, mais pour le reste, chacun doit aussi y mettre du sien !
- réfléchir à des moyens concrets de diminuer votre charge mentale : que pouvez-vous déléguer ? quelles tâches ne sont finalement pas prioritaires ou pas nécessaires ?
Petit à petit, vous devriez réussir à alléger votre charge mentale globale, vous délester de ce poids de la responsabilité de gardienne des relations familiales et vivre de façon plus sereine au quotidien.
Pour aller plus loin, découvrez maintenant comment appliquer la règle du 10-10-10, cette technique efficace pour alléger sa charge mentale.
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